En 2016, Philippe Durand venait livrer le récit de la lutte sociale des Fralibs contre Unilever. Aujourd’hui, il revient avec de nouvelles paroles brutes : celles des habitants, paysans ou non, qui ont mené une grande aventure sociale sur le plateau du Larzac. À partir de 15 ans
À partir de 15 ans
En 2016, Philippe Durand venait livrer le récit de la lutte sociale des Fralibs contre Unilever. Aujourd’hui, il revient avec de nouvelles paroles brutes : celles des habitants, paysans ou non, qui ont mené une grande aventure sociale sur le plateau du Larzac.
Larzac ! ne parle pas de la célèbre lutte des années 70, tout juste est-elle évoquée.
Larzac ! s’intéresse à ce qui se passe aujourd’hui sur le plateau : la vie de ses habitants et celle de l’outil de gestion collective des terres agricoles auquel ils participent.
Un récit qui nous rend témoin d’une aventure sociale devenue pérenne, pleine de réussite et qui devrait faire modèle. Mais elle ne fait pas grand bruit…
Dans un mélange d’intimités, de réflexions sur notre rapport à la propriété, sur l’agriculture paysanne que les Larzaciens entendent mener, de questions sur le fonctionnement du collectif, Larzac ! est le reflet de quarante ans d’expérience de cette gestion collective exemplaire. Une parole d’une grande nécessité !
« Rien ne sera jamais plus comme avant.
Les habitudes, les savoirs nés de l’expérience de la lutte sont à présent solidement ancrés sur le plateau. Se réunir, discuter, réfléchir ensemble et, surtout, prendre directement les choses en mains, sont devenus des réflexes naturels. »
La tournée de 1336 (parole de Fralibs) m’a conduit sur le Larzac à l'été 2018. Christian Rouaud, le réalisateur de Tous au Larzac m’avait mis en contact avec les gens du plateau. J’ai joué en plein air à l’occasion du marché paysan de Montredon. J’ai découvert alors l’existence de la Société Civile des Terres du Larzac, un appareil de gestion collective des terres agricoles. Ce laboratoire foncier né en 1985 est l’un des fruits de la célèbre lutte des années 70. Unique en Europe, il apparaît comme un outil de gestion exemplaire. Grace à lui, l’activité n’a jamais cessé sur le plateau, et ce doit être le seul endroit qui compte plus de paysans aujourd’hui que 40 ans auparavant.
J’y suis retourné à plusieurs reprises, j’y ai noué des amitiés, j’ai pu y rencontrer José Bové, approfondir le sujet.
À la fin de l’automne 2020, je me suis décidé à lancer un nouveau projet autour de cette aventure qui a su résister au temps. On leur avait promis maintes fois que leur entreprise était vouée à l'échec.
« On ne convainc pas des paysans à s'entendre quand il s'agit de la terre…»
40 ans après, la gestion collective perdure. On peut se demander ce que serait devenu ce territoire sans leurs efforts
Je range mon travail dans la case « Théâtre », au moins dans ses fondements : un texte, un acteur, de l’imaginaire. Il est arrivé que les programmateurs accolent un adjectif à ce mot. On peut trouver l’objet étrange. Je comprends qu’on ait besoin de le qualifier. J’accepte les épithètes. « Documentaire » revient souvent. Je reconnais qu’il y a un aspect journalistique ou sociologique dans mon processus de travail, on me l’a souvent dit. Mais je préfèrerai toujours le mot « Théâtre » nu.
Même si le matériau à partir duquel je travaille est authentique, ce que je me propose de donner au spectateur est au-delà du témoignage ou de l’information. L’imaginaire a toute sa place. « Le réel est une sardine » disait un grand écrivain français. Je ne m’évertue pas à le retenir dans mes filets. Je sais bien qu’il m’échappe. Ce n’est pas lui qui m’intéresse en premier lieu. C’est comment il me touche et comment je suis traversé par lui.
Il y a dans les morceaux et les voix que je choisis, beaucoup de moi, beaucoup de ma réalité. Et je suis toujours surpris de ce qui reste dans la mémoire des spectateurs à l’issue de la représentation, ils ont voyagé bien loin parfois. La frontière est ténue entre ce qui est de l’ordre du documentaire et ce qui est de la fiction.
Pour autant, j’assume volontiers le désir que j’ai de faire parler de ces aventures collectives, de mettre en avant ces modèles de combat, ces luttes exemplaires, émancipatrices. Ça me va quand on me dit que je fais œuvre d’éducation populaire. Du moment que j’évite de faire la leçon. Cela me paraît important, pour notre culture politique, de regarder ce que des hommes et des femmes ont été capables de faire, ensemble.
Il me semble essentiel, pour alimenter notre réflexion, de se mettre à l’école de ceux qui prouvent en actes qu’un certain nombre de modèles sont possibles, viables, et peuvent durer.
Philippe Durand
Spectacle incroyable acteur sensationnel qui m'a fait revivre mes 20 ans au larzac merci j'ai versé quelques larmes
Pour 1 Notes
Spectacle incroyable acteur sensationnel qui m'a fait revivre mes 20 ans au larzac merci j'ai versé quelques larmes
21, avenue Louis Georgeon 94230 Cachan