A partir de 14 ans.
Hamlet est une pièce intemporelle qui appartient à notre époque parce qu’elle traite de l’indécision, cette même incapacité d’agir, d’être ou non, qui est au cœur de nos actions de chaque jour. Les mots qui y sont prononcés sont des mots qui sont audibles aujourd’hui. Ils disent des problématiques qui nous concernent.
Pour cette mise en scène, Guy-Pierre Couleau centre le spectacle sur le jeu des acteurs et les rapports entre les personnages.
C’est un espace de jeu épuré et traversé de figures fantomatiques que je souhaite, pour que l’esthétique du spectacle échappe à toute référence au passé. De même pour les costumes ou les corps des acteurs : ils sont ceux que je vois dans la rue, autour de moi et cependant, ils sont habités de passions extrêmes. Je travaillerai pour cela sur une physicalité très expressive, inspirée de la danse et avec laquelle se diront au-delà du texte et des silences, les affres et les possessions.
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Nous connaissons les personnages de la pièce Hamlet. Avec le temps, dans un imaginaire collectif, ils sont devenus emblématiques de toutes sortes de couleurs et d’émotions : la mélancolie pour Hamlet, la démence pour Ophélie, la passion coupable de Gertrude, la cupidité de Claudius, la vengeance de Laërte. Ce sont nos traits dominants à tous et, là encore, grâce à eux, nous sommes en position de voir nos travers par le miroir du texte de Shakespeare.
Mais il est un autre couple de personnages qui régissent la pièce, plus invisibles ceux-là, et qui sont les véritables spectres évoluant sur cette complexe et prodigieuse toile d’araignée écrite par l’auteur : ce sont la justice et l’innocence. Ces deux mots sont pour moi les « autres » véritables protagonistes de la fable. De part en part, telles deux flèches, la pièce est traversée de ces deux notions : Claudius est-il coupable d’avoir succédé à son frère ? Si Hamlet tue le nouveau Roi, rendra-t-il justice à son père défunt ? Gertrude a-t-elle eu tort de refaire sa vie ? Ophélie qui se suicide est-elle innocente ?
Tous les personnages pourraient ainsi être auscultés à la lumière de ces deux termes qui gouvernent nos vies quotidiennement.
Guy-Pierre Couleau
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