La ville

Lille (59)
du 17 au 21 mars 2009

La ville

Dans un univers littéraire qui doit beaucoup à Virginia Woolf, Clair, une jeune traductrice qui veut devenir écrivain, rentre chez elle. Au fil des questions de son mari, une ville se construit, entre réel et imaginaire, avec ses personnages et ses événements, sa sociologie, son monde virtuel et, planante, la menace du terrorisme. Marc Paquien, jeune metteur en scène au parcours déjà expérimenté, crée en France cette nouvelle pièce de Martin Crimp, auteur majeur de la scène britannique actuelle.
  • Voyage dans le monde de l’écriture

Dans un univers littéraire qui doit beaucoup à Virginia Woolf, Clair, une jeune traductrice qui veut devenir écrivain, rentre chez elle. Au fil des questions de Chris, son mari, une ville se construit, entre réel et imaginaire, avec ses personnages et ses événements, sa sociologie, son monde virtuel et, planante, la menace du terrorisme.

Marc Paquien, jeune metteur en scène au parcours déjà expérimenté, crée en France cette nouvelle pièce de Martin Crimp, auteur majeur de la scène britannique actuelle, héritier paradoxal de Pinter, Wesker et Bond, les « jeunes gens en colère » des années 60 et 70.

Traduction : Philippe Djian, L'Arche Editeur.

  • Une chambre à soi

Lorsque Chris rentre à la maison, il est happé par Clair et le récit de sa journée pleine de péripéties et de rencontres étranges. Au fil des questionnements de Chris apparaissent les personnages évoqués par Clair. La ville est ce monde décrit dans une fusion totale entre réalité de l’instant et imagination. Après La Campagne, Martin Crimp compose, avec l’humour dévastateur qui lui est propre, une nouvelle fiction autour de la violence inévitable de notre monde. Il met en scène le processus même de l’élaboration de l’écriture et questionne ainsi la véracité de nos propres existences.

Au-delà d’un voyage brillant dans le monde de l’écriture, de la naissance et de la vie des personnages, La Ville est un magnifique cheminement de suspense. Le spectacle se joue de ce chassé-croisé ludique entre réel et fiction, au centre duquel le personnage de Clair rappelle la dérive des grandes héroïnes de la tradition littéraire britannique. Comme Virginia Woolf, qui réclamait que chaque femme puisse avoir de quoi vivre, du temps à elle et une chambre à soi - Clair, nouvelle héroïne de Martin Crimp, fait surgir en elle-même sa propre ville, où elle va puiser l’essence de sa vie : la fiction.

Marc Paquien

  • Extrait

CHRIS “ Quand j’étais jeune - bien plus jeune qu’aujourd’hui - une autre personne pourrait-on dire - que la personne qui écrit ça aujourd’hui - et avant que je ne commence à gagner ma vie comme traductrice - y trouvant refuge comme disait un écrivain “tel un alcoolique trouve refuge dans l’alcoolisme” - avant cela je croyais vraiment qu’il y avait… » Il fixe un mot. J’arrive pas à lire.

CLAIR Une ville.

CHRIS Une quoi ?

CLAIR Une ville.

CHRIS “ croyais vraiment qu’il y avait” - c’est ça - “ une ville à l’intérieur de moi - une ville immense et variée remplie de squares arborés, de boutiques et d’églises, de rues secrètes, de portes cachées menant à des escaliers grimpant jusqu’à des chambres remplies de lumière où les fenêtres seraient constellées de gouttes de pluie, et où dans chaque petite goutte on verrait la ville entière, à l’envers. Il y aurait des zones industrielles où des trains aériens fileraient devant les fenêtres des usines et des centres de congrès. Il y aurait des écoles où, quand la circulation automobile ralentirait, on pourrait entendre jouer les enfants. Les saisons dans la ville seraient distinctes : chaudes nuits d’été où chacun dormait la fenêtre ouverte, ou bien restait assis sur son balcon en sous-vêtements, buvant une bière du frigo - et en hiver, matins glacés quand la neige s’était installée dans les cours d’immeubles et qu’ils montraient la neige à la télé et que la neige à la télé était la même neige que dans la rue, pelletée sur le bas-côté pour permettre aux habitants de se rendre au travail. Et j’étais persuadée que dans cette ville, dans ma ville, je trouverais une inta… » Il fixe un mot.

CLAIR Intarissable.

CHRIS “ une intarissable source de personnages et d’histoires pour alimenter mon travail d’écrivain. J’étais convaincue que pour être écrivain il me suffirait de voyager jusqu’à cette ville - celle à l’intérieur de moi - et de noter ce que j’y découvrirais. »

Martin Crimp, La Ville

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Informations pratiques

Théâtre du Nord

4, place du Général de Gaulle 59026 Lille

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique Salle climatisée
Spectacle terminé depuis le samedi 21 mars 2009

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