Max Gericke ou pareille au même

du 13 au 14 mai 2017
1h20

Max Gericke ou pareille au même

Max Gericke ou pareille au même
Pour subvenir aux besoins de sa famille, Ella Gericke usurpe l’identité de son mari, Max Gericke, un grutier décédé précocement d’un cancer. Entourée d’étranges mannequins, témoins silencieux de ce passé où elle a vécu cachée, la jeune veuve raconte sa stratégie de survie qui l’a conduite à sacrifier toute sa vie à son travail.
  • Actrice et mannequins

Un fait divers de l’Allemagne des années 30 qui a inspiré Bertolt Brecht et Anna Seghers forme le point de départ de l’histoire d’Ella-Max Gericke. Une histoire d’usurpation d’identité et de sexe, celle d’une jeune veuve qui, pour subvenir aux besoins de sa famille, va prendre l’identité et l’emploi de son mari précocement disparu d’un cancer. Il était grutier, travail solitaire dont elle avait observé les moindres gestes et qu’elle assume du jour au lendemain.

Si les motivations originelles du personnage principal restent économiques, cette aventure humaine, traversée par le vent de la grande Histoire, soulève la problématique de l’identité, du rapport au travail, et interroge le lien social. Trois questions aux résonances résolument contemporaines.

Sacrifiant méthodiquement toute sa vie à son poste de travail, elle renonce à toute aventure sentimentale, à construire une famille, dans une abnégation qui, curieusement, ne relève pas toujours de la souffrance. Une stratégie de survie fascinante racontée à la première personne, une écriture poétique et brute, qui mêle les sarcasmes et le grotesque à la douceur d’une tendresse parfois mélancolique, entre le cauchemar lucide d’une toile expressionniste et le conte de fées que la pression sociale étouffe.

Max Gericke ou pareille au même, texte provocant et expressif, interroge à la fois la sphère intime et la dimension politique de l’existence. Ella-Max Gericke, moins révolutionnaire que réactionnaire, une voix comme d’outre-tombe qui s’élève contre le conformisme social, celui du machisme ordinaire, des blagues salaces des viriles parties de cartes noyées dans la bière et le schnaps, celui de l’aliénation au travail qui nie l’individu jusque dans sa sexualité, celui, aussi, de la banalité du mal.

Par la compagnie La Nef – Manufacture d’utopies.
Traduction de Michel Bataillon (L’Arche Editeur).

  • Note d'intention

Pour incarner ce personnage, écartelé entre une double identité qui confine à la dissolution du moi et donc à l’anonymat, j’ai fait appel à Hélène Viaux, et ce choix avait pour moi la force de l’évidence.

Une comédienne d’une grande sensibilité, dont la capacité d’intériorisation et la sincérité me touchent et me semblent justes pour incarner cette figure de femme qui se bat et se débat, sans discours, sans jamais chercher à prouver ou à démontrer. Le travail sur ce monologue sera comme un long voyage en transsibérien, où nous chercherons l’espace de silence nécessaire à faire entendre et résonner le texte.

Ella raconte. Elle n’est pas travestie. Elle est une femme qui dit sa vérité. Elle raconte son histoire, son secret, un soir, chez elle, à d’étranges mannequins. Ces présences atemporelles sont la mémoire de son corps, comme autant d’images fragmentaires d’elle au passé. Elle les déplace, les manipule, les répare, les habille. L’espace est clos, son intérieur devient le lieu de son intériorité, où elle peut tendre des miroirs, devant elle ou devant des images d’elle. Elle parle, sur des notes d’accordéon qui joue dans sa tête, comme une mélodie du dedans, accompagnant musicalement son introspection. Ces témoins silencieux de son récit nocturne, auront une présence en écho à la sienne, à toutes ces années où elle a vécu cachée. Qui est le fantôme ?

Une confession que je rêve comme le passage d’une météorite. Qu’est-ce que c’était ? On a bien vu ? Bien entendu ? Faut-il y croire ? Faire un voeu ? Comme la victoire de la poésie sur une vie condamnée, un poème épique pour résister. Intimement.

Jean-Louis Heckel

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Spectacle terminé depuis le dimanche 14 mai 2017

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