
Coup de cœur de la rédaction Le 1er novembre 2025
Une enquête intime sur la place de la religion dans les rapports amoureux.
L’être aimé vient de rompre. Une énième fois. Constatant la répétition mortifère dans laquelle elle est prise, Sophie décide d’agir. Elle va remonter le fil de son rapport à l’amour et à la religion juive, chercher ce qui cloche, essayer de faire fuir les monstres...
La pièce est à la fois une confession et une catharsis, l’espoir fou que la parole peut générer une libération et une réinvention de soi.
« À la fois drôle, profond et universel. » L’Autre Scène
« D’une humilité et d’une grande intelligence.» Artiphil'
« Sophie Engel est radieuse dans l’exposition de son quant-à-soi, délibérément naturelle, moqueuse et malicieuse. » Hotello Théâtre
« Une pièce qui mérite d’être défendue. » Théâtral Magazine
Je souhaitais parler des personnes tiraillées entre un univers religieux à la maison et un univers laïc à l’extérieur.
Très vite, il m’est apparu évident que le point saillant et hautement romanesque de cette question était celui du choix amoureux. C’est l’endroit où on ne peut plus faire œuvre d’alternance, où l’intime rencontre le social et le familial, où l’envie de s'inscrire dans la continuité de la tradition se bouscule avec le désir de liberté et d’exploration.
J’ai ainsi bâti la trame d’un personnage qui se confronte aux échecs répétitifs de ses histoires d’amour. Elle décide de mener l’enquête sur son rapport à l’amour et à la religion pour espérer faire fuir les monstres et s’inventer un autre avenir.
Ce parcours emprunte beaucoup à ma vie personnelle. C’est une expérience toute neuve de jouer mes mots et de partager des histoires qui me sont arrivées ou qu’on m’a contées. Je fais le pari que cette intimité peut générer de l’universalité.
Ce faisant, il était impensable de ne pas évoquer la religion qui est la mienne, à savoir la religion juive. Ce choix était d’autant plus nécessaire pour moi, que la religion juive est souvent peu connue, regardée avec distance, voire méfiance. Je voulais la donner à voir avec ses beautés et ses laideurs, ses endroits d’enfermement et de libération. Je voulais aussi montrer qu’il existe autant de juifs que de définitions du judaïsme (ne dit-on pas « deux juifs, trois synagogues ») et qu’il est important de cesser de se sentir moins légitime que d’autres pour donner à entendre sa vérité sur son identité.
J’espère, par les problématiques que je soulève, dresser des ponts entre les religions et au-delà. Car il s’agit avant tout d’une réflexion sur l’héritage, comment celui-ci nous construit profondément et comment il est nécessaire de le réinventer durant notre existence, tant il est le conglomérat d’un réseau complexe d’influences qui parfois se contredisent. C’est par le prolongement qu’on lui donne qu’on participe à le définir.
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