L'intrigue de White Dog se déroule dans l’Amérique des années 60 en proie à de violents conflits internes. Martin Luther King vient d’être assassiné et la communauté noire lutte sans relâche pour la défense de ses droits civiques.
C’est dans ce contexte violent que le couple formé par Romain Gary et son épouse Jean Seberg, recueille un chien abandonné, nommé Batka, et s’y attache. L’animal, d’apparence si douce et affectueuse n’est pourtant pas un chien ordinaire. Par moment, apparaissent chez lui les signes d’une incroyable monstruosité, d’une extrême sauvagerie : un basculement total du familier. Commence alors une enquête pour essayer de comprendre et tenter de guérir l’animal...
Jeux de lumière, projections, marionnettes et acteurs sont réunis pour réécrire en direct ce poignant récit autobiographique de Romain Gary. Au rythme d’une batterie jazz aux sonorités afro-américaines, les grandes pages vierges de la scène se noircissent sous les yeux du spectateur dans un déroulé haletant et cinématographique, qui raconte une société meurtrie et meurtrière, aux multiples zones d’ombre.
Après R.A.G.E, la compagnie des Anges au Plafond poursuit son éclairage de l’humanisme de Romain Gary en s’attelant avec force et acuité à la question du conditionnement de l’esprit humain. Quel espoir pour le rêve de fraternité et de réconciliation lorsque bêtise humaine rime avec férocité animale et quand la manipulation prend des allures de dressage ? Peut-on désapprendre la haine ?
« White dog est un condensé d'énergies : celle du souffle de la narration, celle du mouvement de ses marionnettes et celle de la musique, dont le battement incessant tient ensemble toute la scène. » Lola Salem - IO Gazette, La Gazette des festivals
« On retrouve à la fois tout l'univers artistique de la compagnie (marionnettes et décors en papier, jeux sur l'ombre et la lumière, musique live, etc.) et une réflexion très actuelle sur le racisme et la violence. » Cristina Marino, Lemonde.fr
« Les Anges semblent tenir là, réunis dans leur main, les fils dont on tisse le plus beau tissu dramaturgique, et ils ont la vertigineuse générosité de nous en faire cadeau. » Mathieu Dochtermann, Toutelaculture
« Tourbillon d'émotion » Télérama sortir TTTT
Le nom de leur compagnie évoque l’irruption discrète de créatures célestes dans notre réalité. Les spectacles de Camille Trouvé et Brice Berthoud oscillent, en fait, entre le mythe et le réalisme, entre l’intime et la grande histoire.
Dans leur premier opus à quatre mains, Le Cri quotidien, en 2000, une ville entière surgissait des pages d’un journal. Avec Une Antigone de Papier et OEdipe sur le fil, des personnages de tissu ou de papier donnaient à la tragédie les couleurs d’un conte épique. Les « Anges » se sont ensuite inspirés du destin mythique de Camille Claudel dans un diptyque, Les Mains de Camille et Du Rêve que fut ma vie, avant de s’intéresser à la vie romanesque de l’écrivain Romain Gary, avec R.A.G.E.
Epaulés par une équipe de musiciens, constructeurs et scénographes, les metteurs en scène et marionnettistes ont fait du papier leur matière de prédilection. Aux yeux de Camille Trouvé qui fabrique les marionnettes, ce matériau pauvre et éphémère qui se prête à maintes transformations, exprime la fragilité humaine. Il ne faut pourtant pas s’y tromper : la légèreté qui traverse les spectacles des Anges au Plafond n’interdit pas la gravité, en particulier lorsqu’ils abordent les liens entre l’histoire intime et les questions sociales et politiques.
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