
Une nuit, Roberto Zucco s’évade de la prison dans laquelle il a été incarcéré pour le meurtre de son père. Inspirée d’un fait divers, la pièce de Koltès explore la part sombre qui sommeille en chacun de nous. Elle interroge notre rapport à la violence, à la liberté, au désir, et à la place que nous cherchons dans la société.
Une nuit, Roberto Zucco s’évade de la prison dans laquelle il a été incarcéré pour le meurtre de son père. Commence alors une cavale vertigineuse, jalonnée de rencontres, illustratrices d’une quête d’identité. Alors qu’il est sans cesse traqué par les inspecteurs, son visage d’ange ne fera qu’intriguer : comment un garçon si beau peut-il agir ainsi ?
Inspirée d’un fait divers, la pièce de Koltès explore la part sombre qui sommeille en chacun de nous. Elle interroge notre rapport à la violence, à la liberté, au désir, et à la place que nous cherchons dans la société. Portée par une langue poétique et brute, cette épopée plonge au cœur de nos contradictions, entre peur et fascination.
Distribution en alternance.
« Tout est bien dosé, avec audace et propos ! » Le Figaro
« Une mise en scène nerveuse, violente, poétique, pourrait-on dire pasolinienne ? » La Provence
« Des comédiens dynamiques et généreux ! » Théâtre Actu
Le projet n’est pas de construire une adaptation de la pièce de Koltès. Il s’agit plutôt de faire du plateau le lieu de notre lecture de Roberto Zucco, de la puissance et de la violence de sa fable et de ses personnages. Mettre en lumière les nombreuses questions que nous influent cette pièce. Voilà mon vrai but.
Tout d’abord, Bernard Marie Koltès adapte la vie et l’histoire de Roberto Succo, tueur en série italien du XXème siècle. La notion de documentaire au théâtre m’a toujours attirée. En effet, nous sommes là, et nous faisons ce métier pour raconter des histoires. Pourquoi ne pas en raconter des réelles ? L’histoire devient réelle au théâtre grâce à un comédien, un metteur en scène, un geste, ou un mot.
L’oeuvre de Koltès nous permet alors de lier l’art et l’information. Sublimer le terrible, voilà mon deuxième enjeu. Le terrible, l’horreur, la violence physique et mentale de Roberto Succo ont terrifiés le XXème siècle. Au théâtre, nous avons la possibilité de sublimer cette terreur tout en en dégageant la puissance politique. Nous sommes là pour dire la vérité, la montrer, l’exposer et je maintiens l’opinion, que c’est l’endroit où nous, acteurs, nous sommes le plus vrai. Comment ne pas faire le parallèle avec la droiture et la poésie des mots de Koltès ? Cela m’amène à vous parler de la notion du mythe dans la pièce. Roberto Zucco est clairement un mythe moderne. Le mythe a une finalité didactique : il révèle une vérité et permet, pour certains, d’expliquer le fonctionnement de l’âme humaine. Celui qu’élabore Koltès à partir du personnage de Roberto Zucco renseigne sur le caractère irresponsable des actions humaines.
Ce qui m’intéresse dans la notion de mythe moderne est à quel point, aujourd’hui la vérité nous est souvent cachée, camouflée, tue. Je décide de briser ce silence à travers l’histoire de Roberto Succo. J’ai toujours pensé qu’au théâtre, il était de notre devoir de dire. Nous faisons ce métier pour déclamer ce que d’autres n’osent pas dire. Il est de notre devoir d’être les héros de la liberté d’expression, les sauveurs du Verbe. Trouver un endroit de liberté et de risque, non pas pour raconter Roberto Zucco, mais pour créer une oeuvre scénique qui parle de la rage de Koltès.
Beaucoup ont dit que Roberto Succo était un schizophrène, je ne le pense pas. Je pense facile de réduire toute l’âme d’un homme à ce mot. Je préfère ne pas résoudre cette question. Laisser au public faire sa propre conclusion.
Enfin, comment parler de Roberto Zucco et ne pas parler de l’Italie. Étant d’origine calabraise cette histoire ne pouvait que me toucher. Une mère italienne, un frère macho, une Gamine qui a besoin d’émancipation, des thèmes évocateurs de sens dans mon envie théâtrale. Je ne peux que ramener cette histoire chez moi, dans mon univers. Je veux mettre en scène cette oeuvre pour que le public voyage, une heure vingt à nos cotés. Qu’il oublie, le temps de la représentation , son quotidien et qu’il soit plongé dans le notre, qu’il réféchisse à celui-ci, qu’il entende des vérités, qu’il ne veuille pas en entendre d’autres, qu’il soit surpris, qu’il soit déconcerté, happé.
Mon envie des mots de Bernard-Marie Koltès liée à celle du réalisme des faits de Roberto Succo montreront alors aux spectateurs, la puissance politique (sans en oublier l’humour) des mots, et des faits. À quel point peut-on se sentir emprisonner mentalement dans notre société actuelle ? Nous tenterons d’y répondre.
20, avenue Marc Sangnier 75014 Paris