Après La constellation consternée, Thomas Lebrun revient avec une nouvelle suite chorégraphique – un agencement de propositions reliées entre elles par la singularité d'un corps. « To order » peut vouloir dire « mettre de l'ordre », « ordonner », ou « passer commande ». Jouant sur la polysémie du terme, sur le jeu entre liberté et contrainte, Thomas Lebrun a imaginé six pièces où le chorégraphe se fait interprète, se mettant « aux ordres » et au service d'autres écritures. Il a donc demandé aux collaborateurs qui l'accompagnent, aux créateurs qui le nourrissent ou l'influencent de créer pour lui des soli. Modifiant les coordonnées du processus de création, déplaçant la notion d'auteur de la conception à l'incarnation, de l'invention à la disposition des sections, il met son esthétique à l'épreuve de visions, de genres et de partitions singulières.
Deux chorégraphes, une scénariste, une vidéaste, un créateur lumière et un compositeur ont ainsi été invités à se saisir de cette présence comme d'un matériau à creuser, à déployer dans toutes ses nuances. Jean-Marc Serre, le créateur lumière a conçu un théâtre d'ombre, où le mouvement se dessine entre les lignes et les formes abstraites, transformant le danseur en funambule, glissant aux bordures du visible.
D'élancements en tensions, le solo de Michèle Noiret dessine une figure aérienne qui rend le vide de l'espace perceptible. La création peut aussi laisser place à la transmission : revisitant une pièce que lui avait confié Bernard Glandier avant sa mort, Thomas Lebrun dépose un espace plus intime, où le lyrisme et la fragilité du geste alternent avec la fantaisie du jeu. Dans une dernière séquence, le chorégraphe reprend les commandes pour retraverser ces atmosphères, renouer les traces du chemin parcouru. Dix minutes pendant lesquelles Thomas Lebrun « explore et s'imprègne de tout ce vocabulaire, questionne ce qu'il veut emprunter à chaque identité artistique, pour la faire sienne ». Avec ces Six pièces « bien tempérées », les styles s'emmêlent, dialoguent et se mettent au diapason les uns des autres.
Gilles Amalvi
collaborations artistiques : Bernard Glandier (chorégraphe), Ursula Meier (scénariste, réalisatrice), Michèle Noiret (chorégraphe), Charlotte Rousseau (vidéaste), Scanner (compositeur), Jean-Marc Serre (créateur lumière).
9, bd Lénine 93000 Bobigny
Voiture : A3 (Porte de Bagnolet) ou A1 (Roissy) ou RN3 (Porte de Pantin) sortie Bobigny / centre-ville ou A86 sorties N° 14 Bobigny /Drancy.
Parking à proximité (un parking gratuit dans le centre commercial Bobigny 2 est accessible les soirs de représentation)