Thomas Bernhard, un rescapé

le 26 janvier 2001

Thomas Bernhard, un rescapé

CLASSIQUE Terminé

D'après Thomas Bernhard Entretiens avec Krista Fleischmann (L'Arche) et des extraits de "Un enfant" et "Le souffle" (éd. Gallimard). Le témoignage rare et surprenant d'un des plus grands écrivains de notre époque.

Présentation
Quelques citations de Thomas Bernhard
Ma rencontre avec Thomas Bernhard par Krista Fleischmann
A propos de la mise en scène

Présentation

D’après Thomas Bernhard Entretiens avec Krista Fleischmann (L’Arche). Adaptation : Zaïra Benbadis et Sophie Thebault. Création théâtrale présentée par la Cie Les Tournesols en résidence artistique à la Maison des Arts de Laon.

Le témoignage rare et surprenant d’un des plus grands écrivains de notre époque. La réputation de Thomas Bernhard n’est plus à faire : lunatique, sinistre, provocateur, entouré de scandales… Les relations conflictuelles qu’il a toujours entretenues avec son pays d’origine, l’Autriche, y sont pour beaucoup.

Avec et grâce à Krista Fleischmann, il laisse deviner autre chose de lui, il se livre et surtout il nous surprend. Au cours des trois entretiens accordés à cette journaliste de la télévision autrichienne, (entre 1981 et 1988), il se révèle sensible, séducteur et même parfois drôle !

On découvre un homme sincère, détendu, qui parle avec passion et simplicité. La relation de confiance et de complicité qui existe entre les deux protagonistes transforme peu à peu l’entretien en conversation passionnante et animée autour de la création, la littérature, le théâtre, l’amour, les femmes, la politique et bien sûr l’Autriche.

Sophie Thebault

Quelques citations de Thomas Bernhard

"Il y avait une chose que tous ces gens entrés dans ce mouroir avaient très certainement en commun : ils savaient qu'ils n'en sortiraient plus vivants . (...) Je voulais vivre, tout le reste ne signifiait rien. Vivre et spécialement vivre ma vie, comme je le veux, aussi longtemps que je le veux. Ce n'était pas un serment, c'était ce que celui qu'on avait déjà abandonné s'était promis..." (extrait de "Le Souffle", éd Gallimard)

" Quand je trouve les choses insipides ou quand je traverse d’une manière ou d’une autre une période tragique, j’ouvre un de mes propres livres, c’est encore ce qui me fait le plus rire. Est-ce que vous ne comprenez pas, que ce soit comme ça ?"

(…) "Ca ne veut pas dire que je n’aie pas écrit aussi des phrases sérieuses, de temps à autre, pour faire tenir ensemble les phrases comiques. Tout ce qui existe au monde est spectacle. Le Pape lui aussi est un grand acteur, hormis le fait qu’il a appris lui même une pièce médiocre, il est bien sûr un des plus grands acteurs de notre temps. C’est une pièce mondiale. Une sorte de cabaret, qui dégénère parfois en grand théâtre. Les puissants jouent toujours très bien ensemble.

(…) Moi, je n’apparais pas sur le grand théâtre du monde. Je suis quelques part dans les cintres, en haut, je tire quelque part avec les autres. On ne tire pas tout seul un décor, il y a des millions de gens qui tirent, mais ces quelques personnages sur le devant, eux, ils donnent leur comédie de salon."

"Moi, j’ai toujours été un homme libre, je n’ai pas de pension et j’écris mes livres d’une façon tout à fait naturelle, comme le cours de ma vie, dont je vous garantis qu’il est différent du cours de la vie de tous ces gens. Seul celui qui est véritablement indépendant peut en fait bien écrire parce que quand vous dépendez de quoi que ce soit, ça se sent dans chacune de vos phrases."

Thomas Bernhard

Ma rencontre avec Thomas Bernhard par Krista Fleischmann

"Ma rencontre avec Thomas Bernhard a été de celles qui ont marqué ma vie et mon travail. Je ne parlerait pas ici de nos relations personnelles, mais dirai quelques mots de notre collaboration professionnelle.

Depuis le début des années soixante-dix, j’ai interviewé Thomas Bernhard dans le cadre de diverses émissions culturelles de la télévision, rendu compte de ses livres et de ses pièces de théâtre. Ces entretiens, j’ai dû les obtenir de haute lutte : les premières années, j’ai souvent fait pour rien le trajet Vienne-Ohlsdorf. Par la suite, Bernhard a accordé de plus en plus d’attention à mon travail de journaliste. Son intérêt et ses encouragements, son approbation et ses critiques resteront toujours présents à ma mémoire.

(…) Thomas Bernhard n’a jamais voulu voir ni film ni extraits avant la diffusion. Faites-en ce que vous voulez, disait-il, je me suis livré à vous, c’est maintenant votre responsabilité.

Un grand réalisateur de cinéma était prévu pour faire le portrait de Thomas Bernhard à l’occasion de son cinquantième anniversaire. Lors d’une de mes visites à Ohlsdorf, Bernhard me raconta qu’il avait tout refusé et m’avait proposé, moi. Il avait dit aux responsables : C’est Krista Fleischmann qui le fera, elle, je la connais; si je le fais, je ne le ferai qu’avec elle.(…)

Au début du tournage, Thomas Bernhard précisa clairement qu’il ne voulait pas de plan préétabli: j’ai besoin d’un vis-à-vis agréable, dit-il, il faudrait stimuler mon imagination, laisser tourner mes pensées; tout le reste viendra de soi-même. (…)"

Krista Fleischmann

A propos de la mise en scène

"Mon désir est de mieux faire connaître et comprendre Thomas Bernhard, le croisement entre l’œuvre d’un écrivain majeur et le destin exceptionnel d’un homme. C’est la mise en relief de la vie par l’œuvre qui permettra d’éclaircir un peu le "mystère" Thomas Bernhard. Un exemple de combativité et de courage hors du commun. Un des plus grands écrivains de notre époque, mais aussi un être humain rare, profondément intègre, libre, témoin lucide de son époque.

Un rescapé rongé depuis son adolescence par une grave maladie pulmonaire, qui a vécu en sursis, avec le détachement, la vitalité et l’humour que gênèrent les grandes souffrances. Une attitude face à la vie et ses difficultés qui donnent l’envie et le courage de se battre. Je me suis toujours estimé heureux de survivre. Il ne me restait rien d’autre qu’à me réfugier dans l’entendement, et d’entreprendre n’importe quoi avec lui, puisque ce qui relevait du corps ne donnait rien."

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Informations pratiques

Maison de la Culture et des Loisirs à Gauchy

Rue Gabriel Péry 02430 Gauchy

Spectacle terminé depuis le vendredi 26 janvier 2001

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