
Trente ans après sa création, le plasticien sud-africain William Kentridge et la Handspring Puppet Company réactivent leur Faustus in Africa!. Derrière son esthétique teintée de nostalgie, cette irrévérencieuse relecture de Goethe est toujours d’une brûlante actualité. Spectacle en anglais surtitré en français.
Initiée au lendemain de l’abolition de l’apartheid, la collaboration entre les acteurs et marionnettistes sud-africains de la Handspring Puppet Company, et leur compatriote William Kentridge, plasticien majeur venu du théâtre, a donné naissance entre 1992 à 2001 à quatre spectacles. Trente ans après sa création, voici qu’ils recréent ce Faustus in Africa!, iconoclaste relecture du mythe goethéen. L’univers visuel de Kentridge, où les projections fixes et animées de ses dessins se répondent, frappe toujours par sa puissance nostalgique. Il y montre le safari d’un Faust cupide et corrompu à travers une Afrique coloniale dont il consomme toute la richesse. Évoquant la fièvre extractrice et la politique dominante dans l’actuelle Afrique du Sud, comme dans le reste du monde, le message de ce classique du théâtre de marionnettes reste malheureusement d’actualité : irons-nous jusqu’à nous trahir et sceller un pacte diabolique pour assouvir l’appétit de gain immédiat ? Sur le plateau, le face-à-face des marionnettes et des interprètes ne rend ses questionnements que plus troublants.
Voilà une œuvre théâtrale qui porte un regard critique sur les limites de la politique de paix et réconciliation qui a suivi la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, considérée comme complaisante envers les anciens maîtres du pays. Ce n’était pas rien d’écrire cela en 1995 ! Voilà l’ambition en ce qui concerne le fond. La forme s’appuie sur des artistes maîtrisant parfaitement leur art, comédiens-manipulateurs extraordinairement expressifs par les nuances de leurs voix et celles des gestes qu’ils prêtent à leurs marionnettes. C’est du grand théâtre, dont la limite est qu’il n’est pas parfaitement accessible à qui n’en détient pas les clés, notamment en matière de connaissance de l’Histoire de l’Afrique en général et notamment de l’Afrique du Sud.
Extraordinaire
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Voilà une œuvre théâtrale qui porte un regard critique sur les limites de la politique de paix et réconciliation qui a suivi la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, considérée comme complaisante envers les anciens maîtres du pays. Ce n’était pas rien d’écrire cela en 1995 ! Voilà l’ambition en ce qui concerne le fond. La forme s’appuie sur des artistes maîtrisant parfaitement leur art, comédiens-manipulateurs extraordinairement expressifs par les nuances de leurs voix et celles des gestes qu’ils prêtent à leurs marionnettes. C’est du grand théâtre, dont la limite est qu’il n’est pas parfaitement accessible à qui n’en détient pas les clés, notamment en matière de connaissance de l’Histoire de l’Afrique en général et notamment de l’Afrique du Sud.
Extraordinaire
2, place du Châtelet 75004 Paris