
du 5 au 6 déc. 2025
La légende de Chaillot
Un Théâtre national et populaire depuis 1920
Le T.N.P. devient le Théâtre National de Chaillot
Accueil du public
Chaillot – Théâtre national de la Danse est l’un des six théâtres nationaux français (établissements publics dont les missions sont définies par l’État) et le premier à porter un projet construit autour et à partir de la danse. Placé sous une tutelle double, celle du ministère de la culture et celle du ministère du budget, les principales missions sont notamment la création et la diffusion de spectacles de danse à Paris et en tournée en France et à l’étranger, la programmation d’artistes internationaux, l’accueil en résidence d’artistes ainsi que le développement de toutes les catégories de publics dont les scolaires ou les personnes éloignées des pratiques culturelles, à travers notamment des activités artistiques et culturelles, comme les "Chaillot colos" ou "Pépites d'art" qui proposent aux enfants et adolescents des activités pendant les vacances scolaires.
Installé au cœur du Palais de Chaillot, le Théâtre National de Chaillot, qui est devenu en 2016 Chaillot – Théâtre national de la Danse, est une des institutions culturelles les plus prestigieuses de Paris, non seulement pour la place unique qu'il occupe dans l’histoire du spectacle vivant - notamment dans la grande aventure du Théâtre national populaire fondé par Firmin Gémier, puis porté et développé par une personnalité mythique, Jean Vilar – mais aussi dans celle de la France et du Monde puisque c’est dans la grande salle du théâtre que fut signée, le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Lieu exceptionnel de la capitale, le théâtre peut accueillir chaque soir plus de 1 600 spectateurs, dans ses trois salles (Salle Jean Vilar de 1200 places, Salle Firmin Gémier de 390 places, Studio Maurice Béjart de 100 places). Son Grand Foyer, qui fait face aux fontaines du Trocadéro, à la tour Eiffel et au Champ-de-Mars, offre de jour comme de nuit l’une des vues les plus célèbres du monde. Les espaces publics du théâtre abritent en outre une importante collection de sculptures, peintures, fresques et pastels signés des plus grands artistes de l’époque : Paul Belmondo, Louis Billotey, Pierre Bonnard, Maurice Brianchon, Roger Chapelain-Midy, Maurice Denis, Othon Friesz, Henri Laurens, Aristide Maillol ou encore Édouard Vuillard.
Firmin Gémier est l'un des précurseurs du théâtre populaire. Le 11 novembre 1920, il est nommé au théâtre du Palais de Chaillot, situé dans le palais du Trocadéro, édifié pour l'Exposition Universelle de 1878 par Davioud face au champ de Mars.
S'inspirant des "oeuvres dramatiques et théoriques de Romain Rolland ainsi que de l'expérience de Maurice Pottecher" il lance le Théâtre National Populaire ; il instaure un système d'abonnement, " les spectacles alternent chaque soir : grandes auditions, opéras, festivals, matinées classiques et cinéma pour la jeunesse. " Homme idéal, il rêvera d'une société universelle du théâtre jusqu'à sa mort en 1933. Albert Fourtier, son codirecteur reprend la direction avant la fermeture pour travaux en 1935.
En 1938, Paul Abram, est nommé à la direction du théâtre rebaptisé : Théâtre du palais de Chaillot. Les nouveaux locaux sont inaugurés par le Bourgeois gentilhomme. Mais les crédits attendus ne sont pas débloqués et ses projets ne voient pas le jour.
Le 1er septembre 1939, la seconde guerre mondiale s'engage, Paul Abram doit fuir.
Pierre Aldebert le remplace. Pendant l'occupation " la politique d'accueil et les prix réduits sont maintenus. Les pièces à grandes mises en scène se succèdent, entrecoupées de représentations offertes par les services allemands, remplacées en 1945 par des soirées en hommage aux combattants, résistants et aux alliés. "
En 1948, Chaillot devient le siège de l'O.N.U. C'est dans la grande salle que fut signée la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme le 10 décembre de cette même année.
En 1947 a lieu à Avignon la première Semaine d'Art dirigée par Jean Vilar préfigurant ce qui deviendra le Festival d'Avignon.
Jeanne Laurent alors directrice des Arts et des Lettres au ministère de l'Education Nationale est à l'origine des premières subventions et de la création des centres dramatiques nationaux en province. Elle propose Jean Vilar à la tête de Chaillot ; il est nommé directeur en 1951. En attendant la restitution des locaux il part jouer à Suresnes et monte le Cid ainsi que le Prince de Hombourg, avec Gérard Philipe qui a dès lors une grande popularité. Pour Vilar, le théâtre doit devenir un service public " nécessaire comme l'eau, le gaz et l'électricité " . Il marche sur les pas de Gémier et se déclare régisseur plutôt que metteur en scène. La conception du théâtre civique apparaît avec le renouvellement du T.N.P. dont le sigle est dessiné par Jacno. Le début du spectacle est à 20h15, le public est accueilli en musique dès 18h45. Au bar on sert des collations à prix réduits. Le vestiaire est gratuit, les pourboires supprimés. Le public est invité à rejoindre sa place au son des trompettes de Maurice Jarre. Les portes sont fermées dès le début du spectacle par respect des oeuvres et du public. On peut acheter le texte-programme de chaque pièce. Des matinées scolaires et étudiantes sont organisées les jeudis et samedis.
De Brecht à Shakespeare, de Hugo à Kleist, Vilar offre un répertoire nouveau à mise en scène épurée.
Mais en 1963 suite à de nombreux détracteurs, suivis d'une baisse de fréquentation du public, il désigne Georges Wilson pour lui succéder.
Ce dernier monte, entres autres, les Enfants du soleil de Gorki et Chant public pour deux chaises électriques d'Armand Gatti. Il inaugure une nouvelle salle de 500 places baptisée salle Gémier, où l'on joue principalement des pièces contemporaines et provocatrices. Pourtant, victime de sa notoriété et de son âge, le T.N.P. est considéré comme rangé, comparé à une jeunesse qui lui fait de l'ombre. " Le T.N.P. subit la crise générale des institutions. "
En 1972, le sigle est attribué au théâtre de la Cité de Villeurbanne.
Fin 1972, le Ministère de la Culture nomme Jack Lang à la direction du théâtre dont Antoine Vitez devient le directeur artistique. Jack Lang décide la transformation de la grande salle qui passe de 2600 places à 1300 et devient modulable. Le Théâtre des Enfants voit le jour, sous chapiteau, au château de Vincennes où se joue Vendredi ou la vie sauvage d'après Michel Tournier, mis en scène par Antoine Vitez. Les travaux n'étant pas terminés, les autres spectacles de la programmation sont présentés à la Gaîté Lyrique et en d'autres lieux.
André-Louis Perinnetti est placé à la tête du théâtre en 1974. Tandis que la salle Gémier reçoit des spectacles divers comme Jocaste de René Ehni mis en scène par Perinetti et Vingt-quatre heures d'Alfredo Arias. Divinas Palabras de Valle Inclan est joué dans la nouvelle grande salle. Malgré des subventions en baisse, il reçoit la Taganka de Youri Lioubimov et le Grand Magic Circus. Il démissionne le 4 mars 1981.
Antoine Vitez prend sa suite le 1er juillet. Il ouvre la saison avec Faust de Goethe. Il s'intéresse également aux oeuvres rares et démesurées comme le Soulier de Satin de Paul Claudel qui dure dix heures, et introduit les spectacles de marionnettes. Le souhait d'Antoine Vitez est de créer à Chaillot " un théâtre élitaire pour tous " .
En juin 1988, Jérôme Savary, fondateur du Grand Magic Circus devient directeur. Il présente fin 88, d'Artagnan, puis le symbolique Bourgeois gentilhomme. Ses choix sont éclectiques ; il monte aussi bien Shakespeare " en féeries poétiques à grand spectacle, dont le Songe d'une nuit d'été, La nuit des rois, la Mégère apprivoisée mais aussi des pièces de guerre comme Mère Courage, la Résistible ascension d'Arturo Ui avec Guy Bedos. Il accueille Béjart, Ute Lemper, Catherine Ribeiro, Mireille... Mais aussi Planchon, Langhoff, Benno Besson, Hans Peter Cloos... Sa jovialité et son style lui valent la fidélité de son public. " Alors, si, dans les années 90, le théâtre est populaire quand il réunit par une promesse de plaisir généreux des milliers de spectateurs de tous âges, de toutes catégories socioprofessionnelles - même si on ne peut parler d'ingénieurs - instituteurs - ouvriers - alors le Chaillot de Jérôme Savary est le théâtre populaire des années 90. " (in - Chaillot un théâtre national et populaire - Colette Godard - Editions Norma 1998.)
De 2000 à 2011, Ariel Goldenberg, Dominique Hervieu, José Montalvo et Didier Deschamps se sont succédés à la direction de Chaillot.
Nommé à la Présidence du théâtre en avril 2021, le chorégraphe Rachid Ouramdane, renouvelle l’ambition de Chaillot et impulse une approchante innovante.
Spectateurs en situation de handicap :
Le théâtre est accessible aux utilisateurs de fauteuil roulant ainsi qu’aux personnes à mobilité réduite. L’entrée se fait par les jardins du Trocadéro. Il vous est néanmoins conseillé de réserver directement auprès du théâtre (pour vérification des disponibilités, l’organisation de votre venue et toute demande de placement particulier).
Compte tenu de la configuration du théâtre, nous recommandons aux personnes aveugles ou malvoyantes de venir accompagnées. Certaines représentations sont en audio-description.
Les personnes mal entendantes peuvent retirer un casque d’amplification sonore et boucles magnétiques individuelles sur tous les spectacles à retirer gratuitement au contrôle avant le début des spectacles (sur remise d'une pièce d'identité).
Venez (re)découvrir ce récit initiatique tendre et lucide à l’adresse des plus jeunes, inspiré du conte classique d’Andersen, dansé par Raphaëlle Delaunay et mis en musique avec sensibilité par Étienne Daho.
Inspirée des écrits de Samuel Beckett et suite à leur rencontre, Maguy Marin livre un regard poignant sur l’humanité et ses corporalités. Cinq hommes et cinq femmes jouent ce chef-d’œuvre, le visage grimé d’argile, errant dans les sombres fluctuations et les détresses de notre quotidien, entre absurde et cruelle fantaisie.
Dans une société qui ne cesse de courir à toute vitesse, les corps des uns et des autres se croisent, se frôlent, se bousculent. Les mouvements se succèdent, la tension s’accélère et les interprètes de cette fresque pulsée que Rachid Ouramdane a créée en 2015 ne cessent de vibrer dans une circulation continue. À partir de 12 ans.
Depuis plus de dix ans, le chorégraphe Thomas Lebrun tisse des liens avec la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique. Désireux d'approfondir cette collaboration, il crée un spectacle pour trois danseurs venus d’horizons différents pour conter l’histoire des corps, des racines et des terres.
Spectateur des violences du monde contemporain (la surmilitarisation, la virilité toxique ainsi que l’interconnexion complexe et malsaine entre les systèmes patriarcaux), le chorégraphe portugais Marco da Silva Ferreira en tire son inspiration pour créer F*cking Future avec sept danseurs, montés sur une scène surélevée.
Des corps qui s’évitent, se bousculent, rebondissent pour montrer une société impitoyable avec les plus faibles. Créée en 2002 en hommage aux pays d’Amérique latine, cette pièce politique qui dénonçait un système de pillage des ressources et d’oppression au profit de la réussite de quelques-uns est toujours d’actualité.
Une soirée en deux actes. Paula Comitre rend hommage à la légendaire « La Argentina » avec Après vous madame, un spectacle audacieux mêlant danse, costume et piano. Puis, laissez-vous emporter par la virtuosité de José del Tomate, héritier d’une grande lignée de guitaristes.
La danse, la musique aux racines flamenca, les textes et les vidéos en direct constituent ce spectacle comme une œuvre expérimentale flamenca, à la façon d’une fête – concert ghanéenne re-imaginée.
Trois pièces, trois visions de la danse contemporaine : l’Ensemble chorégraphique du Conservatoire de Paris célèbre la diversité des écritures et l’élan d’une génération plurielle avec Odile Duboc, Léo Lérus et Ioannis Mandafounis.
L’adolescence fascine la chorégraphe Julie Gouju depuis des années. Avec Manège, elle l’aborde par le prisme de l’extase : y a-t-il des extases proprement juvéniles ? Quel rôle joue l’extase dans la construction de soi ? Avec cette exploration dansée sur le sol sous une lumière blanche et crue, parlons intime en construction. Sans tabou. À partir de 11 ans.
Le danseur et chorégraphe Bienvenue Bazié croit fermement en la puissance de la danse pour raviver les mémoires enfouies. Ainsi, il convoque récits et témoignages de la guerre du Bani-Volta, événement majeur de la résistance anti-coloniale au Burkina Faso pour entamer, avec dix danseurs, un dialogue plus vaste sur l’écriture de l’histoire et ses oublis.
Andrés Marín et Ana Morales, deux figures majeures de la scène flamenca, s’inspirent de La Divine Comédie et des pas de Dante poursuivant Béatrice pour créer un spectacle figurant le paradis et le purgatoire.
Qui ne s’est jamais laissé entraîner par ce tube mondial qu’est la Lambada de Kaoma, sorti en 1989, alors même que le Mur de Berlin s’effondre, ouvrant une frontière et préparant un nouveau monde ? Le Collectif ÈS s’inspire de ce tube rassembleur et populaire pour créer une pièce de groupe unissant et rapprochant les corps. À partir de 9 ans.
Avec Creaviva, Rafaela Carrasco explore ce qui fait la force du flamenco : l’instant, l’émotion, la complicité entre la danse et la musique. Seule en scène, entourée de quatre musiciens, elle compose une œuvre vivante et vibrante, où tout se crée ici et maintenant. Un dialogue sensible entre le corps et le son, entre le geste et l’âme.
Le LRC - Life’s Round Contest, l’événement le plus important de la communauté électro, revient à Chaillot pour la deuxième année consécutive ! Les battles de cette mythique et énergique coupe du monde seront rythmés par plusieurs catégories électro et all-style, sous le regard attentif d’un jury d’experts.
Deux amants cherchent désespérément à s’unir sans jamais pouvoir se toucher. À travers ce duo, Saburo Teshigawara & Rihoko Sato expriment l’impossibilité d’un amour absolu. Malgré leurs tentatives incessantes, seule la frustration leur permet d’entrevoir, fugacement, la perfection de l’amour. Inspiré de l’opéra de Richard Wagner. À partir de 14 ans.
1, Place du Trocadéro 75016 Paris
du 5 au 6 déc. 2025
Jérôme Deschamps/Macha Makeïeff - Les étourdis
2004-2005
Cirque Éloize - ID
2011-2012
Angelin Preljocaj / Théâtre du Bolchoï - Suivront mille ans de calme
2010
Sombreros
2008