Dom Juan

du 31 mars au 15 avril 2005
2H15

Dom Juan

L’intérêt tient à ce que Molière ré-interroge le mythe. Son dom Juan est un homme pragmatique, mais opaque. On ne sait jamais où il se situe. Faisant lire la première scène entre lui et Sganarelle en alternant les rôles, je me suis rendu compte que, quel que soit le comédien, le personnage demeure inaccessible, fuyant. Une énigme, et c’est ce qui m’intéresse. Jacques Osinski

Jacques Osinski n’est pas un habitué des textes classiques. On le trouve plutôt du côté de Horvath, Dagerman, à la rigueur Büchner. Et voilà qu’après Shakespeare - Richard II, la saison dernière - il annonce Molière : Dom Juan. Histoire de ne pas s’enfermer dans un répertoire. Peut-être, d’ailleurs, a-t-il subi le charme du mythique séducteur.

« L’intérêt, justement, tient à ce que Molière ré-interroge le mythe. Son dom Juan est un homme pragmatique, mais opaque. On ne sait jamais où il se situe. Faisant lire la première scène entre lui et Sganarelle en alternant les rôles, je me suis rendu compte que, quel que soit le comédien, le personnage demeure inaccessible, fuyant. Une énigme, et c’est ce qui m’intéresse.

Quand on choisit de monter une pièce, classique ou non, c’est d’abord à partir d’une scène dans laquelle on retrouve quelque chose de personnel. Et puis le texte vous emporte loin. Ici, j’ai été happé par la rencontre dans la forêt avec le mendiant qui refuse d’abjurer, tient tête à dom Juan. Naturellement, le rapport dom Juan / Sganarelle est essentiel. On peut se poser la question : que signifie aujourd’hui la relation maître-valet ? Je les vois jeunes tous les deux.

Ils se connaissent depuis toujours, ont tout vécu ensemble, pareils à des frères de lait. Ils traversent la pièce en poursuivant, dans une sorte de temps suspendu, une discussion philosophique sans fin ni solution, la même depuis toujours. L’action arrive du dehors, avec les autres personnages. Quand dom Juan accepte l’invitation du Commandeur, il exige la présence du seul Sganarelle. Lequel après la mort de son compagnon, se retrouve écrasé d’une insupportable solitude.

L’autre figure fondamentale est celle du Père, que dom Juan s’obstine à fuir, à laquelle sans cesse il se heurte, derrière la personne du Mendiant, du Commandeur. Et naturellement de dom Louis, son père. Quant aux femmes, bizarrement, elles ne tiennent pas une place prépondérante. On ne voit pas dom Juan en action, sinon avec les paysannes, et il se montre là d’une désinvolture proche du mépris. La Femme, c’est Elvire, qui en deux courtes scènes pose le problème du sacrilège : la rupture des liens sacrés du mariage. Puis le retour à Dieu, au couvent… Comment cerner dom Juan ? Il ment, on le sait… Et on se laisse avoir. »

Cela s’appelle le charme.

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Spectacle terminé depuis le vendredi 15 avril 2005

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