
Jouer Hamlet et perdre Hamlet en route, voilà un problème. Dans cette variation fantasque de l’œuvre shakespearienne, les autres personnages tentent, tant bien que mal, de pallier la mort subite du protagoniste, pour le meilleur comme pour le pire…
À partir de 14 ans.
Au royaume du Danemark, le roi meurt subitement d’une piqûre de serpent, dit-on. Lors d’une apparition du spectre de son père, le prince Hamlet apprend que ce dernier a été empoisonné par son oncle, Claudius. Il décide alors de le venger. Il simule la folie et délaisse sa fiancée Ophélie qui, par mégarde, le tue. Comment continuer la pièce ?
Hamlet(te) s’amuse des conventions théâtrales et joue avec les attentes du public. Cette machine à jouer pousse l’absurde, le comique de situation et le non-sens à leur paroxysme. Une pièce où l’inattendu peut devenir à la fois l’accident qui vous fait chuter, mais aussi l’occasion d’une réinvention.
Voici la première création de Clémence Coullon, sacrément prometteuse. La pièce commence de façon très respectueuse du texte de Shakespeare, dans une mise en scène assez classique, si ce n’est un goût et un vrai talent pour le mélange des genres, avec une pièce à la fois tragique et pleine de burlesque. Certains passages, notamment les premières minutes, démontrent un sens de la théâtralité fort réjouissant pour le spectateur. Intervient alors un incident (je vous donne un indice : allez chercher du côté d’une « loi » qu’on doit à Tchekhov) qui fait dérailler la pièce, dans une autre acception du mélange des genres, et dans une démarche qui rappellera aux plus anciens ce que Wim Wenders avait fait dans son film « L’État des choses ». C’est fait avec suffisamment d’autodérision pour n’être ni pédant ni ennuyeux et Shakespeare retombe sur ses pieds. Là où, récemment, avec des motivations en partie communes, Christiane Jatahy avait plongé les spectateurs dans une complexité incompréhensible, Clémence Coullon fait passer ses idées dans une ode au théâtre qui fait écho à la mise en abyme que Shakespeare avait lui-même incluse dans Hamlet, confiant à des comédiens de passage dans la cour du roi Claudius le soin de porter la vérité.
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Voici la première création de Clémence Coullon, sacrément prometteuse. La pièce commence de façon très respectueuse du texte de Shakespeare, dans une mise en scène assez classique, si ce n’est un goût et un vrai talent pour le mélange des genres, avec une pièce à la fois tragique et pleine de burlesque. Certains passages, notamment les premières minutes, démontrent un sens de la théâtralité fort réjouissant pour le spectateur. Intervient alors un incident (je vous donne un indice : allez chercher du côté d’une « loi » qu’on doit à Tchekhov) qui fait dérailler la pièce, dans une autre acception du mélange des genres, et dans une démarche qui rappellera aux plus anciens ce que Wim Wenders avait fait dans son film « L’État des choses ». C’est fait avec suffisamment d’autodérision pour n’être ni pédant ni ennuyeux et Shakespeare retombe sur ses pieds. Là où, récemment, avec des motivations en partie communes, Christiane Jatahy avait plongé les spectateurs dans une complexité incompréhensible, Clémence Coullon fait passer ses idées dans une ode au théâtre qui fait écho à la mise en abyme que Shakespeare avait lui-même incluse dans Hamlet, confiant à des comédiens de passage dans la cour du roi Claudius le soin de porter la vérité.
30, rue du Chevaleret 75013 Paris