L'Ignorant et le Fou

Saint-Denis (93)
du 10 janvier au 4 février 2007
2 heures

L'Ignorant et le Fou

Nous sommes à l'Opéra dans la loge de la cantatrice qui doit interpréter la Reine de la nuit de La Flûte enchantée de Mozart. Elle n'est pas là. Son père, presque aveugle et alcoolique, trompe l'angoisse de l'attente en écoutant un médecin décrire avec une précision obsessionnelle une autopsie médico-légale.

En France, c'est à partir de 1980 que progressivement on découvre le théâtre de Thomas Bernhard. Sa réception bénéficia du retournement de l'image de l'Autriche dans l'opinion française. Les interrogations d'alors sur le nazisme et le régime de Vichy ont facilité la compréhension de la violence de Thomas Bernhard à l'endroit de sa patrie. Elle a été perçue comme l'expression du rejet de la faute des Pères. Aussi, c'est souvent en France la dimension historique de son œuvre théâtrale qui est valorisée.

La dimension poétique de l'œuvre est pourtant primordiale, en témoigne L'Ignorant et le Fou, sa deuxième pièce, créée en 1972. Elle met en scène une cantatrice, interprétant la Reine de la Nuit dans La Flûte enchantée de Mozart, son père, aveugle et alcoolique, et un médecin légiste. La pièce commence à l'ouverture de l'opéra : le père et le médecin attendent la cantatrice dans sa loge. Elle arrivera « au dernier moment » pour entrer en scène in extremis et chanter souverainement. Les motifs de l'opéra (Bernhard a été chroniqueur lyrique) et de la médecine sont ici l'occasion d'un face-à-face entre nature et artifice qu'incarnent le récit d'une autopsie, à quoi se livre le médecin d'une part, et la musique d'autre part.

Les deux objets privilégiés du théâtre de Bernhard sont l'Autriche et le théâtre lui-même. L'Ignorant et le Fou s'en prend au second. La pièce n'explique rien, elle juxtapose des zones de ténèbres, avec un humour qui avoisine la folie. Chaque personnage approfondit ses obsessions verbales, jusqu'à l'évanouissement de la raison. C'est cet autre aspect, apparemment non politique et souvent occulté du théâtre de Bernhard, qui conserve une charge artistique toujours neuve.

Le texte de la pièce est publié par L'Arche Éditeur, traduction française de Michel-François Demet. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.

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Spectacle terminé depuis le dimanche 4 février 2007

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