Le Misanthrope

Le Misanthrope est de ces « sphinx » de théâtre chers à Antoine Vitez, dont les énigmes ne cesseront jamais de fasciner acteurs et metteurs en scène : c’est avec la troupe du TNS que Stéphane Braunschweig, à son tour, s’y confronte.

L’incapacité d’Alceste de s’arracher à un amour impossible, son affrontement avec Philinte - le débat insoluble entre celui qui veut adapter le monde à ses vues et celui qui décide de s’adapter au monde - racontent selon lui le difficile rapport de chacun à la réalité. Il voit en Philinte et Alceste les deux visages d’un même personnage, tiraillé entre la nécessité d’être adulte et la difficulté de le devenir. Peut-être est-ce d’ailleurs cette immaturité qui lie secrètement Alceste et celle qu’il aime : le « tout ou rien » qui caractérise le Misanthrope trouvant son pendant exact dans l’impossibilité pour Célimène d’assumer un choix.