corde. raide

Paris 12e

du 19 avril au 5 mai 2024 1h15

corde. raide

Le suspense démarre dès le titre avec cette étrange ponctuation. Et ce n’est que le début. Dans cette pièce d’anticipation, l’intrigue ne se dévoile qu’avec parcimonie.

  • Un huis clos digne de Black Mirror

Le suspense démarre dès le titre avec cette étrange ponctuation. Et ce n’est que le début. Dans cette pièce d’anticipation, l’intrigue ne se dévoile qu’avec parcimonie.

Dans un futur proche, deux agents administratifs accompagnent une femme dans une salle aseptisée pour l’interroger. Ses mains tremblent. Plus ils redoublent d’égards pour mettre à l’aise leur « cliente », plus ils s’enferrent dans la maladresse et le faux langage. Leur logorrhée devient facétieuse à force d’obséquiosité. La femme ne répondant que par mono-syllabes, le décalage s’installe. Les contours se dessinent peu à peu d’une société sans émotion, dans laquelle les procédures judiciaires sont de plus en plus raccourcies, voire « ubérisées ».

Très récemment traduite en France, debbie tucker green est une dramaturge anglaise d’origine jamaïcaine, une grande styliste dont l’écriture radicale se lit comme une partition musicale. Un véritable jeu d’équilibriste pour les acteurs. L’étrangeté le dispute à l’humour dans ce huis clos passionnant et troublant digne d’un des meilleurs épisodes de Black Mirror

  • La presse

« Encore peu monté en France, le théâtre de debbie tucker green repose sur une écriture ciselée à l’extrême, dont Cédric Gourmelon s’empare de la plus simple des manières pour lui donner l’ampleur et la profondeur qu’elle mérite. Car, entre ces trois individus, tout n’est, en définitive, qu’une affaire de langage. Alors que celui des deux employés ne cesse d’achopper, que l’une comme l’autre peinent à finir leurs phrases, qu’ils se réfugient dans des termes piochés dans une novlangue d’une neutralité froide comme la pierre, la victime, une femme noire comme l’impose le texte de l’autrice britannique, utilise la puissance de feu de la parole pour tout fracturer. » Sceneweb, Vincent Bouquet

« Le texte, publié aux éditions Théâtrales, a nécessité le travail conjoint de trois traducteurs, Emmanuel Gaillot, Blandine Pélissier et Kelly Rivière, pour demeurer au plus près du style et de la puissance de la version originale anglaise. Il est vrai que l’écriture de debbie tucker green, écrivaine engagée, n’est pas banale. Le rythme de ses phrases est saccadé, mesuré, tranché au scalpel, nourri de non-dits, de chutes brutales, de chevauchements qui font que rien n’est développé. Cette forme accentue le sentiment de panique qui traverse le récit. » L'Humanité, Gérald Rossi

« La mise en scène de Cédric Gourmelon s’en tient à la froideur – les lignes claires des intérieurs de bureau, le nuancier limité à quatre couleurs : noir, bleu, gris, blanc. Quelques modulations de lumière lancent des appels vers ce trou noir autour duquel tournent les mots. Interprétés sans fausse note par Frédérique Loliée et Quentin Raymond, les personnages des deux employés de bureau tournent en circuit fermé. En contrepoint, Laetitia Lalle Bi Benie est brillante dans un personnage de victime auquel elle insuffle chair et épaisseur tout en ne faisant qu’un avec l’écriture de l’autrice. » L'Œil d'Olivier, Samuel Gleyze-Esteban

« Terrorisme technophile, marchandisation de la justice, anéantissement du commun, asservissement des relations humaines par des procédures mécanisées, chosification des personnes et déni de la dignité : corde. raide donne voix à ces avatars de la terreur qu’interprètent Frédérique Loliée, Lætitia Lalle Bi Benie et Quentin Raymond avec un impeccable talent. Avec ce spectacle, Cédric Gourmelon fait honneur à la mission des CDN : être des vigiles de l’esprit. » La Terrasse, Catherine Robert

« Grâce à son écriture ciselée et un sens aigu du rythme, corde. raide suspend son public au déroulement d’une histoire fascinante. » Radio France, Arnaud Laporte

  • Note d'intention

Ce qui fait la singularité de la pièce, au-delà des thèmes passionnants et profondément contemporains qu’elle met en avant, c’est son style unique. debbie tucker green sait créer immédiatement de la tension par son écriture. Découvrir un style d’écriture, c’est précisément ce qui m’intéresse au théâtre. Appréhender une nouvelle langue, la travailler jusqu’à la comprendre physiquement avec les acteurs.

Ici, l’écriture est très précise, ciselée, les répliques se chevauchent parfois et les silences, de durées différentes, sont systématiquement indiqués et font partie intégrante de la partition. Trois personnes dans une pièce. Une tension à couper au couteau… corde. raide est une pièce d’anticipation mais qui se déroule presque au présent, dans un décor quasi réaliste. Je veux travailler dans ces « presque » et ces « quasi », et surtout je veux pouvoir diriger les acteurs dans un travail d’une grande précision sur la langue.

corde. raide est aussi une comédie noire. Elle nous plonge dans un cauchemar mais dont l’une des issues possibles est le rire. Un rire salvateur devant la bêtise du comportement des agents administratifs contraints par des protocoles inadaptés.

Le texte en version française est le fruit du travail de trois traducteurs, Blandine Pélissier, Kelly Rivière et Emmanuel Gaillot, qui ont œuvré ensemble du fait de la complexité à restituer la précision du style de debbie tucker green. Et cela donne une traduction remarquable, d’une puissance équivalente à celle de la version anglaise.

Avec le scénographe Mathieu Lorry Dupuy, nous avons créé un espace qui permet d’accompagner cet état de tension : une pièce plutôt neutre avec du mobilier fait penser à de locaux d’entreprise impersonnels, dans un futur proche. Je souhaitais que l’endroit nous soit à la fois très familier, indistinct, mais qu’il puisse aussi s’en dégager une forme d’étrangeté et de malaise.

Le texte m’a fait directement penser à la série britannique Black Mirror dont chacun des épisodes révèle les dysfonctionnements sociaux, éthiques, économiques que nous risquerions de rencontrer notamment par l’emprise des nouvelles technologies sur notre quotidien. L’important pour moi était de créer un spectacle court, concentré, percutant. Une pièce tendue à l’extrême.

Cédric Gourmelon

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Informations pratiques

Cartoucherie - Théâtre de la Tempête

Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Cartoucherie
  • Métro : Château de Vincennes à 1 km
  • Bus : Cartoucherie à 174 m, Plaine de la Faluère à 366 m
  • Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.

    En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
    Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.

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Plan d’accès

Cartoucherie - Théâtre de la Tempête
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
  • Placement libre

    26,5 €

  • Tarif +60 ans (sur justificatif)

    20 €

  • Tarif -30 ans, chômeur (sur justif.)

    15,5 €

  • Tarif -18 ans ou étudiant (sur justificatif)

    11 €

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