Un certain penchant pour la cruauté

Paris 18e
du 22 septembre au 19 novembre 2023
1h20

Un certain penchant pour la cruauté

Elsa a tout pour être heureuse. Un mari, une fille, une maison, un jardin, un amant. Elle décide d'héberger Malik, mineur venu d'Afrique. Une petite pierre à l'édifice et la moindre des choses. Accueillir un migrant est une expérience fabuleuse, quand chacun reste à sa place.

  • Les faces cachées de nos bonnes consciences

Elsa a tout ce qu’il faut pour être heureuse. Un mari, une fille, un travail, une maison, un joli jardin et un amant. Elle décide d’héberger Malik, mineur isolé venu d’Afrique. Une petite pierre à l’édifice est quand même la moindre des choses, non ?

Christophe, son mari, et Ninon, leur fille, ne peuvent qu’être d’accord. L’aventure sera exaltante, le mélange des cultures fonctionnera à merveille. Mais Elsa n’imaginait pas qu’il fonctionnerait ainsi. Accueillir un migrant est une expérience fabuleuse, quand chacun reste à sa place.

Dans un jeu de cache-cache aux intrigues mêlées, Un certain penchant pour la cruauté, mis en scène par Pierre Notte et porté par cinq comédiens et un musicien, explore avec humour les faces cachées de nos bonnes consciences.

  • Note d'intention

Ce projet est né d’une expérience personnelle. Mon compagnon, mes deux enfants et moi avons accueilli pendant deux ans un jeune migrant. Cette situation (une nouvelle personne qui entre dans un foyer, qui plus est un adolescent) m’est vite apparue comme une source de questionnements et de surprises. J’ai découvert dans cette histoire des fonctionnements étranges, mêlés d’altruisme et de repli sur soi, de générosité et de peur…

La crise migratoire en Europe ces dix dernières années a ému le grand public. La grande majorité de la population française constate avec stupeur ce que les migrants endurent pour arriver chez nous. Il est de bon ton de penser que notre pays doit être un refuge pour eux, qu'il faut les aider d'une manière ou d'une autre. Et cependant, quand nous sommes confrontés concrètement à l'accueil de ces migrants, le soupçon et l'entre-soi resurgissent. Il ne s'agit pas de dénoncer la discrimination contre les migrants mais plutôt d'observer, et de rire, de notre capacité à défendre des idées et à agir à l'inverse, dès que notre sphère intime est atteinte. Bien-pensance et cruauté peuvent faire partie d'une même grande et belle famille.

Peut-on accueillir l'autre, l'accepter, sans contreparties ? Est-ce que je l'accepte pour qu'il me renvoie une image positive de moi-même ? Le mélange des cultures est-il un troc : je t'accueille sous mon toit, je te nourris, je te donne la marche à suivre pour t'intégrer, je te suis essentiel(le) et toi, en échange, tu me donnes toute ta gratitude et l'assurance du Bien que je fais ? Le rapport est-il marchand, je te sauve de tout, j'exerce mon pouvoir, mon savoir, et toi, tu me déculpabilises ?

Un certain penchant pour la cruauté est une comédie dans le sens où elle raconte les mensonges que nous mettons en place pour trouver une cohérence à nos actes. La mauvaise foi d'Elsa, dont elle n'a pas conscience, est drôle parce qu'elle est indéfendable, elle doit batailler avec elle-même pour se justifier, faire coïncider ses préjugés avec la bobo écolo gaucho qu'elle voudrait être.

Le constat d'échec ne peut être regardé en face, Elsa, et tous les autres, se débattent pour camoufler leurs névroses et leurs désirs enfouis. Les contradictions définissent les personnages plus encore que leurs actions, ce sont tous les stratagèmes qu'ils échafaudent pour y échapper qui les rendront drôles, combatifs, attachants, humains. Ils trompent leur ennui et leur souffrance en jouant à être quelqu'un d'autre. Christophe ne veut rien voir et il sait tout, Ninon vomit sa mère et lui ressemble, Malik est perdu et a parcouru des milliers de kilomètres, Julien n'arrive pas à dormir et rêve éveillé, Elsa adore la liberté et donner des ordres. Ils font tous comme ils peuvent... On cherche rageusement le coupable, on n'en trouvera aucun, ou bien ils le seront tous.

Muriel Gaudin

Sélection d’avis du public

Grandes idées et petites dissimulations Par Brigitte S. - 9 octobre 2023 à 10h10

Cette pièce contemporaine, fort bien interprétée, m'a donné l'opportunité de retrouver le chemin de La Reine Blanche, que je fréquentais il y a une dizaine d'années. Une femme, directive chronique de sa famille et du quotidien, portée par un grand sentiment d'empathie décide, en fait, impose l'hébergement d'un jeune migrant au sein du foyer. Ce dernier va être le révélateur de non-dits et de pesanteurs du quotidien, apportant avec sa culture différente et ses étonnements, le filtre d'un autre regard... Les grandes aspirations peuvent échappées lorsqu'on ne joue "pas le jeu" implicite qu'on y implique... Dynamique, pertinent et bien vu

Farce et fable Par François L. - 6 octobre 2023 à 21h56

Pour une fois, la dénonciation de la "bien-pensance" n'est pas de droite. Sur le fond, si vous allez voir cette pièce parce que vous êtes en empathie avec les migrants qui fuient la misère et/ou la guerre, cette pièce vous trouvera déjà convaincu.e. Sur la forme, en revanche, vous apprécierez la férocité de la farce et la douceur de la fable, la qualité de l'écriture, du jeu et de la mise en scène.

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Grandes idées et petites dissimulations Par Brigitte S. (529 avis) - 9 octobre 2023 à 10h10

Cette pièce contemporaine, fort bien interprétée, m'a donné l'opportunité de retrouver le chemin de La Reine Blanche, que je fréquentais il y a une dizaine d'années. Une femme, directive chronique de sa famille et du quotidien, portée par un grand sentiment d'empathie décide, en fait, impose l'hébergement d'un jeune migrant au sein du foyer. Ce dernier va être le révélateur de non-dits et de pesanteurs du quotidien, apportant avec sa culture différente et ses étonnements, le filtre d'un autre regard... Les grandes aspirations peuvent échappées lorsqu'on ne joue "pas le jeu" implicite qu'on y implique... Dynamique, pertinent et bien vu

Farce et fable Par François L. (213 avis) - 6 octobre 2023 à 21h56

Pour une fois, la dénonciation de la "bien-pensance" n'est pas de droite. Sur le fond, si vous allez voir cette pièce parce que vous êtes en empathie avec les migrants qui fuient la misère et/ou la guerre, cette pièce vous trouvera déjà convaincu.e. Sur la forme, en revanche, vous apprécierez la férocité de la farce et la douceur de la fable, la qualité de l'écriture, du jeu et de la mise en scène.

Informations pratiques

Reine Blanche

2 bis, Passage La Ruelle 75018 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Gare du Nord Restaurant Salle climatisée
  • Métro : La Chapelle à 272 m
  • Bus : Département - Marx Dormoy à 78 m, Pajol - Département à 169 m, Place de la Chapelle à 179 m, Ordener - Marx Dormoy à 348 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Reine Blanche
2 bis, Passage La Ruelle 75018 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 19 novembre 2023

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