Les Femmes savantes

du 26 mai au 20 juillet 2000

Les Femmes savantes

CLASSIQUE Terminé

Des Précieuses ridicules aux Femmes savantes, se déroule la partie la plus importante de la vie théâtrale de Molière.

Remarque : toute personne ayant acheté une place plein tarif se verra donner au contrôle un coupon de réduction, lui permettant d'acheter une place à moitié prix sur une autre représentation.

Résumé
À propos des Femmes savantes par Simon Eine
Pour en savoir sur les Femmes savantes

Résumé

Un chef de famille est possédé par une lubie, comme Monsieur Jourdain dans le Bourgeois gentilhomme, comme Orgon dans Tartuffe, mais cette fois, il s'agit d'une femme, Philaminte, qui s'est mise en tête de marier sa fille à un pédant. Après les provinciales, treize ans auparavant dans les Précieuses ridicules, il règle ici leur compte aux parisiennes. Longuement méditées, à la différence de la pièce qui précède, les Fourberies de Scapin écrites en un tour de main, les Femmes savantes sont un modèle de grande comédie classique. Il n'y a plus de personnage central, mais une galerie de portraits, où le valet maladroit, le barbon et le cuistre ne sont pas moins ridicules que les trois pédantes persuadées qu'il faut choisir entre " les noeuds de chair " et les délices de la philosophie. " Chassez le naturel... "

À propos des Femmes savantes par Simon Eine

"Faisons bien les honneurs au moins de notre esprit ".

C’est dans ces termes que Philaminte exhorte ses filles et sa belle-sœur au moment où le savant Vadius est annoncé. À part Henriette, qui s’ennuie ferme car elle s’apprête au pire ne pouvant ignorer les sous-entendus que sa mère adresse à Trissotin depuis que celui-ci est arrivé, les femmes de la " Maison Chrysale " sont aux anges. Trissotin vient de les régaler d’un sonnet et d’une épigramme du dernier galant et voici qu’une autre sommité intellectuelle arrive. Pour ces bourgeoises, c’est le jour de gloire. Au fait, sont-elles bien des bourgeoises ? Dans quel milieu sommes-nous exactement ? Chrysale a beau être affublé dans le générique de la pièce, de l'épithète de " bon bourgeois ", il a fait le voyage à Rome, voyage initiatique et d’éducation, presque obligatoire à cette époque pour les jeunes gens de bonne famille. En effet, depuis la Renaissance, Rome était considérée comme le cœur et la quintessence de la culture antique, et Colbert venait de décréter que les artistes pensionnés par le roi se devaient d’y séjourner pour achever leur formation. Qui plus est, lorsque Chrysale se remémore ce voyage, il nous apprend qu’il l’a fait en compagnie du père de Clitandre qu’il qualifie de " fort bon gentilhomme ". Quel que soit son rang social, il est clair en tout cas, que nous sommes dans une famille aisée et donc, ce qui est peut-être le plus intéressant, dans une famille tout simplement.

Plus encore peut-être que dans Tartuffe, l’existence, le poids, la pression de la famille avec ses non-dits, ses codes, sa complexité, sont ici formidablement traités. Rien n’est véritablement expliqué, dévoilé des secrets de cette famille, mais rêver à propos des relations que chacun de ses membres noue avec les autres, ouvre des perspectives passionnantes du point de vue de la mise en scène.

Molière nous a souvent dépeint un milieu familial dissocié par la folie, la passion ou le vice de son chef, mais pour la première et seule fois d’ailleurs, ce chef de famille est une femme, et cette femme a pris un tel ascendant sur son mari que celui-ci semble avoir renoncé à ses prérogatives, tacitement du moins : ces choses-là ne sont jamais clairement explicitées.

Cette donnée primordiale devait être passablement saugrenue à l’époque, au point que Molière fit jouer Philaminte par un homme, ce qui devait accentuer son côté mégère ou dragon ; mais si l’on imagine que Philaminte a été, est encore une jolie femme dont Chrysale a été, est toujours passionnément amoureux, alors tout change ; et si, de plus, Chrysale, au lieu du bourgeois borné que l’on présente en général, est un homme relativement cultivé, courtois et inconsolablement épris de sa femme, le schéma traditionnel éclate et nous nous trouvons en présence d’une situation dramatique prodigieusement riche de prolongements et de nuances. Les rapports des deux sœurs, l’une, Armande, sous la coupe de sa mère, l’autre, Henriette, que l’on peut imaginer déchirée par cette atmosphère conflictuelle, leur rivalité amoureuse, la présence de Bélise sur qui Chrysale ose déverser toute la rancœur qui lui inspire la conduite de sa femme, le projet d’union d’Henriette et Trissotin imposé par Philaminte, tout cela contribue à créer un climat explosif, dont le comique semble cependant empreint d’une certaine mélancolie qui n’est pas sans faire songer à l’univers d’un autre grand dramaturge, russe celui-ci, et plus proche de nous dans le temps, je veux parler de Tchekhov. Les aspirations de ces femmes du XVIIe siècle à la connaissance, à l’autonomie, au bonheur semblent trouver un écho lointain dans les rêves inassouvis des sœurs Prosorov.

Pour en savoir sur les Femmes savantes

Les Femmes savantes sont l'avant-dernière pièce de Molière. Données en 1672, elles précèdent d’un an le Malade imaginaire et sa mort. Après les provinciales moquées dans les Précieuses ridicules, Molière s'occupe ici des Parisiennes.

On a fait plusieurs hypothèses sur les modèles dont il a pu s’inspirer, Rien n’est certain en ce qui concerne les femmes, mais il est sûr que Trissotin et Vadius sont les caricatures de deux hommes de lettres, l'abbé Cotin, prédicateur, académicien et poète mondain, et Gilles Ménage, grammairien, helléniste, à qui sera souvent reprochée la pratique du plagiat. De violentes polémiques les avaient opposés.

La pièce fait mention de nombreux sujets qui, à l’époque, étaient à la mode et nourrissaient les conversations : la physique et ses atomes, ou " petits corps " venus d'Épicure, l'astronomie et ses comètes, ou " mondes tombants ", l'existence de la vie dans d’autres mondes, le goût ou le dégoût des jeux de mots obscènes, l'amour platonique ou " tendre amitié ", thème issu d’une longue tradition littéraire.

Il est possible qu’il y ait un arrière-plan politique dans la charge contre Cotin et Ménage : depuis 1663, les gens de lettres pouvaient bénéficier de gratifications, et Molière était pensionné depuis cette date. Or, en 1667, Cotin et Ménage avaient été rayés de la liste des " gratifiés ", et Ménage avait fait connaître son déplaisir. En les ridiculisant, Molière apportait donc un soutien à la politique de Colbert…

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Spectacle terminé depuis le jeudi 20 juillet 2000

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