
Après Vers le spectre, accueilli en 2024 et lauréat du festival Impatience, Maurin Ollès poursuit son exploration des institutions publiques et de la prise en charge des marginalités. Le metteur en scène s’intéresse aux politiques publiques en matière d’addictions, en adoptant un prisme rarement abordé : celui des femmes.
À partir de 15 ans.
Avec Hautes Perchées, Maurin Ollès invoque le regard de quatre femmes pour mettre en lumière les réalités des structures de soins, les mécanismes répressifs de la justice et la difficulté d’étudier ces questions dans un cadre académique.
Dans une ville qui n’est pas nommée, nous suivons une serveuse en restauration, une directrice de structure d’accueil, une juge d’application des peines et une universitaire. Leurs récits intimes sont une ode pour ces femmes qui luttent contre un système qui les stigmatise. La musique qui les accompagne révèle leur intimité tout en mettant à distance leur réel, dans un bouillonnement rythmé, étrange et joyeux.
« Ce nouveau projet s'inscrit dans le prolongement de ma recherche sur la prise en charge des marginalités et sur les institutions publiques. Le sujet sera celui des politiques publiques en matière de drogues et d'addictions. Comment se passe la prise en charge des personnes dépendantes et comment fonctionnent les services publics ? Quelles pratiques sont elles encouragées ? Quels sont les dispositifs mis en place ? Qu'en est-il de la répression policière et de l'état des prisons, du monde de la recherche universitaire sur ce sujet et des moyens qui lui sont dédiés ?
Je veux que mes personnages agissent sur leur environnement, qu'ils puissent changer les règles de leurs institutions. Je suis très inspiré par la série "the Wire", qui parle magnifiquement des institutions et où justement les personnages transgressent les règles, simplement par désir de justice ou par bon sens. Je souhaite aussi raconter des histoires intimes, des histoires d'amour, des histoires empêchées par la vie, par la société. Raconter que la drogue est aussi un plaisir pour beaucoup et n'est pas nécessairement un problème. Parler de la répression qui ne marche pas, de la guerre à la drogue qui est une illusion. Continuer de se poser la question des vides et des besoins que la drogue vient remplir, et de notre société qui nous demande de produire et de consommer toujours plus. Enfin et surtout, rendre hommage à ces métiers du soin et tenter de poser un autre regard sur les consommateur.ices. Telles seront les premières aspirations de notre recherche et de notre histoire. »
Maurin Ollès
Place Jacques Brel 78505 Sartrouville