Le fou et la femme ce soir dans Pancomédia

Bobigny (93)
du 5 au 24 novembre 2002

Le fou et la femme ce soir dans Pancomédia

Que ce soit dans ses grandes comédies dramatiques, dans son théâtre sans fable, dans son théâtre du récit, Botho Strauss a toujours écrit un théâtre de la modernité. Constatant la disparition “du politique” de l’intime de nos vies, il propose avec Le fou et sa femme ce soir dans Pancomédia une fable sur le non-dit, sur le refoulé à travers des histoires de couples qui ne se supportent plus.

Présentation
Voilà une comédie d'aujourd'hui
La presse lors de la création au festival d'Avignon 2002
Les ateliers publics
Un véritable champ d'expérience

"Les comédiens du groupe 10 de l’E.R.A.C. qui m’apportent beaucoup ont un potentiel de légèreté d’esprit, d’habileté naturelle au croquis, à créer un personnage rapidement cerné." Jean-Pierre Vincent

La scène est à Berlin aujourd’hui, ville à la fois hautement fantasmagorique et bassement réelle, ville où tout bascule dans une course exténuante à la modernité après la pulvérisation du mur entre l’Est et l’Ouest, ville-laboratoire d’un monde qui se veut nouveau.

La scène est dans un grand hôtel, lieu de tous les croisements diurnes et nocturnes. Des couples de tout acabit se frôlent et se frottent, se cherchent, se déchirent, se parlent sans se comprendre. Le couple (marié ou non, couple d’affaires, duo de clowns …) est ici comme un creuset de toutes les relations sociales et planétaires. Rien d’apparemment "politique", donc, dans cette comédie éclatée ; mais, au fil des rencontres, on peut y décrypter la pensée pamphlétaire du styliste Botho Strauss, peintre amer et humoristique de la vie à l’heure où elle n’est plus que survie, et pas seulement pour les plus pauvres.

La scène est dans le hall de l’Hôtel "Confidence", lieu de transit, purgatoire entre l’enfer des rues et le paradis ( ?) des chambres et des étages. La Divine Comédie de Dante n’est pas loin… Comme chez Dante, on y voit apparaître, de façon souvent fugace, une galerie fantastique et banale, risible et touchante, de personnages qui nous ressemblent.

Les jeunes acteurs et actrices qui vont incarner cette centaine de personnages étaient, il n’y a pas trois mois, élèves comédiens à l’Ecole de Cannes. Les voici maintenant inaugurant leur vie professionnelle à travers cette course folle, tous ensemble emportés par l’écriture d’un maître.

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Botho Strauss est un analyste précis, ironique et désespéré. Un auteur extrêmement raffiné, un grand dramaturge. Il est paradoxal, c’est un extraordinaire dialoguiste, un constructeur de scènes et un fouilleur d’âmes.

Nous cherchions une oeuvre qui convienne à ce groupe de neuf comédiens et de sept comédiennes, pour qu'ils puissent montrer ce qu'ils savent faire. Or il n'y en a pas dans le répertoire. Je connaissais Botho Strauss comme lecteur et amateur d'un certain type de théâtre mais je n'avais jamais monté un de ses textes. C'était une belle occasion.

La pièce a été écrite dans des circonstances particulières. En 2000, Peter Stein a monté l'intégrale du Faust de Goethe. Le spectacle durait une journée entière. Il y avait là beaucoup d'acteurs, jeunes pour la plupart, qui jouaient des petits rôles.

Stein a donc demandé à Botho Strauss, son vieux complice, d'écrire une pièce pour ces acteurs-là. Une sorte d'exercice de virtuosité dont l'actualité ferait contrepoint au Faust. Et ils ont monté ce spectacle de Strauss en parallèle au Faust.

Un peu, comme dans le grand classique du cinéma Grand Hôtel, des dizaines de personnages vivent des bribes d'aventures dans un "lounge" d'hôtel de luxe. C'est le Berlin d'aujourd'hui, un morceau d'occident instable et énervé. Il y a une trame centrale, qui est sans cesse traversée par d'autres thèmes et situations : la rencontre et les tractations entre un jeune éditeur pauvre (toute sa production tient dans son sac à dos) et une romancière qui débute.

Il est aussi question d'alertes à la bombe qui viennent déstabiliser ce monde déjà passablement névrosé.

Névrosé, mais drôle. Il y a là-dedans plein de situations burlesques, d'observations sarcastiques, de personnages "réels", c'est-à-dire incroyables. C'est l'occasion pour chaque actrice et chaque acteur de changer de peau plusieurs fois en ciselant à chaque fois des personnages très précis. C'est aussi l'occasion pour un ensemble de bâtir une atmosphère et un discours critique sur l'Europe d'aujourd'hui. 

Jean-Pierre Vincent

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" Toute la maestria du dramaturge allemand est restituée. Stimulés par Jean-Pierre Vincent, les comédiens de l’ERAC font de l’initiation un plaisir partagé. " Libération

" Quatre-vingt personnages à interpréter, autant de visages que de visas à venir sur les books. " Le Monde

" Comme le rythme est celui d’un train d’enfer, on s’amuse fort. On a tellement vu de travaux d’élèves approximatifs, présentés comme des spectacles professionnels, qu’on ne peut qu’applaudir à celui-ci, bourré de talents et de dynamite. " Les Echos

" Un spectacle qui rappelle un style de cabaret satirique, grinçant, cher à Brecht. " Le Figaro

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A l’E.R.A.C., les élèves-comédiens participent en troisième année à deux spectacles qui regroupent la promotion complète et qui sont présentés dans le circuit professionnel. Ces présentations publiques concluent leur parcours de formation au sein de l’école.

Pour mémoire
1996 Long Island de Pascal Rambert, mise en scène de l’auteur, avec l’ensemble 5.
1997 Peines d’amour perdues de W.Shakespeare, mise en scène Simone Amouyal (Le Volcan au Havre) avec l’ensemble 5.
1997 Les nègres de Jean Genet, mise en scène de Bernard Sobel, (Théâtre de Gennevilliers) avec l’ensemble 6.
1998 Quand l’écho nous parvient, on y répond, trilogie de Soukhovo-Kobyline, commande de traduction à André Markowicz, mise en scène de Robert Cantarella, avec l’ensemble 6.
La Tempête de W.Shakespeare, mise en scène Catherine Marnas, tournée dans le grand Sud, avec l’ensemble 7.
1999 Pièces de guerre, trilogie d’Edward Bond, version intégrale, mise en scène Jean-Pierre Vincent (Nanterre-Amandiers, Théâtre du Merlan à Marseille) avec l’ensemble 7.
2000 Marat-Sade de Peter Weiss, mise en scène Simone Amouyal (T.N.M. la Criée, Marseille) avec l’ensemble 8.
2000 L’île de Dieu de Gregory Motton (création, commande de l’E.R.A.C.), mise en scène Catherine Marnas (Théâtre du Gymnase, Marseille, Théâtre de Nice C.D.N., Théâtre de l’Aquarium, Paris) avec l’ensemble 8.
2000 Le Mandat de Nikolaï Erdman, création en France, mise en scène Bernard Sobel, (Théâtre de Gennevilliers) avec l’ensemble 9.
2001 Quatre à quatre, textes de Lobo Antunes, Sarah Kane, Rodrigo Garcia, mise en scène Georges Lavaudant (Théâtre National de l’Odéon, Paris), avec l’ensemble 9.
2002 Le fils aîné d’Alexandre Vampilov, mise en scène Youri Pogrebnitchko (Théâtre des Bernardines, Marseille) avec l’ensemble 10.

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A propos des ateliers publics de 3ème année à l’E.R.AC
L’E.R.A.C. est née en 1990 dans le cadre des lois de décentralisation de la formation aux Régions.
Après Rennes, Paris, Strasbourg, Saint-Etienne, il était normal que le sud soit doté d’une école supérieure professionnalisante.
Le fait que l’école soit sous tutelle de la Région puis de l’Etat a paradoxalement renforcé sa dimension d’espace d’expérimentation et de recherche pédagogique. Il ne s’agissait pas de reproduire mais de construire sans se poser de question par rapport aux autres structures dont la pédagogie découlait de leur histoire.
Chaque fois qu’un artiste dirigeait un atelier, nous faisions évoluer la pédagogie de l’Ecole. Depuis trois ans, un comité pédagogique a été constitué avec Simone Amouyal, Bernard Chartreux, Michel Corvin, Alain Neddam, Jean-Pierre Vincent et moi-même, afin de réfléchir au fonctionnement de la structure et tirer les enseignements de toutes les expériences que nous faisons.
Trois ans, c’est la durée la plus courte en Europe pour former des comédiens. La structure de l’enseignement en France, le système économique du spectacle vivant, font qu’il est très difficile d’allonger ce temps de formation, aussi il faut trouver des solutions qui maximisent l’enseignement, en respectant les rythmes pédagogiques. Il s’agit de favoriser le développement individuel de chaque étudiant et d’accentuer l’ouverture, l’écoute de l’autre.
Le concours d'entrée de l'E.R.A.C. vise à constituer un ensemble de 16 personnes ayant chacune une tonalité très différente, un peu comme un orchestre. Cela évite les concurrences ou les rivalités et développe la curiosité et l'écoute. La construction d'un ensemble équilibré et riche instaure une stabilité et une force qui aide chaque élève comédien à passer d'un univers artistique à un autre. Bien sûr cette méthode de travail a ses avantages et ses inconvénients, notamment pour les metteurs en scène de troisième année qui sont contraints de travailler avec l'ensemble des comédiens et de les distribuer à égalité dans une pièce.
En général, les metteurs en scène qui dirigent les projets de troisième année sont déjà intervenus plusieurs fois pendant le cursus d'un même ensemble, ce qui permet une réelle maturation du projet et de l'enseignement.
Le concept de l'atelier public fonctionne à l'inverse d'une production puisque ce n'est pas le choix du texte qui détermine une distribution, mais l'ensemble des élèves qui inspire au metteur en scène le texte qui va être monté. Celui-ci n’obéit donc pas à une logique de programmation, et se précise seulement quand le metteur en scène a fait réellement connaissance avec le groupe.
Paradoxalement, c'est de cette contrainte que naît le concept d'espace de liberté car cette création se situe hors du contexte des productions traditionnelles. La formation renforce cette exigence absolue en éloignant toute préoccupation de programmation conventionnelle.
L'objectif essentiel reste la confrontation au public mais pose clairement le problème des conditions de cette confrontation qui doivent être adaptées au public, à la profession et aux élèves.
Les ateliers de troisième année constituent grâce à cette notion d'espace de liberté, de questionnement artistique commun, un véritable champ d'expérience où l'enjeu artistique et la jeunesse des acteurs deviennent un atout.
La motivation des publics à assister à ces représentations est proportionnelle à l'enjeu artistique du projet.
En ce sens ces spectacles ne sont plus "neutres" vis-à-vis de la profession et s'éloignent de la notion de concours de sortie.

Didier Abadie, Délégué Général de l'E.R.A.C.

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Informations pratiques

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9, bd Lénine 93000 Bobigny

Accès handicapé (sous conditions) Bar Garderie (sous conditions) Grand Paris Librairie/boutique Restaurant Seine-Saint-Denis Wifi
  • Métro : Bobigny Pablo Picasso à 472 m
  • Tram : Hôtel de Ville de Bobigny à 90 m
  • Bus : Hôtel de Ville à 84 m, Karl Marx à 181 m, Maurice Thorez à 274 m
  • Voiture : A3 (Porte de Bagnolet) ou A1 (Roissy) ou RN3 (Porte de Pantin) sortie Bobigny / centre-ville ou A86 sorties N° 14 Bobigny /Drancy.
    Parking à proximité (un parking gratuit dans le centre commercial Bobigny 2 est accessible les soirs de représentation)

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Plan d’accès

MC93
9, bd Lénine 93000 Bobigny
Spectacle terminé depuis le dimanche 24 novembre 2002

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