La jeune fille et la mort

Paris 14e
du 20 mars au 5 mai 2007

La jeune fille et la mort

Un pays, quelque part en Amérique du Sud. Paulina et Gerardo vivent à l’écart du monde dans une maison au bord de la mer. n soir, Gerardo rentre, et à cause d’une panne de voiture, il est accompagné de Roberto Miranda, dont il vient de faire connaissance. Paulina, qui a été torturée il y a quinze ans, croit reconnaître en cet homme son tortionnaire et le prend en otage pour obtenir sa confession. Mais est-ce bien lui ?

Un pays, quelque part en Amérique du Sud, probablement le Chili, jeune démocratie après une longue période de soumission à une dictature militaire. Paulina et Gerardo vivent à l’écart du monde dans une maison au bord de la mer.

Un soir, Gerardo rentre, et à cause d’une panne de voiture, il est accompagné de Roberto Miranda, dont il vient de faire connaissance. Paulina, qui a été torturée il y a quinze ans, croit reconnaître en cet homme son tortionnaire et le prend en otage pour obtenir sa confession.

Roberto peut-il être un médecin sadique qui a renié le serment d’Hippocrate ? Est-il ou n’est-il pas ce médecin dont Paulina reconnaît la voix ? N’est-il pas l’objet d’une méprise et donc lui-même victime ? On doute qu’un homme qui aime la musique de Schubert à ce point puisse, en même temps, être un tortionnaire…

Adaptation française de Gabriel Auer.

  • Relation entre bourreau et sa victime

Dans un premier temps, La jeune fille et la mort met en exergue l’ambivalence de la relation bipolaire entre le bourreau et sa victime, relation d’influence, totalement asymétrique où l’assujettissement d’un individu est mise en acte par l’humiliation, l’esclavagisme sexuel et l’objectivation. La victime est considérée comme non-humaine, “ein stùck” disaient les nazis. Par l’abomination de ses actes, le bourreau s’est introduit par effraction et continue à vivre à travers sa victime si elle demeure en vie.

Tout son être s’identifie à la torture subie : pathologie obsessionnelle, culpabilité inversée, syndrome de Stockholm, fascination de la victime tentée à son tour de devenir bourreau. Autant de conséquences possibles qui poursuivent le processus de destruction commencé au moment des faits, si les actes de tortures perpétrées ne sont pas nommés, reconnus par la société et jugés. C’est là que la pièce d’Ariel Dorfman transforme la relation bourreau/victime en une relation tripartite où la Justice devrait jouer le rôle majeur.

Après des années, Roberto fait soudain irruption dans la vie de Paulina qui reconnaît en lui son bourreau. Il nie les faits et replonge violemment Paulina dans son incapacité à se reconstruire. Gerardo, mari de Paulina et représentant de la Justice, met en doute la véracité des faits, et se montre impuissant face à la mission qui devrait être la sienne.

Le traumatisme n’est pas reconnu, les actes de tortures ne peuvent dès lors être formulés et la victime ne se sentira jamais socialement acceptée (ce que Boris Cyrulnic a magistralement démontré) ce qui conduit Paulina à devenir à son tour bourreau. Les unités de lieu, de temps et d’action ajoutent à la violence du propos et lui confèrent la dimension d’une tragédie contemporaine centrée sur l’humain.

L’action se déroule dans une maison de villégiature au bord de la mer en opposition à la prison où se sont déroulés les actes de torture. Le temps a passé et un régime démocratique s’est installé en opposition à la dictature. L’action fait passer la victime au rang opposé de bourreau.

  • Ariel Dorfman et La Jeune fille et la mort

Cet auteur d’origine chilienne est né en Argentine en 1942. Arrivé au Chili à l'âge de 12 ans, il a fait partie des conseillers du gouvernement de Salvador Allende. Il a dû quitter son pays après le coup d'Etat militaire de 1973. Il vit aujourd’hui aux Etats-Unis, où il partage son temps entre l’enseignement à l’université Duke en Caroline du Nord et l’écriture de pièces de théâtre et de romans.

Il a écrit La Jeune fille et la mort en 1991. Le texte français est de Gabriel Auer, dans une adaptation faite à partir de l’espagnol et de l’anglais. Gabriel Auer est plus connu comme cinéaste et scénariste, en particulier pour Les Yeux des oiseaux.

La pièce a été jouée dans plus de trente pays depuis 1991 et montée en France pour la première fois en 1997 à la Comédie de Saint-Etienne. La Jeune fille et la mort est le premier texte latino-américain ayant obtenu un tel succès mondial.

Jouée au Royal Court à Londres en 1991 par Juliet Stevenson, Bill Paterson et Michael Byrne, elle a tenu l’affiche pendant plus d’un an et a obtenu le prix de la meilleure pièce à Londres.

A Broadway, mise en scène par Mike Nichols, elle a été interprétée par Glenn Close, Richard Dreyfuss et Gene Hackman. Aux U.S.A., la version pour la radio a été interprétée par Kathleen Turner. Une version cinématographique a été réalisée par Roman Polanski – Coproduction britannico-française avec Sigourney Weaver, Ben Kingsley et Stuart Wilson.

Le texte de la pièce a été édité aux Etats Unis par P enguin Plays.
Le texte français est publié par ACTES SUD Papier.

Prix et distinctions:

Sir Lawrence Olivier Award - Londres
Time Out Award - Londres
Best Play on the West End - Londres
Best Actress Oliver Award pour Juliet Stevenson - Londres
Best Play of the year en Corée
Meilleur acteur en Corée
Meilleure actrice de l'année au Brésil pour Xuxa Lopes
Pièce la plus souvent jouée deux années d'affilée en Allemagne
Cinq DORA awards dont Best Play of the year et Best Actor au Canada
Meilleure actrice de l'année en Espagne
Prix de la ville de Victoria, Espagne
Meilleure pièce de l'année en Israël

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Sélection d’avis du public

La jeune fille et la mort Le 15 avril 2007 à 21h01

Je craignais un peu que la violence du sujet soit difficile à supporter. Mais le ton de la pièce est juste, pas de violence gratuite, les acteurs sont justes, tout est absolument juste. C’est du très très bon théâtre. www.michouette.net/pele-mele

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La jeune fille et la mort Le 15 avril 2007 à 21h01

Je craignais un peu que la violence du sujet soit difficile à supporter. Mais le ton de la pièce est juste, pas de violence gratuite, les acteurs sont justes, tout est absolument juste. C’est du très très bon théâtre. www.michouette.net/pele-mele

Informations pratiques

Théâtre 14

20, avenue Marc Sangnier 75014 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Salle climatisée
  • Métro : Porte de Vanves à 451 m
  • Tram : Didot à 245 m
  • Bus : Porte Didot - Lycée Raspail à 48 m, Victor Hugo à 281 m, Porte de Vanves à 362 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Théâtre 14
20, avenue Marc Sangnier 75014 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 5 mai 2007

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