Cendrillon

• Une version lyrique du conte de Perrault

Le romantisme a volontiers puisé dans les registres de la féerie et du conte pour produire des musiques envoutantes et déployer, au théâtre, ses ensorcellements vocaux dans une constante invention scénique.

Profitant des nouveaux prodiges de l’électricité, l’opéra-féerie devient même un genre à part entière à la fin du XIXe siècle. Pour la troisième salle Favart, inaugurée en 1898 et qui disposait de l’équipement électrique le plus moderne d’Europe, Massenet écrivit Cendrillon, une version lyrique du conte de Perrault en forme de comédie pleine de gaieté. Métamorphoses, scènes de bal et personnages hauts en couleurs offraient un matériau idéal à ce maître du genre qu’était Massenet, qui produisait ainsi son septième ouvrage pour l’Opéra Comique.

Avec sa délicatesse habituelle dans la peinture des sentiments, Massenet a composé pour Cendrillon l’une de ses partitions les plus abouties, conjuguant à merveille l’inspiration mélodique avec un usage virtuose des styles et des couleurs d’époque.

Introduction à l'oeuvre 30 minutes avant chaque représentation.

Conte de fées en quatre actes de Jules Massenet.
Livret d’Henri Cain d’après le conte de Charles Perrault.
Créé à l’Opéra Comique le 24 mai 1899.
Direction musicale, Marc Minkowski.
Orchestre et chœur des Musiciens du Louvre - Grenoble.
Distribution en alternance.

• Note d'intention

Programmer Massenet à l’Opéra Comique est probablement le geste le plus évident et le plus attendu du public, et par là-même le plus délicat ! L’institution doit à Massenet certains de ses plus grands succès.

Plus largement, Massenet a fourni au répertoire quelques-uns de ses ouvrages, et la musique française au tournant des XIXe et XXe siècles lui est redevable de la qualité de son épanouissement, tant Massenet sut être à la fois un compositeur prolifique et un pédagogue hors pair, curieux à l’égard de toutes les tendances sans jamais renier l’histoire musicale à laquelle il avait conscience d’appartenir.

Son sens du théâtre, sa connaissance de la voix et sa sensibilité littéraire en font le maître incontesté des scènes lyriques hexagonales à une époque où celles-ci ne constituent plus un passage obligé pour un musicien en quête de reconnaissance publique. Sa contribution, d’une diversité sans pareille, n’en est que plus précieuse et témoigne du goût de son temps.

Parmi ses nombreux chefs-d’œuvre destinés à l’Opéra Comique, Cendrillon fut le premier à être écrit pour notre troisième salle Favart et retrouvera ainsi l’écrin de sa création.