Littoral

le 24 février 2006
2H40

Littoral

Un jeune homme, Wilfrid, apprend la mort de son père qu’il n’a pas connu. Cherchant un sens à ce décès, il entreprend, avec la dépouille de son géniteur, un long voyage à travers son pays d’origine dévasté par la guerre afin de lui trouver une dernière demeure. Une quête initiatique émouvante et lumineuse.

Molière 2005 du meilleur auteur francophone vivant : Wajdi Mouawad

Spectacle tout public à partir de 15 ans.

Un grand poème épique
Note d'intention
De l'origine de l'écriture

La presse

Depuis sa présentation au Festival d'Avignon en 1998, Littoral fait déjà partie de ces spectacles légendaires dans la mémoire des spectateurs. L'auteur québécois, d'origine libanaise, Wajdi Mouawad est réellement, à l'âge de 37 ans, un des jeunes auteurs de langue française des plus inspirés.

Magali Léris s'est emparée de ce texte magnifique, de ce grand poème épique, de ce long voyage initiatique pour imaginer une mise en scène inventive et parfaitement maîtrisée et pour diriger, avec beaucoup de précision, huit remarquables comédiens.

Ce spectacle a reçu l'éloge d'une presse unanime : "Absolument bouleversant", "Intense", "Humour tonique jamais dévastateur"... Voilà quelques-uns des qualificatifs mérités pour saluer ce spectacle qui réconcilie avec le théâtre.

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"Pourquoi ai-je choisi Littoral ? Parce que ce texte m'a enthousiasmée, envahie, submergée, comme si j'y lisais ma propre histoire, il m'a renvoyé à une partie de moi-même, à mes questions intimes, à mon rapport aux pères, vrais ou inventés, à ceux qui m'ont guidé et que j'ai dû « tuer » pour grandir ; cette histoire initiatique, cette aventure, c'est la mienne et c'est la nôtre.

Parce que Littoral pose des questions qu'on se pose tous :
Face à la mort comment réagit-on ? La mort de nos proches, la nôtre à venir, celles de ceux qu'on ne connaît pas, mais qui nous ont marqués ?
Qu'avons-nous fait de nos grands rêves d'enfants ? Gardons-nous le souvenir de ce qui nous faisait rêver ?
Gardons nous le souvenir de notre enfance ? Avons-nous de la mémoire ? Celle que nous ont transmis nos grands-parents, nos parents ?
Comment se construit-on dans un pays en paix où la solitude est le plus grand mal, mais où l'on peut s'y balader tranquillement les mains dans les poches ?
Comment se construit-on dans un pays en guerre où la soif de partage est essentielle, mais où l'on risque sa vie à chaque pas ?
Et l'amour dans tout ça ? Et l'espoir ? Et le rire salvateur ?

Le théâtre de Wajdi Mouawad Wajdi Mouawad aborde tout cela : avec une histoire dramatique qui nous fait parfois hurler de rire ou pleurer de rage, nous mettre en colère et nous réconcilier avec nos pères, qui nous donne la sensation de n'être pas seul et que, peut-être, la violence de la jeunesse, sa force de vie, son désir inépuisable de comprendre, sa folie, trouvent une réponse dans cette parole.

Il y a dans ce théâtre un désir vital d'avoir les yeux ouverts, un regard lucide sur notre monde, pour dire, avec la force et la violence de la jeunesse et avec du théâtre, des histoires et que c'est peut-être la jeunesse qui peut changer ce monde. C'est une jeunesse que l'on possède tous : la jeunesse dans l'écriture de Wajdi, c'est la force des idées, le partage avec l'autre, le refus d'oublier, la folie de chacun qui sauve de l'immobilisme. Et c'est la nôtre. L'humour qui tend la main à l'espoir pour le mettre debout. La jeunesse c'est une parole en mouvement. Qui secoue, bouleverse et unit.

Ce mouvement est organique dans la pièce : cette écriture nécessite un rythme incroyable, il faut que les acteurs jouent vite, et donc que les changements de scènes soient aussi rapides. Ils passeront donc d'une scène à l'autre avec cette même rapidité. Comment faire ? Littoral : 52 scènes, presque 52 décors, 8 interprètes pour 26 personnages.

Je sais une chose : je ne veux pas de décor, un plateau nu, il n'y a ni entrée, ni sortie, les acteurs sont sur le plateau du début à la fin de la représentation, tous, tous ensemble. De là vient l'évidence, et des images, comme des visions : des draps, immenses, de la dimension du plateau parfois, seront sur des fils, comme étendus, séchant à l'air libre… Vision de mon enfance à la campagne… souvenir organique, joyeux : on jouait dans les draps, on se cachait, on se cherchait, on se surprenait… Les acteurs vont jouer dans les draps, les manipuler et s'en servir pour tout faire ; un toit, un mur, un suaire, une tente, une nappe, un mouchoir, un vêtement, une rivière, des falaises, la tempête.

Ils sont devant et derrière les draps, se changent à toute vitesse, sur le plateau, ils se débrouillent entre eux pour tout : écoute, silence, réponse, bruit, musique, mouvement, tout fait acte ! Ils sont là, unis, liés entre eux, tendus vers le public pour donner et partager avec les mots de Wajdi Mouawad cette parole unique qui est dans Littoral."

Magali Léris

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"Avant tout, il y a eu rencontre. Isabelle Leblanc et moi, assis chez Isabelle, dans la cuisine, autour d'une bouteille de champagne, parce que cela faisait trop longtemps que l'on ne s'était pas parlé. Pas vus. Pas regardés.

Il y avait donc, avant tout, une fille un peu écœurée, assise en face d'un type un peu perdu. Entre les deux (juste à côté de la bouteille maintenant à moitié vide), la soif des idées. C'est-à-dire le désir de se sortir, de s'extraire d'un monde qui cherchait trop à nous faire croire que l'intelligence était une perte de temps, la pensée un luxe, les idées une fausse route. Il y avait donc deux personnes, l'une en face de l'autre, qui avaient elles aussi une soif insatiable de l'infini, cette soif que les chiens de Lautréamont portent au fond de leurs gosiers. Puis il y eut des comédiens et des concepteurs, des amis, des gens que nous aimions, qui nous bouleversaient, assis autour d'une table. Une question fut posée : nous voici arrivés à notre trentaine. De quoi avons-nous peur ?

Réfléchir autour de cette question, tenter, chacun à son tour, d'élaborer un discours, une pensée pour nommer ce qui se trame au fond de notre âme, nous a permis de mettre le doigt sur certaines choses essentielles. Invariablement, nous avons parlé de l'amour, de la joie, de la peine, de la douleur, de la mort. Aussi, nous avons réalisé que si nous avions peur d'aimer, nous n'avions pas peur de mourir, car la peur, en ce qui concerne la mort, tournait autour de nos parents, en ce sens que nous n'avions pas tant peur de notre mort que de la mort de ceux qui nous ont conduits à la vie, et dans la vie ; cela ne concernait pas uniquement nos parents naturels, mais aussi nos parents dans la création.

Lors de ces échanges, j'ai commencé à développer une idée pour un spectacle, née de mes lectures d'Œdipe, d'Hamlet et de l'Idiot, lectures qui m'ont permis de me rendre compte de ce qui unifiait ces trois géants. Non seulement tous trois étaient des princes (prince de Thèbes, prince du Danemark et prince Mychkine), mais de plus, tous trois étaient impliqués dans une relation étroite avec le Père. L'un a tué le sien, l'autre doit venger l'assassinat du sien et le troisième n'a jamais connu le sien. Enfin, il m'a semblé clair que ces trois personnages racontaient, d'une certaine manière, une histoire à relais. Si Œdipe est dans l'aveuglement, Mychkine, son opposé, est dans la pure clairvoyance ; quant à Hamlet, qui se trouve au centre, il est dans le profond questionnement entre la conscience et l'inconscience. Ainsi est née l'idée de créer un spectacle qui mettrait en scène un personnage qui, perdant son père, chercherait un lieu pour l'ensevelir ; lors de sa quête, il ferait la rencontre de trois garçons qui étaient, pour moi, chacun un reflet des trois géants.(...) A partir de ce moment, la voie semble claire : un homme cherche un endroit où enterrer la dépouille de son père ; il retourne au pays de ses origines, où il fera des rencontres significatives qui lui permettront de retrouver le fondement même de son existence et de son identité. Alors, l'écriture s'est mise en marche, assoiffée, hallucinée, solitaire.(...)

Littoral est donc né d'abord et avant tout d'une rencontre et a pris son sens par les rencontres. C'est-à-dire ce besoin effrayant de nous extraire de nous-mêmes en permettant à l'autre de faire irruption dans nos vies, et de nous arracher à l'ennui de l'existence. Littoral, de plus, par son sens, nous a permis de définir la vocation de la compagnie Ô Parleur, en l'ancrant définitivement dans un théâtre de prise de parole, d'abord et avant tout."

Extraits de la préface de Littoral, Wajdi Mouawad.

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« Il est des spectacles bouillonnants et intenses qui vous emportent sur les rivages de l’imaginaire pour longtemps. Littoral est de ceux-là. » Sandrine Martinez, La Parisien, janvier 2005

« Voilà un spectacle qui réconcilie avec le théâtre. » Armelle Héliot, Le Figaro, janvier 2005

« Des mots, des corps, des draps. Et nous, bouleversés. Comme rarement. » Aude Brédy, L'Humanité, janvier 2005

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