Peines d'amour perdues

Avec les élèves de seconde année de l’École du Centre Dramatique National.
Le jeune roi de Navarre et ses trois compagnons, Berrowne, Longueville et Dumaine, font vœu de célibat pendant trois ans afin de se consacrer à l’étude. Mais, à peine ont-ils prêté serment qu’arrivent la princesse de France et ses suivantes : Rosaline, Marie, Catherine. Les jeunes luttent (un peu) pour ne pas abjurer, mais les jeunes filles sont si troublantes et si railleuses aussi? Ils perdront la face, mais auront gagné l’amour.

Cinq actes de comédie où l’amour, ses mystères, son enfance, en deux jours de temps, nous emportent dans une succession de jeux, de serments rompus, de célébration de l’amour où la poésie est ici action. Amour de la langue, amour de la poésie, par quoi se ravit le désir de l’autre : peines d’amour où tout ce qui est perdu est en même temps déjà gagné.

" Shakespeare aurait écrit Peines d’amour perdues autour de l’année 1595. Pour nous, c’est donc toujours un jeune homme, à la Renaissance, trente ans c’est déjà l’âge d’un homme en pleine possession de ses moyens qu’applaudit le public de Londres — mais c’est encore le temps de la jeunesse et de la fantaisie. Il mène de front l’écriture de tragédies (Richard III? ), de drames historiques (Le Roi Jean ), et de comédies, d’abord de facture classique, puis romanesques, pour bientôt déployer son expression personnelle. Ces Peines d’amour perdues apparaissent à ce moment charnière. On y retrouve assemblés les motifs éprouvés de la comédie de caractère, de la comédie romanesque et de la farce. Peines d’amour perdues est une tentative exceptionnelle pour créer un univers cohérent avec des éléments disparates. La pièce a beau se jouer dans un parc en plein air, elle se situe dans un univers fermé où va se jouer une expérience passionnante : rejeter hors de cet univers la seule émotion sans laquelle il ne peut y avoir de comédie romanesque, mais sans laquelle il ne peut y avoir davantage d’homme complet : celle de l’amour. " Henri Fluchère