La corruption n'est plus ce qu'elle était

du 6 au 29 janvier 2000

La corruption n'est plus ce qu'elle était

Librement inspiré de l'univers de Brecht. Deux personnages traqués, n'ayant d'autre issue que de rester où ils sont, décident de créer une ville de plaisir pour piéger les "pigeons" qui viendront y dépenser leur argent. L'image que cette ville livre progressivement est celle de l'enfer où nous sommes.

Action

Où il est question de corruption, d’abus de pouvoir, de l’exploitation de l’homme par l’homme, de l’illusion et de la désillusion.
Tout au long de la pièce, le travail chorégraphique est le révélateur des pulsions, des tensions de l’être et de sa situation sociale. L’argent-roi devient omniprésent dès le troisième tableau, le son du tiroir-caisse scande les scènes.
Deux personnages traqués, n’ayant d’autre issue que de rester où ils sont, décident de créer une ville de plaisir pour piéger les "pigeons" qui viendront y dépenser leur argent. L’image que cette ville livre progressivement est celle de "l’enfer où nous sommes déjà". Les hommes, sous le joug de leurs propres frustrations, marchent tous pleins de colère et de rage. Ils revendiquent le droit au "tout est permis"! Les femmes aussi aspirent avec avidité aux plaisirs de la vie, toutes asphyxiées par les miasmes de leurs existences. Elles grattent les plaies jusqu’à l’os... Bouffer: Remplir son ventre, manger et manger encore, se gaver, mourir de manger quand d’autres meurent de faim. Baiser: Le bordel comme symbole de l’exploitation de l’homme par l’homme. Images de femmes à vendre et d’hommes avides, pressés de les consommer. Se Battre: L’ambiance est celle d’une salle de boxe. Les dés sont pipés et les muscles auront le dessus sur l’esprit. Fête grotesque ! Après l’anarchie, la chute dans le vide, la vacuité. Plus rien n’a de sens, plus rien n’a de goût. Les derniers moments de la ville-piège. Après un début de manifestation martiale, la confusion s’installe et les revendications contradictoires s’accumulent avec pour seul exutoire les deux fondateurs de la ville.

Trois années durant, j’ai enseigné la danse à l’Ecole du du Théâtre National de Chaillot aux élèves-comédiens de la quatrième promotion. Au fil du temps, ils ont appris à apprivoiser leur corps pour le faire devenir un instrument subtil, véhicule privilégié de la sensation puis de l’émotion. Ensemble nous avons réussi, je pense, à construire une relation solide entre danse et théâtre, que j’ai toujours privilégiée dans ma recherche. Ce travail aboutit aujourd’hui à un spectacle théâtral dansé et chanté, librement inspiré de l’univers dramatique de Brecht sur une musique spécialement composée par Patrice Peyrieras.

Ce qui m’a frappée dans les textes de Brecht des années trente, ce sont les correspondances entre les évènements de l’Allemagne de cette époque et ce qui se passe aujourd’hui, non seulement en Europe mais dans le monde entier; avec d’un côté, une formidable accumulation du capital, des scandales politico-mafieux et, d’un autre côté, la recrudescence de la misère dans les grandes villes et l’augmentation récente des sans-abris.

Martine Harmel
Co-auteur et metteur en scène

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Spectacle terminé depuis le samedi 29 janvier 2000

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