« On ne nait pas féministe, on le devient », déclare Gisèle Halimi dans Une Farouche Liberté.
Cette phrase, inspirée par Simone de Beauvoir, clôt le livre d’entretiens avec la journaliste Annick Cojean publié aux éditions Grasset en 2020. Elle expose admirablement le projet de cet ouvrage parcourant la vie de Gisèle Halimi au fil de ses souvenirs. Chapitre après chapitre, depuis les rebellions de son enfance tunisienne jusqu’à ses combats politiques du début des années 80, se dessine progressivement un portrait sensible de la célèbre avocate, se raconte également la manière dont sa pensée, revendiquée haut et fort comme féministe, s’est forgée, a muri, s’est affirmée au fil des évènements et procès majeurs de sa carrière professionnelle.
En creux, on aperçoit enfin le portrait d’une époque celle de France de la seconde moitié du XXe siècle marquée par les figures intellectuelles et politiques évoquées par Gisèle Halimi : De Gaulle, Simone de Beauvoir, Simone Weil, François Mitterrand, etc.
Dans ce spectacle, tout à la fois sensible et profond, les comédiennes Ariane Ascaride et Philippine Pierre Brossolette dirigées par Léna Paugam, interprètent tour à tour la figure de Gisèle Halimi portant, à travers ses mots, une enthousiasmante puissance féminine.
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