Pulsion

du 18 novembre au 19 décembre 1999

Pulsion

CLASSIQUE Terminé

Kroetz dit avoir écrit une pièce "où les personnages se jettent les uns contre les autres". Il ne donne pas de réponses. Il nous pose des questions. C’est un théâtre inquiet qui interroge notre "part maudite".

Dans une interview accordée au Spiegel en 1994, après la création à Munich de Pulsion, pièce écrite après dix années de silence, Franz Xaver Kroetz se définissait lui-même comme " un auteur classique mort plutôt que vivant ".
À la question : est-ce que Pulsion est une pièce sur l’amour et l’érotisme ou sur l’impossibilité des deux, il répondait qu’il s’était efforcé de " rendre compte de la diversité des réactions humaines. Les personnages ne doivent pas être des monstres. Il n’y a pas là de dénonciation. Voir et faire cela serait une faute ". Il ajoutait que c’était aussi une pièce contre la dictature du monologue dans le théâtre contemporain. La " monologisation " du théâtre étant pour lui la mort du théâtre.

Sous-titrée " comédie populaire ", la pièce se passe dans une exploitation horticole à côté d’un cimetière en Bavière.
Au début de la pièce, Otto, le propriétaire, dans la quarantaine, est au lit avec Hilde, sa femme – ça ne marche pas, léger conflit : Hilde " Après une journée de travail, tu ne peux pas en plus exiger que le soir on soit une bombe sexuelle ! "
Fritz, le frère de Hilde, arrive à la scène II, il est venu travailler avec eux dans l’exploitation. Il sort de prison, bourré de médicaments qu’on lui a prescrits pour le guérir de pulsions sexuelles trop fortes. Son arrivée provoque le délire d’Otto qui soupçonne Fritz d’avoir le sida et craint d’être contaminé. Fritz rencontre Mitzi, la trentaine effacée, employée de Hilde et d’Otto. Il lui révèle qu’il est sadique. Mitzi veut comprendre, Mitzi veut voir. Fritz le lui refuse. Mitzi veut de l’amour. Hilde, elle, vante les mérites du travail et fait l’éloge d’un nouveau système de climatisation capable en un clin d’œil de faire alterner les saisons…
La pièce s’emballe, une fête de la bière, une promenade en canoë-kayak, on baise sur une tombe, les couples se font et se défont, une tentative de meurtre, une femme enceinte, Otto trompe Hilde avec Mitzi.
La peur s’empare de tous les personnages. La fragilité gagne les cœurs et les corps. Les petits bourgeois sont fatigués, nerveux, érotisés, maniaques, tendres et cruels.

Kroetz dit avoir écrit une pièce " où les personnages se jettent les uns contre les autres ". Il ne donne pas de réponses. Il nous pose des questions. C’est un théâtre inquiet qui interroge notre " part maudite ".

André Wilm

 

Machin-truc


Dans le jardin je préparais tout
pour écrire.


Je traînais ma table préférée,
d’un poids considérable, dans le pré,
et posais ma chaise en paille tressée,
derrière.


D’une douzaine d’instruments pour écrire,
je choisissais le plus approprié
et posais à côté mon vin
dans ma carafe préférée.


Au cas où " rien ne me viendrait à l’esprit "
je posais sur la table quelques anciens manuscrits,
méritant d’être révisés,
à côté du papier vierge.
Et je consolidais le tout
avec des objets lourds de souvenirs.


À ma famille je demandais
de façon impérative
de me foutre la paix,
pendant cinq heures au moins.


Au bout d’une heure, j’étais bourré.
Et rien n’était écrit.


Je me jetais au lit
et prenais la décision d’essayer demain
avec une autre table.


Franz Xaver Kroetz

Texte français André Wilms
Extrait du programme de Der Drang (Pulsion),
mis en scène par l’auteur au Kammerspiele de Munich en 1994

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Informations pratiques

La Colline (Théâtre National)

15, rue Malte Brun 75020 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Gambetta Librairie/boutique Restaurant Salle climatisée Vestiaire
  • Métro : Gambetta à 73 m
  • Bus : Gambetta - Pyrénées à 53 m, Gambetta à 57 m, Gambetta - Cher à 144 m, Gambetta - Mairie du 20e à 150 m
  • Station de taxis : Gambetta
    Stations vélib  : Gambetta-Père Lachaise n°20024 ou Mairie du 20e n°20106 ou Sorbier-Gasnier
    Guy n°20010

Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

La Colline (Théâtre National)
15, rue Malte Brun 75020 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 19 décembre 1999

Pourraient aussi vous intéresser

Les Démons

Comédie-Française - Salle Richelieu

- 22%
Montaigne, les Essais

Théâtre de Poche-Montparnasse

- 20%
Le menteur

Théâtre de Poche-Montparnasse

- 22%
L'Éducation sentimentale

Théâtre de Poche-Montparnasse

Spectacle terminé depuis le dimanche 19 décembre 1999