Une hypothèse autobiographique de la gymnaste Nadia Comaneci, première athlète à avoir obtenu la note de dix aux barres asymétriques aux Jeux olympiques de Montréal en 1976. Comaneci ne peut-elle pas forcément tout rater après avoir réussi à incarner la perfection ?
Une hypothèse autobiographique de la gymnaste Nadia Comaneci, première athlète à avoir obtenu la note de dix aux barres asymétriques aux Jeux olympiques de Montréal en 1976. Comaneci ne peut-elle pas forcément tout rater après avoir réussi à incarner la perfection ?
Le corps de Nadia est politique, il raconte la fin d'un siècle où l'on a cru que le corps des femmes se libérerait, où l'on n'aurait jamais cru que le bloc de l'Est puisse se libérer, où l'on n'a pas voulu voir à quel point le libéralisme s'était libéré.
« Le spectacle, mêlant intime et politique, tricote des liens nerveux et pertinents entre l’individu et le collectif, la petite et la grande histoire, la voltige ordonnée d’un corps et la valse chaotique des sociétés. C’est très bien fait, écrit, pensé et joué par cinq acteurs qui circulent de rôle en rôle, avec gravité et humour. » Télérama
« Le projet initial d’Anne-Sophie Mercier était d’adapter un roman sur Nadia Comaneci. Au fil de nos échanges, c’est finalement une piste plus personnelle et une écriture originale qui se sont imposées à nous : interroger les résonances intimes, politiques, sociales, historiques, les souvenirs, l’émotion que cette figure générait. Proposer le récit de l’apparition d’un corps légendaire, les conditions de l’invention d’un mythe contemporain qui dépasse le cadre de sa propre histoire.
Dans la profusionnelle documentation qui évoque la vie de Nadia Comaneci, son autobiographie, intitulée Lettre à une jeune gymnaste, tient une place de choix. Elle tente (et c’est naturel) d’imposer le narratif qui lui semble devoir correspondre à ce qu’elle souhaite que l’on retienne d’elle : « sa vérité », selon la formule consacrée pour ce type de publication qui correspond aux standards d’une certaine forme d’édition, magnifiant et aseptisant les vies relatées.
Ces manques, ces contradictions, ces dénis, ces évidences niées, ces creux évocateurs qui émergent de ce corpus documentaire en dialogue avec son autobiographie constituent ainsi le fil de l’écriture de cette peut-être Nadia dont le corps réel ne peut continuer à exister face à son corps légendaire. Celui qui, après la réalité de son geste sportif parfait, a été façonné par ce qu’on voulu en raconter la dictature roumaine, le marketing américain et Comaneci, elle-même, soucieuse que le réel n’altère pas sa légende.
Notre hypothèse d’une peut-être Nadia, loin des canons d’un biopic, s’invente dans les zones d’ombre du récit de la « vraie » Comaneci. Dans le décodage subjectif de son storytelling qui nie toute âpreté, tout enjeu social, politique, historique. Peut-être Nadia pour reconstituer une légende où l’on ne distingue plus la vérité de la fiction, la réalité du songe. »
Pascal Reverte
Il est intéressant de présenter l'exceptionnelle prestation gymnique de Nadia utilisée comme une formidable justification - "un coup de pub" mondialisant un "idéal politique". La prestation des acteurs adultes représentant les différents intervenants, ponctuée par des "informations flash", apporte un éclairage original.
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Il est intéressant de présenter l'exceptionnelle prestation gymnique de Nadia utilisée comme une formidable justification - "un coup de pub" mondialisant un "idéal politique". La prestation des acteurs adultes représentant les différents intervenants, ponctuée par des "informations flash", apporte un éclairage original.
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