Molière 2018 du Théâtre public, du metteur en scène d’un spectacle de théâtre public
Quand une date est complète sur Theatreonline, il peut rester des places au Théâtre du Soleil !
Avec la participation exceptionnelle de Kalaimamani Purisai Kannappa Sambandan Thambiran.
- Extraits du Journal de Cornelia
Nous étions comme des réfugiés de l’Histoire. Autour de notre chambre les Temps étaient déchaînés. Nous nous demandions ce qui nous arrivait, nous les gens les plus divers, mais unis par le même souci, nous nous demandions comment nommer Ça, ce chaos. (L’air était bouillant.) À travers les portes-fenêtres on entendait les bruits de l’Inde, cette manif perpétuelle. Il ne dort donc jamais, ce continent ?
Nous voulions la Vie, comprendre ses Violences folles.
Nous avions l’impression que le monde entier se bousculait pour défiler dans notre chambre. Les peuples appelaient. C’était vraiment bouleversant. Ils criaient : Au secours ! Ou : Plus jamais ! Et dans combien de langues ? Toutes ! Nous cherchions à répondre, Nous, les membres de la Troupe. Les temps allaient si vite.
Nous sautions comme des puces d’une Ville à l’autre. Au moment de rire on pleurait, et inversement. Il y avait autant de dangers que d’espoirs, ou presque.
On ne savait pas comment ça allait finir.
Certains d’entre nous se tourmentaient de ne pas savoir comment commencer. Après tout nous avions une mission : créer un spectacle.
Que dis-je ? LE SPECTACLE. Dès demain en signer la promesse.
C’est comme si on nous avait dit : « Bouclez l’Orient et l’Occident forcenés dans une coquille de noix. Résumez les pestes et les paix en une potion parfumée. »
- Oui, oui, on va essayer, nous hâtions-nous.
Et à l’instant, on voyait s’élever contre nous une armée d’angoisses et d’impuissances. Autant nous demander de faire rentrer l’arche de Noé, le déluge et la traversée du désert, la Révolution française et les autres, et toutes les guerres de religion, la renaissance d’Ulysse, le massacre des sorcières, l’enterrement des Pandava, etc., etc. dans un seul pousse-pousse. Comment ne pas trembler ?
Nous redoutions le ridicule. Nous poursuivions le rire avec acharnement. Heureusement ou par malheur cette nuit-là durait des siècles. Vers minuit un colonel m’apporta les dernières nouvelles. J’ouvre le journal. Je criai : Non !
Hélène Cixous, mai 2016
« La dernière création du Théâtre du Soleil dresse le portrait d’une société en crise face au terrorisme. Ariane Mnouchkine plus politique que jamais convoque sur scène Shakespeare, Tchekhov mais aussi Daesh et Charlie Chaplin dans un tourbillon théâtral qui navigue entre le théâtre contemporain et le théâtre traditionnel. » Stéphane Capron, sceneweb, 18 novembre 2016
« Ariane Mnouchkine multiplie les mises en abyme avec le sens du théâtre inouï qui est le sien, dans cette épopée allègre où elle revisite l’ensemble de ses recherches et de ses amours théâtrales. (...) Toutes ces scènes comme surgies d’une pochette-surprise se déroulent avec un art du montage tout cinématographique, mais ce déploiement théâtral n’a rien de gratuit, n’est en rien une démonstration de force formelle. C’est encore et toujours pour interroger notre monde que Mnouchkine le met en œuvre, remettant sur le métier son ouvrage, s’interrogeant inlassablement sur la manière de représenter ce monde au théâtre. » Fabienne Darge, Le Monde, 24 novembre 2016
« Un bel acte de foi en l'art du théâtre et sa valeur universelle. » Emmanuelle Bouchez, Télérama sortir TT
« Tout le génie de ce dernier spectacle construit par la troupe du Théâtre du Soleil tient dans sa manière de poser des questions absolument directes, de ne jamais se cacher derrière une complexité d’apparat, d’être ouvert au plus grand nombre. » Anne Diatkine, Libération, 24 novembre 2016
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