Comme il vous plaira

Bobigny (93)
du 10 janvier au 1 février 2003

Comme il vous plaira

Comme il vous plaira est la pièce incontournable sur l’exploration du désir amoureux. C’est un véritable tourbillon infernal qui nous entraîne au cœur de l’éternelle question de l’amour, question posée ici par Rosalinde à Orlando : “Tu m’aimes, oui mais comment ?”.

Présentation
Un mot du metteur en scène
Compléments

Comme il vous plaira est la pièce incontournable sur l’exploration du désir amoureux. C’est un véritable tourbillon infernal qui nous entraîne au cœur de l’éternelle question de l’amour, question posée ici par Rosalinde à Orlando : “Tu m’aimes, oui mais comment ?”.

Il ne suffit pas de parler d’amour, il faut être “désirant”. Et Shakespeare invente une langue polysémique, libre, impertinente, amorale, pour dire l’insatisfaction permanente et l’ambiguïté assurée de l’état de désir, de l’état de folie qui disparaissent lorsque le mariage vient sonner le glas du jeu de l’amour.

Pour permettre à ce jeu de se développer en toute liberté, Shakespeare utilise le déguisement, le travestissement qui permet à Rosalinde, devenue homme, d’explorer un territoire entre masculinité et féminité, entre hétéro et homosexualité et de mener ce jeu à sa guise, parfois avec violence, car nous ne sommes pas ici dans une amourette pastorale mais dans un combat, dans une joute verbale plus proche de Fassbinder et de Pasolini.

Il n’est pas innocent que l’action se situe dans une forêt ( française ! ) où l’on croise palmiers, oasis et lions, car par sa sauvagerie, ce lieu favorise la totale liberté d’expression des amoureux qui ont une perception différente de l’environnement social et il devient le lieu d’expérimentation du désir, le lieu du premier amour, le lieu des métamorphoses.

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"Une forêt si grande que si l’on voulait mettre tant d’arbres sur la scène, tous les boqueteaux et les bocages des environs d’Amsterdam mis bout à bout n’y suffiraient pas." Une belle matinée de Marguerite Yourcenar

Plus qu’un décor, c’est la matière même de la pièce, un lieu onirique et propice à toutes les métamorphoses, les inversions, les jeux d’identité. Une forêt aussi réelle qu’intérieure, repaire de lions et de cerfs, où poussent oliviers et palmeraies.
Un espace fragile et frissonnant, où tout peut arriver à chaque instant, propre à provoquer l’égarement joyeux du spectateur.
Là vivent le Duc banni et ses compagnons d’exil, sorte de joyeuse cour décalée et désuète, trompant l’ennui en chassant, buvant, banquetant et chantant.

Rosalinde, chassée par le Duc usurpateur, s’y exile déguisée en homme sous le nom de Ganymède. Elle rencontre Orlando, celui qu’elle aime et qui l’aime, et sans révéler son identité le soumet à nombre de questions sur l’amour qu’il lui porte, sur la nature de son désir. Jeu dangereux et sans fin. En amoureuse insatiable, en exploratrice frondeuse, elle en veut plus et plus et plus encore, lui extorque des aveux, le provoque.

"Je serai plus jaloux de toi qu'un pigeon de barbarie de sa pigeonne, plus criarde qu'un perroquet contre la pluie, plus fasciné de nouveauté qu'un singe, plus fantasque dans mes désirs qu'une Guenon. Je pleurerai pour un rien, comme Diane à la fontaine, et je le ferai quand tu auras l'humeur en fête ; je rirai comme une hyène et ce, quand tu auras sommeil."

Shakespeare crée un contrepoint à désirs croisés. Celui du berger Silvius pour la bergère Phébé, de Phébé pour Ganymède qui n’est autre que Rosalinde, celui de Rosalinde pour Orlando, de Célia pour Olivier… Une forêt d’enfiévrés d’amour qui finissent par hurler comme "des loups d'Irlande qui hurlent à la lune".

Je suis profondément intrigué par cette langue, sa polysémie, sa liberté, son impertinence. Quand je lis cette pièce, je suis d’emblée dans une forêt d’enfance, dans une partition intime, et j’entends de la musique. Il existe toute une partition sylvestre, composée de sons dont l’oreille humaine a du mal à déterminer l’exacte origine. Frôlements, respirations, feulements, rauquements, hululements, plaintes presque humaines, soupirs, gémissements. Il y a là une étrange matière musicale. On croit entendre des accords tapis sous des feuilles mortes.

Jean-Yves Ruf

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"Ce n’est pas son miroir qui la flatte, c’est vous" William Shakespeare

Comme il vous plaira, comédie pastorale de Shakespeare a été écrite en 1599. C’est une pièce sur le désir.

"En parlant comme elle le fait, Rosalinde se désigne à la fois comme modèle et comme objet de désir. Le désir de Phébé se détache d’elle-même, divinité déchue, et s’élève irrésistiblement vers la divinité triomphante, Rosalinde.
L’amour de soi n’est jamais, chez Shakespeare, un véritable égocentrisme. Il est toujours centré sur les autres, mais, s’il ne rencontre jamais son vainqueur, le faux égocentrisme qui vient des autres ne sera jamais dévoilé en tant que tel."

Extraits René Girard - Shakespeare les feux de l’envie - Chapitre XI Grasset

"Derrière les jeux de déguisements et la réflexion sur la nature et la civilisation, Comme il vous plaira se livre à une célébration de l'amour liée à celle du corps.

L'amour est une folie, une maladie logée dans le foie, que la médecine de l'époque associait à l'organe des passions, et que Rosalinde veut guérir chez Orlando : "C'est ce chemin que je m'en vais prendre pour vous laver le foie plus propre et net qu'un cœur de mouton"...

Le seul problème est que le remède choisi est l'amour lui-même et que les médecins sont aussi atteints que les patients. Au-delà de ses artifices de construction et de l'irréalisme sur lequel la pièce est fondée."

Extraits J. Chardin - As you like it ou le palimpseste du sens 

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Sélection d’avis du public

Comme il vous plaira Le 4 mars 2003 à 15h35

pas vu donc pas d'avis sur le spectacle de Paris ,mais nous allons voir" comme il vous plaira" de Shakespeare par la troupe les compagnie de la plume au theatre en rond de Sassenage (grenoble,38 Isere) du 5 au 12 Mars 2003,a bientot pour notre avis.

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Comme il vous plaira Le 4 mars 2003 à 15h35

pas vu donc pas d'avis sur le spectacle de Paris ,mais nous allons voir" comme il vous plaira" de Shakespeare par la troupe les compagnie de la plume au theatre en rond de Sassenage (grenoble,38 Isere) du 5 au 12 Mars 2003,a bientot pour notre avis.

Informations pratiques

MC93

9, bd Lénine 93000 Bobigny

Accès handicapé (sous conditions) Bar Garderie (sous conditions) Grand Paris Librairie/boutique Restaurant Seine-Saint-Denis Wifi
  • Métro : Bobigny Pablo Picasso à 472 m
  • Tram : Hôtel de Ville de Bobigny à 90 m
  • Bus : Hôtel de Ville à 84 m, Karl Marx à 181 m, Maurice Thorez à 274 m
  • Voiture : A3 (Porte de Bagnolet) ou A1 (Roissy) ou RN3 (Porte de Pantin) sortie Bobigny / centre-ville ou A86 sorties N° 14 Bobigny /Drancy.
    Parking à proximité (un parking gratuit dans le centre commercial Bobigny 2 est accessible les soirs de représentation)

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Plan d’accès

MC93
9, bd Lénine 93000 Bobigny
Spectacle terminé depuis le samedi 1er février 2003

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