Ma reine des neiges

Bobigny (93)
du 11 au 13 février 2005

Ma reine des neiges

Spectacle en allemand surtitré. Deux filous ont réussi à imposer à une cour et à l'empereur lui-même une supercherie suivant laquelle un habit tissé de fil d'or demeurerait invisible à tous ceux qui ne posséderaient pas les qualités morales exigées par le niveau et la dignité de leur fonction.

Spectacle en allemand surtitré.

« Dans de nombreuses situations, l'homme peut choisir de faire ou de ne pas faire confiance à certains égards. Mais il ne pourrait quitter son lit le matin en l'absence totale de confiance. Tout serait alors possible. Personne ne peut supporter une confrontation aussi directe avec la complexité extrême du monde ». Niklas Luhmann

  • Le conte

Deux filous ont réussi à imposer à une cour et à l'empereur lui-même une supercherie suivant laquelle un habit tissé de fil d'or demeurerait invisible à tous ceux qui ne posséderaient pas les qualités morales exigées par le niveau et la dignité de leur fonction.

Aucun des ministres ne voit le costume neuf ; l'empereur lui-même, allant s'enquérir de l'avancement des travaux des deux couturiers, ne voit pas plus le costume. Mais chacun, craignant de perdre sa notoriété, affirmera avoir trouvé l'habit très beau... Seul un enfant osera dire la vérité.

  • Andersen au théâtre

Les contes font partie de la Weltliteratur au sens premier. Ils fonctionnent au-delà de la barrière des langues et de l'âge et transportent un message de recevabilité loin des souvenirs d'un monde globalisé. Ou, pour parler avec N.S.K., le collectif d'artiste slovène : "Nombreux sont ceux qui pensent que la réalité est simplement un autre mot pour exprimer le chaos. Mais en réalité, ce n'est pas aussi simple : On trouve des contes dans le monde entier ; ils donnent au chaos une sonorité que l'on comprend partout."

Tout comme le théâtre, les contes sont soupçonnés de romantisme. Sur scène, ils sont voués à l'échec. Nous ne pouvons pas croire qu'une théière soit douée de parole et un acteur ne peut de manière crédible prétendre être une théière. Le théâtre et plus particulièrement le théâtre de Frank Castorf s'intéressent aux transgressions : quand les protagonistes de Dostoïevski deviennent des personnages d'Andersen et vice et versa ; lorsque Herbert Fritsch se transforme en col et Volker Spengler en fer à repasser, lorsque le conte se transforme en théâtre. L'essence du conte est aussi étrangère au théâtre que le fer à repasser est étranger à l'acteur. Mais la transgression devient intéressante lorsque de par son inévitable échec naît quelque chose de nouveau qui n'en est pas moins féerique si "en suivant le postulat romantique de Novalis" le poétique devient le réel absolu.

La ruse théâtrale qui suggère la tempête de neige peut tout au plus indiquer cet échec, ce côté transcendant du conte, cet instant, à partir duquel l'histoire ne s'adresse plus au spectateur averti mais directement à son subconscient : "Chez Andersen je retrouve une théorie naïve de la connaissance, une culture de la question comme dans l'Idiot de Dostoïevski. En tant qu'agnostique je ne m'intéresse pas aux systèmes idéologiques mais à l'individu et sa responsabilité. Nous vivons dans une époque post-scientifique qui redonne de l'importance à la spéculation et l'intuition. Dans ce monde marqué par un Bill Gates je m'intéresse au succès de Harry Potter. Ce monde éprouve la nostalgie du conte." Voilà ce que nous dit Frank Castorf, et pour le 200ème anniversaire de Hans Christian Andersen, il met en scène son premier conte.

Comme le théâtre, le conte présuppose un monde endommagé. Le conte traduit les éléments existentiels tel que la peur, la séduction ou la mort en événements simples pour être compris des enfants. Anderson a révolutionné le conte en puisant dans sa biographie personnelle, ses blessures et sa solitude fondamentale. Ses autobiographies, récits de voyage, notes et impressions visaient aussi à communiquer avec un monde qui le courtisait en tant que conteur mais qui l'ignorait en tant que personne et ne lui offrit aucun refuge. Quand Castorf fait entrer Andersen au théâtre, il s'agit également de communication dans un contexte d'impossibilité. En raison des éléments pornographiques habituellement présents dans un conte, le spectacle est réservé aux adultes et aux enfants accompagnés.

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Spectacle terminé depuis le dimanche 13 février 2005

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