Titus Andronicus

du 5 novembre au 13 décembre 2003

Titus Andronicus

CLASSIQUE Terminé

Il faut nous rendre à l'évidence, nous allons entrer dans cette histoire par la porte de l'inconscient.
Certes nous pourrions raconter l'histoire des "gentils" Romains et des "méchants" Goths. Mais ce n'est pas si simple. Les guerres engendrent des vaincus qui ont le droit de se taire et des vainqueurs qui imposent leur loi. Si tous les peuples tendent vers un bonheur hypothétique, c'est dans une violence indéfectible qu'ils se rencontrent. Dans le sang qui coule à flot, Romains et Barbares se confondent : les uns deviennent le reflet des autres.

Synopsis
La pièce

La loi du Talion
Surenchères meurtrières

Note d'intention

Titus est un général romain vaillant et héroïque. Ayant combattu les Goths, il revient en triomphe à Rome avec des prisonniers, dont la reine des Goths, Tamara, et ses trois fils. Prétextant qu’il obéit aux lois de la religion, Titus offre un des fils de Tamara en sacrifice.

Saturnius, qui vient d’être nommé empereur et Bassanius, son frère, veulent tous les deux épouser Lavinia, la fille de Titus. Mais Saturnius y renonce et épouse Tamara qui, elle, jure de se venger de Titus pour la mort de son fils.

Les fils de Tamara tuent Bassanius et mutilent gravement Lavinia. Puis on demande une rançon à Titus pour sauver la vie de ses propres fils accusés faussement du meurtre de Bassanius. Titus accepte de se faire couper la main.

Mais il est trompé. On lui rapporte sa main et la tête de ses deux fils sur un plateau. Titus va à son tour se venger de tous ceux qui l’on trahi. Les ennemis s’entre-déchirent et meurent tragiquement. Lucius, le seul fils de Titus qui survit à ces massacres, est nommé empereur.

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Avec Titus Andronicus, première de ses tragédies sanglantes, Shakespeare s’inspire abondamment du poète latin Sénèque, lui empruntant notamment, avec son cycle des vengeances, une poétique de la cruauté et de l’effroi, qu’il déclinera par la suite tout au long de son œuvre.

Simon Abkarian, inoubliable interprète d’Une bête sur la lune, la pièce de Richard Kalinoski, signera là sa deuxième mise en scène après L’Ultime chant de Troie, un spectacle qui déjà s’interrogeait sur la représentation de la guerre et de ses horreurs.

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« En parlant de la pièce avec les acteurs, le mot "cauchemar" revient sans cesse dans nos conversations. Il faut nous rendre à l'évidence, nous allons entrer dans cette histoire par la porte de l'inconscient. C'est de là que viendra la forme du spectacle. C'est un enfant qui ouvrira cette porte, Lucius, le petit-fils de Titus.

Comme dans mes précédents travaux, la musique, la danse, le chant seront là, car pour moi le théâtre c'est aussi une célébration, une fête. Certes nous pourrions raconter l'histoire des "gentils" Romains et des "méchants" Goths. Mais ce n'est pas si simple. Les guerres engendrent des vaincus qui ont le droit de se taire et des vainqueurs qui imposent leur loi. Si tous les peuples tendent vers un bonheur hypothétique, c'est dans une violence indéfectible - et cette pièce nous le montre bien - qu'ils se rencontrent. Dans le sang qui coule à flot, Romains et Barbares se confondent : les uns deviennent le reflet des autres. Aujourd'hui, on nous montre ce qu'on veut bien nous montrer et nous voilà soumis au diktat des images qui manipulent nos imaginaires. Le théâtre nous offre un champ de visions libres de tout arbitraire. Le théâtre est le monde des choses cachées. Comment se fier à ce que l'on voit ? »

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« Lorsque que j’ai lu Titus Andronicus pour la première fois, je me suis dit : c’est un cauchemar. L’engrenage de la violence y est tel qu’il conduit jusqu’à l’anthropophagie. « Quand finira-t-il cet interminable sommeil ? » dit Marcus. Ce cauchemar c’est celui de l’enfant, l’enfant innocent qui s’endort et qui se voit : enfant Lucius dans cette violente Rome, pris dans cette fable hélas trop réelle et qui ne ressemble en rien à une histoire issue d’un esprit conscient.

Et pour les acteurs de cette fable s’ouvre un champ d’exploration où le sens du temps est aboli : tout devient possible car, à partir de là, la question de la représentation, donc de la forme, s’impose à nous. 
Comme dans mes précédents travaux, la musique, la danse, le chant seront là, car pour moi le théâtre est aussi une célébration, une fête.

Nous pourrions nous en tenir à des considérations temporelles, politiques et sociales, nous pourrions dire l’histoire des Romains et des Goths, le choc des mondes civilisés et barbares. Ce n’est pas si simple. L’un n’est pas le contraire de l’autre. Tout les sépare peut-être, mais tous tendent absolument vers le bonheur et aucun n’échappe à ce lien indéfectible qu’est la violence extrême. Nous sommes soumis à la raison et à la puissance. Le monde libre nous somme de prendre parti. Merde !

Pourra-t-il, cet enfant, échapper, au cycle infernal des surenchères meurtrières ? Pourra-t-il sortir et grandir hors de ce cercle qu’une main aveugle a tracé pour lui ? Lui sera-t-il permis de pousser cette porte qui donne accès à la connaissance de soi ? »

Simon Abkarian

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L’espace
Le Cercle. Le mouvement circulaire est parfait, sans commencement ni fin ni variations, il symbolise le temps. Le carré est le symbole de la terre.
Pour moi, et cela est une constante depuis que je fais de la mise en scène, il s’agit d’ouvrir l’espace et donc de créer, de délimiter l’aire de jeu, l’aire du visible, qui nous sépare de l’autre, qui nous pousse vers l’autre : l’espace imaginaire.

La musique
La musique est la clef de mon travail. C’est elle qui le nourrit, l’anime, l’organise, l’oxygène, l’inspire. Elle est le poumon des acteurs. Elle va là où s’arrêtent les mots…

Un début
Une jeune femme joue du piano. C’est une berceuse. L’enfant ne veut pas dormir. Il n’aime pas cela. Mais c’est le sommeil qui l’emporte. Silence. La musique reprend. L’enfant se réveille. La femme revient. Elle n’a plus le même visage. Le petit homme a peur. Son lit a disparu. Il n’a plus où se blottir. Il est pris dans son propre cauchemar. Désormais il s’appelle Lucius, petit-fils de Titus Andronicus…

Danse
Il y a dans le monde du rêve un rapport surprenant du mouvement à l’espace : le sens du temps peut s’inverser, les espaces basculer, se dilater, se rétrécir, les rythmes répondent à d’autres lois, une métrique d’un temps sans temps, au souffle régulier du dormeur, au souffle haletant du cauchemar.

Lumière
La lumière est là pour les yeux des acteurs, pour le blanc de leur corps, le rouge de leur sang. Elle dessine les espaces visibles et invisibles.

Eclaire ceux que tu aimes sans toucher à leur ombre
En sachant que
La nuit triche
Le jour exagère
Et la pénombre embellit
Jean-Michel Bauer

Le costume
Le costume est un outil qui habille, déshabille, révèle, définit, entraîne le corps de l’acteur vers d’autres imaginaires, d’autres mouvements et se plie aux exigences de son rôle. Nous chercherons ici la géométrie et les angles pour souligner la chair et sa fragilité. Kimono ou costume-cravate, la « seconde peau » des personnages se dessinera sur leur corps tout au long des répétitions.

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Spectacle terminé depuis le samedi 13 décembre 2003

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