Eugène Onéguine

Paris 12e
du 17 septembre au 11 octobre 2010
3 heures entracte inclus

Eugène Onéguine

Aux côtés de la Tatiana d’Olga Guryakova, Ludovic Tézier incarne pour la première fois à l’Opéra de Paris ce personnage mythique de l’histoire de l’opéra. En langue russe.

En langue russe.

Un nouveau langage de l’opéra
L’œuvre
La création
Argument

  • Un nouveau langage de l’opéra

Dans cette Russie de toujours, l’on boit du thé et l’on regarde passer les saisons. Les seuls chagrins de l’existence sont ceux que font affleurer les livres, la poésie et la musique. C’est dans cet imperturbable écoulement des choses, dans ce confortable ennui, que la lettre de Tatiana ouvre soudain les abîmes du coeur, révèle avec une implacable lucidité la violence des désirs.

Trois personnages faits pour s’aimer se déchirent et, au sens propre, se tuent. Le tragique n’est plus ce qu’il était : l’amour est impossible, mais non plus à cause de quelque fatalité extérieure, que ce soit l’exigence d’un dieu ou de la société. Rien ne vient l’entraver du dehors. Ce sont les coeurs qui sont incapables de leur propre félicité et travaillent sans relâche à leur perte.

Onéguine tue en duel son ami Lenski. Tatiana amoureuse, mais mariée à un autre homme, repousse le même Onéguine auquel elle s’était si passionnément offerte : un tragique quotidien, mais en rien émoussé par le quotidien. Ainsi Tchaikovski rêve-t-il son Pouchkine et invente-t-il un nouveau langage de l’opéra, fait de lyrisme et de sensibilité douloureuse.

Aux côtés d’Olga Guryakova, Ludovic Tézier incarne pour la première fois à l’Opéra de Paris ce personnage mythique de l’histoire de l’opéra.

Scènes lyriques en trois actes et sept tableaux (1879)
Musique de Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Livret de de Piotr Ilyitch Tchaikovski et Constantin S. Chilovski d'après le roman en vers d’Alexandre Pouchkine
Direction musicale : Vasily Petrenko
Décors et costumes : Wolfgang Gussmann
Lumières : Hans Toelstede
Chorégraphie : Athol Farmer
Chef du Choeur : Patrick Marie Aubert
Avec Orchestre et Choeur de l’Opéra national de Paris.

  • L’œuvre

La composition d’Eugène Onéguine, entre mai 1877 et janvier 1878, fut assez mouvementée. Le travail sur la partition fut interrompu par le mariage catastrophique du compositeur avec Antonina Milukova (6 juillet 1877) et par la tentative (ou simulacre) de suicide qui en résulta. L’œuvre fut écrite, malgré ces crises, dans la solitude de la campagne russe et au cours d’un voyage en Suisse et en Italie.

Il fut reproché à Tchaikovski d’avoir trahi Pouchkine et d’avoir écrit un opéra « non scénique ». Les libertés prises par rapport à l’original sont en effet grandes mais les passages « psychologiques » (lettre de Tatiana, monologue d’Onéguine, air de Lenski) sont intégralement repris du poème de Pouchkine. Les autres scènes ont été complètement remaniées. Malgré ces changements de perspectives, Tchaikovski a préservé sinon la lettre du moins l’esprit du grand récit poétique de Pouchkine. Eugène Onéguine est une œuvre sans « effets de théâtre », une chronique intime orientée vers la vie intérieure des personnages. L’opéra s’est imposé sur toutes les scènes internationales comme « l’œuvre témoin du romantisme russe ».

  • La création

Créé à Moscou le 29 mars 1879 par les élèves du Collège Impérial de Musique de Moscou. Première représentation à l’Opéra Impérial de Moscou (Théâtre Bolchoï) le 23 janvier 1881. Création française à l’Opéra de Nice le 7 mars 1895, dans une version française de Michel Delines. Création parisienne au Théâtre Sarah Bernhardt par la troupe de l’Opéra Impérial de Moscou le 23 mai 1911.

La première représentation à l’Opéra de Paris dans la version française de Delines eut lieu le 9 dé­cembre 1915 (2e et 3e tableaux du 1er acte). Une première représentation en version in­té­grale est donnée à l’Opéra Comique le 12 mai 1955, toujours en version française.

L’œuvre est donnée pour la première fois en version originale le 24 septembre 1982 dans une mise en scène de Gian-Carlo Menotti avec Galina Vichnievskaia (Tatiana), Benjamin Luxon (Onéguine), Neil Shicoff (Lenski), sous la direction de Mstislav Rostropovitch.

En novembre 1995, l’œuvre fait son entrée à l’Opéra Bastille, dans une mise en scène de Willy Decker, des décors et des costumes de Wolfgang Gussmann, avec Solveig Kringelborn, Anthony Michaels-Moore, Franco Farina, sous la direction d’Alexander Anissimov. C’est cette production qui est de nouveau à l’affiche en 2010.

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  • Argument

Dans son domaine retiré, Madame Larina vit seule avec ses deux filles : l’une, Tatiana est d’une nature sensible et repliée sur elle-même, alors que l’autre, Olga, déborde d’insouciance et de vie. Lorsque le rideau se lève, les deux jeunes filles chantent une romance pleine de nostalgie. En compagnie de Filipievna, la vieille nourrice, leur mère se rappelle avec mélancolie ses propres rêves de jeune fille, rêves d’amour et de bonheur. Mais elle a dû bien vite se résigner aux réalités d’un mariage de convention. Les illusions engendrées par la lecture assidue de romans sentimentaux se sont évanouies devant la réalité quotidienne.

Les paysans célèbrent la fin des récoltes et présentent leurs vœux à Madame Larina. Tout le monde se laisse entraîner par l’allégresse des moissonneurs. Seule Tatiana, plongée dans ses rêves, reste à l’écart. Olga tente de divertir sa sœur, mais, comme sa mère jadis, celle-ci est profondément émue par les amours malheureuses des personnages qui peuplent ses lectures favorites.

Filipievna annonce la visite de Vladimir Lenski, un jeune poète amoureux d’Olga. Il présente Eugène Onéguine, un ami venu récemment de Saint-Pétersbourg pour s’installer à la campagne. Tatiana est fortement impressionnée par les allures d’homme du monde de cet étranger qui ressemble aux héros de ses romans. Lenski fait à Olga une déclaration passionnée.

Les deux hommes sont partis. Filipievna recommande à Tatiana d’aller se reposer. Profondément bouleversée, elle ne parvient cependant pas à trouver le sommeil. L’apparition d’Onéguine a provoqué en elle une véritable tempête de sentiments. Elle aimerait se confier à sa vieille nourrice, mais celle-ci ne peut répondre que par une tendre incompréhension. Tatiana se résout donc à écrire la nuit même une lettre à Onéguine pour lui révéler son amour. Fébrilement, elle délivre son âme de tous ses désirs et de ses espérances. Soulagée, bien que prise de doutes naissants, elle lui fait porter la lettre au matin par Filipievna.

Remplie d’angoisse et de honte, Tatiana attend la réaction d’Onéguine à sa lettre. Il paraît enfin. Calme et froid, quoique parfaitement aimable, il lui explique que ses aveux si francs l’honorent, certes, mais qu’il n’est pas fait pour le mariage et qu’une relation amoureuse est à jamais impossible entre eux. En lui conseillant davantage de retenue à l’avenir, il abandonne Tatiana, profondément blessée. Elle est tirée de son désarroi par l’exubérant Monsieur Triquet, le vieux maître de danse français, et la foule d’amis et de voisins rassemblés là pour lui souhaiter sa fête, comme il est de tradition dans la maison des Larine.

Lenski et son ami Onéguine font partie de la fête. Onéguine invite Tatiana à danser. Le couple devient immédiatement le centre des commentaires des invités. Tatiana vit la scène comme un cauchemar interminable. Onéguine, de plus en plus agacé, en veut à Lenski de l’avoir transformé en bête curieuse pour le plaisir de cette aristocratie provinciale étriquée et indiscrète. Furieux, il excite la jalousie de Lenski en courtisant de plus en plus ouvertement Olga. La réaction de Lenski ne se fait pas attendre. Déçu, désespéré, il reproche à Olga son inconstance. La dispute s’envenime et à la consternation des Larine et de leurs hôtes, Lenski, hors de lui, provoque Onéguine en duel.

Lenski attend Onéguine pour se battre. Saisi par un pressentiment fatal, il évoque mélancoliquement les jours heureux du passé et son amour pour Olga. Une dernière fois, il tente de fixer ses sentiments par écrit. Zaretzki, son témoin, prépare l’affrontement en observant scrupuleusement les règles du duel. Onéguine paraît enfin, accompagné de Guillot, son domestique, qu’il a choisi, malgré l’usage, comme témoin et homme d’honneur. Face à face, ils réalisent l’absurdité de la situation. Ni l’un ni l’autre n’est cependant prêt à faire le premier pas vers la réconciliation. Ils se mettent en position. Onéguine tire. Lenski tombe et meurt dans les bras de son ami.

Le prince Grémine, riche aristocrate, entre dans la vie de Tatiana. Aux côtés de cet homme plus âgé, elle devient rapidement la reine de la haute société de Saint-Pétersbourg. Dans cette relation fondée entièrement sur le respect et la confiance mutuels, Tatiana a trouvé la paix intérieure. Onéguine qui, après la mort de Lenski, a longuement erré à travers le monde, assiste à une réception officielle chez les Grémine. Il a peine à croire que l’élégante princesse Grémine soit la Tatiana qu’il a connue jadis. De manière presque provocante, le prince évoque pour Onéguine son bonheur aux côtés de son épouse. Il lui avoue que sa morne existence a trouvé, grâce à elle, un sens nouveau. C’est alors qu’un sentiment profond pour Tatiana naît chez Onéguine. Il lui écrit une lettre passionnée et tente tout pour la conquérir. Mais ni ses soupirs, ni ses efforts de séduction ne peuvent la détourner de la fidélité qu’elle a jurée à Grémine. Bien que, dans son émotion, elle lui avoue l’aimer toujours, Onéguine doit se rendre à l’évidence : Tatiana est perdue pour lui. A jamais.

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