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« Faisons d’une image funèbre une allégresse par mes chants. » - Platée, Acte II, scène 5
De quoi Platée est-elle le nom ? L’ambiguïté subsiste, non seulement sur le genre – tantôt ballet bouffon, unique en son genre, justement, tantôt comédie-ballet, désignation plus neutre, et partant moins suggestive –, mais aussi quant à la créature éponyme, « Nymphe » régnant sur « un humide empire » ou « Naïade ridicule », que Rameau fait chanter dans une tessiture de haute-contre, apanage des jeunes premiers héroïques et tendres.
Car à l’occasion du mariage du Dauphin Louis, fils de Louis XV, et de l’infante Maria Teresa d’Espagne, réputée disgracieuse, le compositeur se moque. De cette cour, peut-être, qui se prend pour l’Olympe. De la tragédie lyrique, où ses audaces divisent l’auditoire entre Anciens – les « lullystes » – et Modernes – les « rameauneurs ». Ou encore de lui-même, si peu préoccupé de sa propre gloire, comme le rapporte Guy de Chabanon, son premier biographe, qu’elle « paraissait même quelquefois l’importuner », et pourtant prompt à rétorquer aux piques assassines de ses plus fervents détracteurs. Dès lors, son coup de génie n’est-il pas de démontrer, sous les traits de la Folie, que nul autre que lui, artiste et théoricien, n’eût été en mesure de « parvenir au chef-d’oeuvre de l’harmonie » ?
Classique du répertoire de l’Opéra de Paris, la production signée Marc Minkowski et Laurent Pelly revient à l’affiche avec une distribution entièrement renouvelée.
Comédie lyrique (Ballet Bouffon) en un prologue et trois actes (1745)
Musique de Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
Livret d'Adrien-Joseph Le Valois d'Orville, d'après Jacques Autreau
Décors : Chantal Thomas
Costumes : Laurent Pelly
Lumières : Joël Adam
Dramaturgie : Agathe Mélinand
Cheffe des Choeurs : Ching-Lien Wu
Orchestre des Musiciens du Louvre
Choeurs de l’Opéra national de Paris
Distribution en alternance : Thalie, la folie : Julie Fuchs (17 Juin > 6 juil.) Amina Edris (7 > 12 juil.)
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