La peur

Théâtre Michel , Paris

Du 11 octobre 2018 au 27 avril 2019
Durée : 1h15

CONTEMPORAIN

,

Coup de coeur

,

Thriller

Un thriller amoureux à la Hitchcock, qui nous interroge sur le mensonge, la honte et la relation de couple. Le chef-d’œuvre de Stefan Zweig est remarquablement interprété, dans cette mise en scène très efficace d'Elodie Menant.
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Spectacle terminé depuis le 27 avril 2019

 

Photos & vidéos

La peur

De

Stefan Zweig

Adaptation

Elodie Menant

Mise en scène

Elodie Menant

Avec

Hélène Degy

,

Aliocha Itovich

,

Ophélie Marsaud

,

Elodie Menant

,

Arnaud Denissel

,

Muriel Gaudin

  • Palpitant

Stefan Zweig excelle dans la description des tourments intérieurs de ses héros. Sa nouvelle, La Peur, en est le meilleur exemple. Construit comme un roman à suspense, la pièce se déroule au rythme haletant des angoisses d’Irène, jeune femme adultère traquée par l’étrange compagne de son amant.

Manipulation ? Hallucination ? Comment échapper à cette tourmente sans fin ? On assiste au vacillement d’un couple qui ne se comprend plus... jusqu’au dénouement, véritable coup de théâtre.

Cette pièce, à l’esthétique cinématographique, s’inspire de l’univers d’Hitchcock, notamment du remarquable film Fenêtre sur cour. Un spectacle palpitant.

Distribution en alternance.

  • Note d'adaptation

La nouvelle de Stefan Zweig « La peur » m’offre le fil conducteur de cette pièce, une trame forte et simple, proche de beaucoup d’entre nous, sur un thème universel, le couple et la difficulté à ne pas devenir colocataire du quotidien. Le traitement de cette histoire est plus « complexe ».

Tout d’abord, tous les dialogues étaient à inventer mais également il me fallait approfondir les personnages, très peu développés dans la nouvelle, imaginer un passé à ce couple, les sujets de conflit, leurs passions respectives, etc.

Ensuite, je souhaitais traiter cette histoire de telle sorte que les pensées d’Irène se concrétisent sur le plateau. Ainsi, j’entrelace des scènes. On assiste à ce que vit Irène et à ce qu’elle pense au même instant. Elle discute avec Fritz tout en se remémorant une situation passée, comme la rencontre avec Elsa, l’étrangère. Deux scènes simultanées qui se déroulent dans un temps et un lieu différents.

Ce procédé offre une vraie promiscuité avec le personnage, donne une dynamique forte et une intensité dramatique prononcée. Il met en exergue les complexités psychologiques des personnages, leurs failles. Aucune nécessité de décrire les sentiments des personnages par la parole. La mise en espace des pensées, des souvenirs, illustre le chamboulement intérieur du personnage.

Plus la pièce évolue, plus Irène est enclavée par ses pensées-démons qui se multiplient. Elle semble tomber folle et nous entraine dans ce tourbillon de pensées flashbacks infernales. Le spectateur ne parvient plus à savoir quelle position prendre vis-à-vis d’Irène. Est-elle devenue folle, comme le suggère Fritz, toute cette histoire serait –elle inventée, se fait-elle vraiment suivre, ou bien est-elle dans la vérité et tout simplement dans une impasse ? Ce trouble est passionnant car il place le spectateur dans une position active et non passive, il s’interroge tout le long de la pièce, emporté par cette intrigue presque policière. Un « thriller » à la Hitchcock.

Elodie Menant

  • Note de mise en scène

Ce qui me passionne dans cette histoire, c’est de décortiquer et de mettre en exergue la chute lente et incontournable d’un couple dont la communication échoue. Ce n’est pas qu’ils ne se parlent plus, au contraire ! Mais leurs points de vue, leurs argumentations ne trouvent aucun point d’entente. Une communication parallèle sans raccordement. Et pourtant, tous deux luttent pour parler, pour se comprendre, pour rétablir un équilibre, en vain. C’est cela qui est passionnant et déroutant. Deux personnes qui constatent qu’elles se perdent et qui, malgré leurs efforts, malgré leur lucidité, ne peuvent parvenir à se retrouver. C’est comme constater l’iceberg face à soi mais être dans l’incapacité de l’éviter malgré toutes décisions. Le gouvernail de l’un est braqué à gauche, les voiles de l’autre sont impossible à déployer, aucune solution pour éviter la catastrophe, ne reste plus qu’à la vivre.

A cette perte terrible s’ajoute la peur et l’obstination dans le mensonge. La peur de blesser son mari, qui a une confiance totale en sa femme, la peur de mettre en péril une vie installée et rassurante, la peur de briser un cocon familiale. Cette peur qui glace et qui empêche d’évoluer. Survient alors le mensonge comme unique secours à une situation qu’on ne parvient pas à affronter. Mais le piège du mensonge est que l’on s’embourbe dedans sans retour en arrière. Plus Irène ment, plus dire la vérité devient impossible. Et cette femme, Elsa, qui ressert l’étau. Elle pousse Irène au mensonge et l’enferme dans une peur paralysante, destructrice celle de révéler la vérité.

Ma mise en scène sera donc dirigée de telle sorte que ces deux axes décrits ci-dessus soient mis en valeur. Le premier sera d’abord suggéré, notamment en m’appuyant sur le film « Fenêtre sur cour » d’Hitchcock. Je souhaite placer le spectateur en position de voyeur. Qu’il soit interloqué par ce couple qui semble en froid et qu’on aperçoit à travers une vitre. Qu’il ait envie de le découvrir car il semble le miroir d’une relation amoureuse que chacun a pu connaitre. Impossible d’être insensible à cette situation. Elle nous rappelle forcément une relation vécue.

Ainsi, je jouerai sur les 5 sens : des paroles qu’on entend ou non (en fonction de si la fenêtre est ouverte ou fermée, si la bouilloire ou le sèche-cheveux fonctionnent), des choses que l’on voit ou non en fonction du positionnement du comédien dans l’appartement, des odeurs... Le spectateur devine, grappille des informations, observe de près ce couple. Plus la pièce évolue, plus le spectateur se glisse dans leur intimité De plus en plus de choses sont montrées ou entendues ou senties. Le deuxième axe, la peur, sera travaillé par le biais d’Elsa, sa manière d’apparaitre dans les scènes où elle représente les pensées d’Irène. Elsa sera l’allégorie de la peur.

L’ensemble est traité en m’inspirant d’Hitchcock, des années 50, tout en faisant une mise en scène assez contemporaine, en utilisant de la vidéo, des lumières très blanches, des éléments de décor stylisés et esthétiques. D’un point de vue direction d’acteur, tout le jeu sera ciselé de tel sorte que l’intériorité des personnages soit en opposition avec ce qu’ils montrent. Chaque personne ment, chaque personnage cache une situation et des sentiments, c’est une lutte acharnée pour chacun de dissimuler ces ressentis volcaniques. Ils jouent tous aux faux-semblants.

Elodie Menant

  • La presse

« Admirable ! On est tenu en haleine. » F. Ferrand, Europe 1

« La mise en scène relève du génie, les acteurs sont prodigieux. » Vaucluse Hebdo

« Splendide adaptation. » Froggy’s delight

« Terriblement audacieux. » La Provence

« Un régal ! Une femme adultère cède à une maître-chanteuse, afin que son mari n'apprenne rien. À moins qu'il ne sache déjà tout… Transposée dans l'Amérique des fifties , cette adaptation de la nouvelle de Stefan Zweig prend une force incroyable, grâce surtout à l'interprétation d'Hélène Degy. » Christophe Barbier, L'Express, 26 octobre 2016

« Encore une adaptation d’un récit de Stefan Zweig, mais, cette fois, vraiment très réussie. Cette adaptation d’Elodie Menant est, en effet, excellente, au point qu’on croirait presque assister à une vraie pièce de théâtre. C’est construit, intelligent, avec un suspense parfaitement aménagé. » Jean-Luc Jeener, Le Figaroscope, 25 janvier 2017

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Avis du public : La peur

186 Notes

186 avis

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Elisa G. (8 avis) 28 novembre 2016

La peur Excellente pièce, remarquablement interprétée. Les dialogues sont très savoureux. J'ai emmené ma fille de 15 ans. Elle aussi était enchantée. Je recommande vivement cette pièce!
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Monique M. (1 avis) 28 novembre 2016

des comediens admirables; excellente mise en scène,astucieuse et du suspense
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Saida I. (1 avis) 28 novembre 2016

Excellent spectacle Trés bon spectacle servi par des comédiens époustouflants.
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Arthur W. (1 avis) 28 novembre 2016

épatant ! Un crescendo époustouflant, une mise en scène ingénieuse, épatant !
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Alain A. (2 avis) 27 novembre 2016

Excellents comédiens qui nous transmettent bien leurs peurs et leurs angoisses ...brrrrrrrrrr
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Aline P. (57 avis) 25 novembre 2016

la peur des artistes épatants...un décor ingénieux, et un dénouement inattendu ! courrez -y !
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Laurie A. (1 avis) 23 novembre 2016

LA PEUR Très bons acteurs, impliqués, ... une émotion qui va crescendo...et nous pousse à méditer sur les rapports humains (particulièrement dans le couple) et sur nos valeurs, nos fondamentaux de Vie. Un très bon moment que je recommande vivement.
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Bernard C. (4 avis) 20 novembre 2016

À voir absolument Hélène D'Égypte est sublime. Elle mérite tous les oscars de la planète. Je n'ai jamais vu un jeu d'actrice avec une telle implication, vérité. Quelle émotion. Les autres acteurs et la mise en scène sont également excellent Un tres bon moment
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Guillaume L. (1 avis) 19 novembre 2016

Un vrai bouquet d’émotions! Un très beau spectacle, une interprétation remarquable par trois acteurs qui sont exceptionnels et une mise en scène ingénieuse, dynamique et saisissante. On est transporté dans le récit et pris dans le flot d'émotion et de sentiment qui entraîne les personnages... Nous sommes venus en couple et je crois que nous avons été beaucoup touchés l'un et l'autre... Merci encore et l'on recommande vivement!
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Olivier P. (4 avis) 09 octobre 2016

Un très très bon moment Spectacle court, au début assez classique et agréable mais qui bascule avec bonheur dans le dernier quart d'heure pour ouvrir un monde de réflexions et d'interrogations. Acteurs excellents, engagés, et qui partagent avec le public. A voir en couple si possible pour en parler longuement après. A recommander sans hésitation. Supérieur à beaucoup de "grandes" pièces et "grands" acteurs du moment.
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