
Nous voici en Russie, sept ans après la chute du tsar. Deux familles s’évertuent à conserver leur place dans une société une mutation. Alors que la petite bourgeoisie doit désormais faire profil bas, une solution semble s’imposer à eux : un mariage entre le fils Smetanicht et la fille Goulatchkine, dont le frère est chargé de s’inscrire au parti communiste et d’en obtenir un « mandat », censé assurer la sécurité des deux familles. À partir de 12 ans
À partir de 12 ans
Situations ubuesques et quiproquos vont alors s’enchaîner avec fougue pour dénoncer les deux sociétés qui s’affrontent sur fond de mépris de la population : le conservatisme de l’ordre ancien et la petite- bourgeoisie post-révolutionnaire. Patrick Pineau et sa troupe énergique signent une adaptation légère de cette pièce qui aura été interdite par les autorités soviétiques à sa sortie en 1930. Une satire sociale pour questionner les travers d’une société à bout de souffle qui peine à se réinventer…
« En confiant sa création à une distribution de troupe qui brille par son équilibre autant que par son énergie et sa justesse, Patrick Pineau joue délicatement sur les deux tableaux que sont la farce comique et la satire politique. Le metteur en scène propose de cette manière une pièce au rythme effréné, embarquant sans mal la salle et le plateau dans un grand ballet chaotique, comme une course ininterrompue contre le temps. » L'Œil d'Olivier – Peter Avondo
« Cette adaptation du Mandat est fluide et comme pouvait l’être Un chapeau de paille d’Italie quand Georges Lavaudant dirigeait un certain… Patrick Pineau. L’acteur n’a rien perdu de cette dextérité qu’il met ici au service d’un texte infiniment sombre sous sa drôlerie. "Ils refusent de nous arrêter" dit au final Pavel. Il ne leur reste plus rien dans la vie. Erdman et Pineau font exister celles et ceux qui ont été asphyxiés par la folie du pouvoir dans une Russie "qui n’existe plus" disent-ils, à cette époque-là… » Sceneweb – Nadja Pobel
« Fil rouge de la représentation, la force burlesque des situations s’exprime sans épuiser la sincérité des femmes et des hommes qui leur donnent vie. Toutes et tous s’agitent, courent, trébuchent, se démènent, nous confrontent aux maladresses d’une humanité qui, sans s’en apercevoir, nous empoigne. » La Terrasse – Manuel Piolat Soleymat
« Patrick Pineau s'empare avec enthousiasme de la farce burlesque de Nicolaï Erdman. La pièce est portée par une troupe remarquable. » Le Figaro – Nathalie Simon
« Le metteur en scène a la belle idée de monter la première pièce de Nicolaï Erdman, grand succès comique du théâtre russe d’après la Révolution, un texte à l’ironie irrésistible. » Les Inrockuptibles – Patrick Sourd
« Ce Mandat délivré à un train d’enfer s’avère tout à la fois hilarant et intelligent. » Les Echos
Se moquer des autres, quoi de plus facile ? Se penser plus intelligent que tout le monde, quoi de plus simple ? Enfoncer des portes ouvertes sur un ton sentencieux et pontifiant, quoi de plus habituel ? Être pour ou contre, louer ou blâmer, adorer ou haïr, distribuer à l’emporte-pièce des bons et des mauvais points, étant posé a priori que l’on fait soi-même parti du bon camp,
quoi de plus ordinaire ? Mais quoi ? Ne faudrait-il donc pas aussi, avant de juger, prendre le temps d’un examen, sans en exclure quiconque, en particulier soi-même ? Et surtout, avant d’adopter à l’égard des autres et du monde une posture de surplomb, ne faudrait-il pas prendre le temps du recul sur soi pour faire preuve d’un minimum d’humilité ? Car qu’est-ce que la bêtise, si elle cesse d’être l’apanage des autres ? Telles sont les questions hautement philosophiques, et peut-être politiquement salutaires, que nous invite implicitement à nous poser Nicolaï Erdman avec Le Mandat, pièce aussi comique que subversive écrite en 1924, à l’aube du stalinisme. Cette pièce ne fait pas appel à notre esprit de sérieux, auquel nous ne sommes
déjà que trop sujets, mais à notre intelligence sensible, à notre esprit comme sens de l’humour et instinct du jeu.
Nicolaï Erdman est un libre penseur irrévérencieux qui, par son écriture, contraint la pensée à prendre de la hauteur sans avoir l’air d’y toucher, et cette élévation est une forme de libération jubilatoire, dans le rapport à la bêtise et à la folie. Cependant prendre de la hauteur n’est pas prendre de haut les autres, car le libre penseur n’a besoin d’abaisser personne pour réussir à s’élever. Il lui suffit de faire un pas de côté pour s’extirper des préjugés, ce qui le sauve de tout mépris dans le rapport à autrui comme de tout parti pris dans le rapport aux catégories binaires qui aliènent la pensée commune.
Cette hypothèse de lecture du Mandat s’oppose aux deux lectures principales ayant jusqu’à présent dominé la réception de l’œuvre : l’une y voit un portrait à charge de la bourgeoisie, tournée en ridicule, et l’autre un portrait glaçant du totalitarisme, dont le jeune auteur aurait eu le pressentiment. Sans remettre en cause la légitimité de ces lectures, il est possible de les dépasser, et de voir dans l’esprit du texte tout autre chose, de l’ordre de « l’intelligence qui s’amuse ». Cela revient à s’en remettre à la force comique et à la puissance humoristique des répliques et des situations inventées par Erdman, sans prétendre être plus intelligent que l’auteur, au risque sinon de tordre le cou à une pensée dont l’intérêt est précisément de ne pas être arrêtée.
Magali Rigaill, dramaturge
Virevoltant. On s'est bien marrés
Curieuse pièce que « Le Mandat », dont le titre vient non d’un personnage mais d’un précieux document et dont la force tragicomique vient d’une mécanique d’horlogerie digne des meilleurs vaudevilles (sans en avoir ni le thème ni les travers) et de situations farcesques que le metteur en scène Patrick Pineau a restituées avec une légèreté réjouissante, sans pour autant les affaiblir. Voilà pour la forme. Quant au fond, l’arrière-plan est bien sûr éminemment politique en Russie, quelques années après la chute du tsar ; l’aristocratie et la grande bourgeoisie de l’ancien régime y sont brocardées. La critique du nouveau pouvoir soviétique, elle, apparaît en creux. Pour résumer, on peut dire que n’est pas présomptueuse la formule de Magali Rigaill, la dramaturge qui a travaillé avec Pineau, qui affirme qu’il s’agit là de « l’intelligence qui s’amuse ».
Pour 2 Notes
Virevoltant. On s'est bien marrés
Curieuse pièce que « Le Mandat », dont le titre vient non d’un personnage mais d’un précieux document et dont la force tragicomique vient d’une mécanique d’horlogerie digne des meilleurs vaudevilles (sans en avoir ni le thème ni les travers) et de situations farcesques que le metteur en scène Patrick Pineau a restituées avec une légèreté réjouissante, sans pour autant les affaiblir. Voilà pour la forme. Quant au fond, l’arrière-plan est bien sûr éminemment politique en Russie, quelques années après la chute du tsar ; l’aristocratie et la grande bourgeoisie de l’ancien régime y sont brocardées. La critique du nouveau pouvoir soviétique, elle, apparaît en creux. Pour résumer, on peut dire que n’est pas présomptueuse la formule de Magali Rigaill, la dramaturge qui a travaillé avec Pineau, qui affirme qu’il s’agit là de « l’intelligence qui s’amuse ».
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