Jean-Pierre Vincent

Jean-Pierre Vincent

Le parcours de Jean-Pierre Vincent, c'est celui de toute une génération : celle formée à l'école du groupe théâtral du Lycée Louis-le-Grand. C'est là qu'il rencontre Michel Bataillon, Jérôme Deschamps mais surtout Patrice Chéreau, en 1959. Rencontre de la scène où il débute, en qualité de comédien, la même année, dans Amal et la lettre du roi de Rabindranâth Tagore. Quatre ans plus tard, il signe son premier essai de mise en scène avec La Cruche cassée de Kleist, suivi de Scènes populaires d'Henri Monnier. Puis, il joue dans les premiers spectacles de Patrice Chéreau : L'Affaire de la rue de Lourcine de Labiche, L'Héritier de village de Marivaux, Les Soldats de Lenz. 

Ensemble, ils s'installent à Sartrouville. En 1968, Jean-Pierre Vincent quitte Sartrouville et rencontre Jean Jourdheuil avec qui il fondera la Compagnie Vincent-Jourdheuil, Théâtre de l'Espérance en 1972. Ils montent un spectacle qui fait date, La Noce chez les petits bourgeois de Brecht au Théâtre de Bourgogne en 1968, Le Marquis de Montefosco d'après Goldoni au Grenier de Toulouse, La Cagnotte d'après Labiche à Strasbourg au T.N.S., Capitaine Schelle, Capitaine Eçço de Rezvani au T.N.P. de Georges Wilson à Chaillot en 1971.

Et puis encore Dans la jungle des villes de Brecht, Woyzeck de Büchner, En r'venant d'l'expo de Jean-Claude Grumberg et surtout La Tragédie optimiste de Vichnevski.

En 1975, après l'expérience du Tex-Pop (Théâtre Expérimental Populaire) installé au Palace, à Paris, la Compagnie se dissout d'elle-même avec le départ de Jean Jourdheuil. C'est à ce moment qu'est proposée à Jean-Pierre Vincent la direction du Théâtre National de Strasbourg.

Avec sa bande de comédiens fidèles, accompagné de metteurs en scène et de dramaturges (Bernard Chartreux, Michel Deutsch, André Engel, Dominique Müller...), s'entourant de peintres-scénographes pour les décors (Nicky Rieti, Titina Maselli, Lucio Fanti, Jean-Paul Chambas), il se lance dans l'aventure à travers l'exploration de l'histoire de la France et des Français : Germinal, Vichy fictions, Le Misanthrope, Le Palais de Justice... Autant de spectacles qui s'inscrivent dans une même démarche, une même philosophie. Avec son travail préparatoire pour chaque spectacle qui s'étale sur plusieurs mois, avec ses lectures, ses enquêtes, sa traque du document, de la vérité où s'engagent dramaturges et comédiens.

Avec ses rencontres, ses visites sur le terrain, comme lorsqu'il s'agit, par exemple, de descendre dans la mine pour Germinal. Avec, encore, son école pas comme les autres, pleinement intégrée dans la vie du théâtre. Ce n'est que vers la fin de son dernier mandat qu'il réalise en dehors de Strasbourg le Don Giovanni, de Mozart au Festival d'Aix en Provence (1982) et Les Corbeaux, d'Henry Becque à la Comédie-Française, sur l'invitation de Jacques Toja.

Un an après la mise en scène des Corbeaux, il est nommé Administrateur de la Comédie-Française (août 1983).

On lui doit la création de Félicité d'Audureau, l'entrée au répertoire du Balcon de Genet dans une mise en scène de Georges Lavaudant, la venue de Klaus-Michael Grüber pour Bérénice, celle de Luca Ronconi pour Le Marchand de Venise. Avec Jean-Pierre Vincent, arrivent de nouveaux pensionnaires : Dominique Valadié, Catherine Sauval, Muriel Mayette, Jean-Yves Dubois...

Il choisit en 1986 de quitter l'Administration de la Comédie-Française pour se livrer entièrement à son activité de metteur en scène, mais aussi de professeur au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Il va de théâtre en théâtre pour monter Le Mariage de Figaro de Beaumarchais (Théâtre National de Chaillot, 1987), On ne badine pas avec l'amour d’Alfred de Musset (Théâtre de Sartrouville, 1988), Le Faiseur de Théâtre de Thomas Bernhardt (TNP Villeurbanne, 1988), La Nuit les chats (Théâtre ouvert, 1989), Œdipe et les Oiseaux - Trilogie (Festival d'Avignon 1989, Nanterre-Amandiers, 1989), La Mère coupable de Beaumarchais (Comédie-Française, 1990), Le Chant du Départ d'Ivane Daoudi (Théâtre de Nice et Théâtre de la Ville, 1990).

En juillet 1990, il prend la direction du Théâtre des Amandiers à Nanterre où il présente Les Fourberies de Scapin de Molière créé dans la Cour d'Honneur du Festival d'Avignon en juillet 1990. Le spectacle tourne dans toute la France avant d'être repris en juin 1991 au Théâtre Mogador à Paris.

Il alterne depuis les créations de textes contemporains : Princesses de Fatima Gallaire (mai 1991 prix du syndicat de la critique - meilleure œuvre francophone), Un homme pressé de Bernard Chartreux (mars 1992) et les spectacles du cycle Musset « Enfant du siècle » : Fantasio et Les Caprices de Marianne (octobre - novembre 1991) On ne badine pas avec l'amour et Il ne faut jurer de rien (février - mars 1993), Woyzeck (octobre 1993), Combats dans l'Ouest de Vichnievski (avril 1994). Thyeste de Sénèque (septembre- octobre 1994), et Violences à Vichy 2 de Bernard Chartreux (mai - juin 1995).

Il met en scène pour l'Opéra de Lyon Les Noces de Figaro de Mozart sous la direction musicale de Paolo Olmi (repris à Nanterre en janvier 1995, puis à nouveau à Lyon en 1996).

Après Tout est bien qui finit bien de William Shakespeare, il crée Karl Marx Théâtre Inédit en mars 1997, puis Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux en avril 1998 puis en tournée en France et à l’étranger (USA, Grande Bretagne, Russie…), puis Le Tartuffe ou L'Imposteur, comédie de Molière en novembre 1998.

En mai 1999, il a mis en scène Pièces de guerre d'Edward Bond, spectacle réalisé avec les élèves de l'École Régionale d'Acteurs de Nice (ERAC).

Après la tournée internationale du spectacle Le Jeu de l’amour et du hasard, Jean-Pierre Vincent a mis en scène au Théâtre des Amandiers, en janvier 2000 Homme pour Homme de Bertolt Brecht. En mars 2000, au Théâtre du Châtelet il a mis en scène Mithridate, opéra de Mozart.

En juillet 2000, il a créé Lorenzaccio d’Alfred de Musset au Festival de Marseille. Ce spectacle a été repris à la Cour d’Honneur du Palais des Papes du 26 au 30 juillet 2000, puis au Théâtre des Amandiers en octobre et novembre 2000, avant une tournée en France. En avril 2001, avec les Acteurs-Amateurs des Amandiers, il a mis en scène Le Drame de la vie de Valère Novarina.

En septembre 2001, L’Échange (première version de 1893) de Paul Claudel est sa dernière mise en scène au Théâtre des Amandiers qu’il quitte le 31 décembre de la même année.

Il fonde alors, toujours avec Bernard Chartreux, mais aussi ses compagnons de travail Jean-Paul Chambas, Alain Poisson et Patrice Cauchetier, sa nouvelle compagnie : « Studio Libre ». Subventionnée par le Ministère de la Culture, la compagnie entreprend des co-productions avec les grands théâtres. Vincent et Chartreux font aussi partie du Comité Pédagogique de l’ERAC, et consacrent une grosse part de leur activité à cette école.

Spectacles de sortie de promotions à l’ERAC : Le fou et sa femme, ce soir, dans Pancomedia de Botho Strauss (2002), La mort de Danton de Büchner (2005), Une Orestie d’Eschyle (2007). Ateliers sur Alice de Lewis Caroll, et La furie des nantis de Bond.

Il a mis en scène en 2003 (production Studio libre, Théâtre de la Colline, CDN de Savoie) Onze Debardeurs d'Edward Bond, Antilopes d’Henning Mankell (Théâtre du Rond-Point), L’éclipse du 11 Août de Bruno Bayen (Théâtre de la Colline).

Il est membre des Conseils d’Administration du Théâtre National de l’Odéon, du Festival d’Avignon, et du Jeune Théâtre National.

Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.

De 1999 à hier - Jean-Pierre Vincent

George Dandin ou le mari confondu

MC93, Bobigny

du 26 sept. au 7 oct. 2018
1h45
CLASSIQUE Événement Familial Comédie de moeurs Terminé
  • De : Molière
  • Mise en scène : Jean-Pierre Vincent
  • Avec : Olivia Châtain, Gabriel Durif, Aurélie Edeline, Vincent Garanger, Iannis Haillet, Elizabeth Mazev, Anthony Poupard, Alain Rimoux
Molière, cruel, lucide et drôle, organise en trois actes la descente aux enfers d’un paysan parvenu, victime volontaire de son ambition débordante. Jean-Pierre Vincent nous fait entendre la modernité de ces combats sans pitié en restant d'une fidélité totale à la mécanique comique, noire et cruelle, de ce grand classique du théâtre français.
Iphigénie en Tauride

Théâtre des Abbesses, Paris

du 23 nov. au 10 déc. 2016
1h50
CLASSIQUE À ne pas manquer Coup de cœur Événement Mythologie Terminé
  • De : Johann Wolfgang von Goethe
  • Mise en scène : Jean-Pierre Vincent
  • Avec : Cécile Garcia Fogel, Vincent Dissez, Pierre-François Garel, Thierry Paret, Alain Rimoux
Jean-Pierre Vincent s’empare d’Iphigénie, personnage illustre de la mythologie, qui dans la version humaniste de Goethe défend avec force la liberté.
En attendant Godot

Bouffes du Nord, Paris

du 4 au 27 déc. 2015
2h45 entracte inclus
CONTEMPORAIN Coup de cœur Terminé
  • De : Samuel Beckett
  • Mise en scène : Jean-Pierre Vincent
  • Avec : Abbès Zahmani, Charlie Nelson, Alain Rimoux, Frédéric Leidgens, Gaël Kamilindi
Jean-Pierre Vincent met en scène la pièce de Beckett, et en restitue la puissance comique. Godot parle du vide, mais surtout de l’increvable capacité de résistance des fourmis humaines, à travers mille péripéties tragico-burlesques – langagières, gymnastiques, balistiques.
Dom Juan ou le Festin de pierre

Comédie-Française - Salle Richelieu, Paris

du 17 oct. au 16 déc. 2014
2h50 avec entracte
CLASSIQUE Coup de cœur Terminé
  • De : Molière
  • Mise en scène : Jean-Pierre Vincent
  • Avec : Alain Lenglet, Julie Sicard, Loïc Corbery, Serge Bagdassarian, Clément Hervieu-Léger, Pierre Louis-Calixte, Suliane Brahim, Jérémy Lopez, Jennifer Decker, Jean-Michel Rucheton
Mis en scène par Jean-Pierre Vincent, le grand classique de Molière s’articule autour du beau duo Loïc Corbery en Dom Juan, et Serge Bagdassarian en Sganarelle. Un spectacle burlesque, qui n'a pas perdu de sa force polémique. A voir !
Dom Juan ou le Festin de pierre

Comédie-Française - Salle Richelieu, Paris

du 28 oct. 2013 au 9 févr. 2014
2h50 avec entracte
CLASSIQUE Coup de cœur Terminé
  • De : Molière
  • Mise en scène : Jean-Pierre Vincent
  • Avec : Alain Lenglet, Julie Sicard, Loïc Corbery, Serge Bagdassarian, Clément Hervieu-Léger, Pierre Louis-Calixte, Suliane Brahim, Jérémy Lopez, Jennifer Decker, Jean-Michel Rucheton
Mis en scène par Jean-Pierre Vincent, le grand classique de Molière s’articule autour du beau duo Loïc Corbery en Dom Juan, et Serge Bagdassarian en Sganarelle. Un spectacle burlesque, qui n'a pas perdu de sa force polémique. A voir !
Iphis et Iante

TGP - CDN de Saint-Denis, Saint-Denis

du 15 avr. au 6 mai 2013
1h45
CLASSIQUE Coup de cœur Terminé
  • De : Isaac de Benserade
  • Mise en scène : Jean-Pierre Vincent
  • Avec : Chloé Chaudoye, Catherine Epars, Anne Guégan, Mathilde Souchaud, Antoine Amblard, Eric Frey, Barthélémy Meridjen, Charlie Nelson, Suzanne Aubert
Une invitation à la découverte d'un texte oublié et inclassable du XVIIe siècle, comédie romanesque et drame fantastique d'une grande modernité qui invite à réfléchir sur la complexité de l'identité, du genre et des désirs. C’est tout l’éclat et le faste de cette époque « précieuse » que Jean-Pierre Vincent restitue brillamment.
Iphis et Iante

Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Montigny-le-Bretonneux

du 20 au 21 mars 2013
1h45
CLASSIQUE Coup de cœur Terminé
  • De : Isaac de Benserade
  • Mise en scène : Jean-Pierre Vincent
  • Avec : Chloé Chaudoye, Catherine Epars, Anne Guégan, Mathilde Souchaud, Antoine Amblard, Eric Frey, Barthélémy Meridjen, Charlie Nelson, Suzanne Aubert
Une invitation à la découverte d'un texte oublié et inclassable du XVIIe siècle, comédie romanesque et drame fantastique d'une grande modernité qui invite à réfléchir sur la complexité de l'identité, du genre et des désirs. C’est tout l’éclat et le faste de cette époque « précieuse » que Jean-Pierre Vincent restitue brillamment.
Dom Juan ou le Festin de pierre

Théâtre éphémère, Paris

du 18 sept. au 11 nov. 2012
2h50 avec entracte
CLASSIQUE Coup de cœur Terminé
  • De : Molière
  • Mise en scène : Jean-Pierre Vincent
  • Avec : Alain Lenglet, Julie Sicard, Loïc Corbery, Serge Bagdassarian, Clément Hervieu-Léger, Pierre Louis-Calixte, Suliane Brahim, Jérémy Lopez, Jennifer Decker, Jean-Michel Rucheton
Mis en scène par Jean-Pierre Vincent, le grand classique de Molière s’articule autour du beau duo Loïc Corbery en Dom Juan, et Serge Bagdassarian en Sganarelle. Un spectacle burlesque, qui n'a pas perdu de sa force polémique. A voir !
Ubu roi

Comédie-Française - Salle Richelieu, Paris

du 3 juin au 20 juil. 2011
2 heures sans entracte
CLASSIQUE Coup de cœur Terminé
  • De : Alfred Jarry
  • Mise en scène : Jean-Pierre Vincent
  • Avec : Anne Kessler, Martine Chevallier, Christian Gonon, Nicolas Lormeau, Clément Hervieu-Léger, Grégory Gadebois, Pierre Louis-Calixte, Serge Bagdassarian, Stéphane Varupenne, Adrien Gamba-Gontard, Gilles David, Imer Kutllovci, Alain Lenglet, Benjamin Jungers, Jérémy Lopez
Reprise à la Comédie-Française dans la mise en scène de Jean-Pierre Vincent du chef d'œuvre d'Alfred Jarry, joyeux archétype de la bassesse humaine.
Les acteurs de bonne foi

Nanterre - Amandiers, Nanterre

du 17 sept. au 23 oct. 2010
1h20
CLASSIQUE Coup de cœur Terminé
  • De : Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux
  • Mise en scène : Jean-Pierre Vincent
  • Avec : Patrick Bonnereau, Julie Duclos, Anne Guégan, David Gouhier, Annie Mercier, Pauline Méreuze, Laurence Roy, Matthieu Sampeur, Claire Théodoly, Olivier Veillon
Jean-Pierre Vincent met une nouvelle fois en scène et en perspective la pièce de Marivaux qui reprend notamment la querelle passionnante de l'époque entre Rousseau et Dalembert : le théâtre est-il utile à la société ?