
Après les Armide de Gluck et Lully et la Médée de Cherubini, Louis Langrée poursuit à l’Opéra-Comique la programmation des grandes tragédies lyriques. À la tête de l’une de ses partitions fétiches, il partage la baguette avec Théotime Langlois de Swarte. Wajdi Mouawad signe la mise en scène de ce drame poignant.
Spectacle en français, surtitré en français et anglais.
Réfugiée en Tauride, la prêtresse Iphigénie doit se soumettre au roi Thoas qui, terrifié par un songe, la force à sacrifier tout étranger qui débarquera sur le rivage. Or deux guerriers grecs font naufrage et un sentiment étrange l’envahit à la vue de l’un d’eux…
En 1774, année du couronnement de Louis XVI, Gluck s’établit à Paris, à la grande joie de son ancienne élève Marie-Antoinette. L’Académie royale de musique souhaitait en effet s’approprier sa démarche réformatrice du genre lyrique. D’énormes succès accueillirent ses ouvrages français jusqu’au triomphe d’Iphigénie en Tauride, son ultime chef-d’œuvre.
Après les Armide de Gluck et Lully et la Médée de Cherubini, Louis Langrée poursuit à l’Opéra-Comique la programmation des grandes tragédies lyriques. À la tête de l’une de ses partitions fétiches, il partage la baguette avec Théotime Langlois de Swarte et rassemble Tamara Bounazou, Theo Hoffman, Philippe Talbot, Jean-Fernand Setti et le chœur Les éléments. Wajdi Mouawad signe la mise en scène de ce drame poignant.
Avec le Chœur Les Éléments et l'Orchestre Le Consort.
« La tragédie est, avec la démocratie, l’une des deux réponses inventées par les Grecs il y a 2500 ans à l’énigme de notre condition, confrontée sans relâche au malheur et à la guerre. Dans la tragédie grecque comme dans la démocratie, la parole est prise à tour de rôle, sans être interrompue. La communauté se fonde dans cette écoute collective. Ainsi est organisé le chaos du monde, et circonscrite la violence, qui peut submerger chacun d’entre nous. Car pour les Grecs anciens, seuls les fous se croient à l’abri de la folie.
Cette exigence régit aujourd’hui les débats à l’ONU comme jadis la tragédie antique, et bien sûr cette forme totale qu’est l’opéra. Je lis Iphigénie en Tauride à l’aune de ces considérations, conscient que le public contemporain n’est plus familier du mythe des Atrides, dont l’opéra de Gluck ne met en scène qu’un épisode. Or cet épisode est presque le dernier d’un récit qui commence en Aulide, se poursuit à Mycènes et se résout en Tauride, engageant toute une lignée : Agamemnon, Clytemnestre, Iphigénie, Electre et Oreste. Une lignée qu’on pourrait retracer jusqu’au crime premier de Tantale. Pour permettre à un public, dépossédé de cette mythologie, d’en avoir les clefs et de s’attacher aux personnages, à la situation, j’ai choisi de faire précéder les quatre actes de Gluck d’un prologue parlé. Il se déroulera sur cette même terre, mais à l’époque contemporaine. Mais impliquera une autre scénographie. On basculera d’un espace blanc, immaculé à un univers sombre, froid, minéral et boueux, riche en matières et textures. Aux yeux des d’Iphigénie, de ses prêtresses, prisonnières avec elle, d’Oreste et Pylade, la Tauride est un monde barbare, c’est-à-dire non grec, étranger, dont les croyances et pratiques se distinguent cruellement du monde grec puisqu’elles reposent notamment sur le sacrifice humain. Auquel est vouée Iphigénie. Car en tant que prêtresse de Diane, elle est celle qui doit sacrifier sur cette terre tout étranger qui se présente. Thoas, redoutant de mourir par la main de l’un d’eux, leur a en effet promis la mort et veut sans cesse de nouvelles victimes.
Comment ces femmes affrontent-elles leur condition d’intouchables ? Que produit sur elles, prisonnières depuis si longtemps, l’arrivée de deux Grecs ? Comment Oreste et Iphigénie, qui ont grandi séparés et ont vécu des épreuves radicalement différentes, vont-ils s’approcher, se rencontrer, se reconnaître ? La densité de ce drame sans intrigue amoureuse, la force de cette dramaturgie lyrique et le poids de l'œuvre, je les ai véritablement appréhendés lors de séances de travail au piano avec Louis Langrée. C’est donc ensemble, au cours des répétitions d’Iphigénie en Tauride, que nous œuvrerons à ranimer l’esprit de la tragédie. »
Wajdi Mouawad
excellent spectacle, soirée magnifique comme les voix des solistes et des choeurs
La remarquable interprétation d’Iphigénie par Tamara Bounazou et la mise en scène très réussie de Wajdi Mouawad m’ont permis d’apprécier au plus haut point cet opéra sans oublier la direction de l’orchestre brillamment assurée par Théotime Langlois de Swarte.
Excellents chanteurs et orchestre, dommage ce rappel de la guerre en Ukraine (la Tauride antique correspond à la Crimée actuelle)
Spectacle très équilibré
Pour 5 Notes
excellent spectacle, soirée magnifique comme les voix des solistes et des choeurs
La remarquable interprétation d’Iphigénie par Tamara Bounazou et la mise en scène très réussie de Wajdi Mouawad m’ont permis d’apprécier au plus haut point cet opéra sans oublier la direction de l’orchestre brillamment assurée par Théotime Langlois de Swarte.
Très bon spectacle.
Excellents chanteurs et orchestre, dommage ce rappel de la guerre en Ukraine (la Tauride antique correspond à la Crimée actuelle)
Spectacle très équilibré
5, rue Favart 75002 Paris
Entrée du Public Place Boiëldieu