- Des pointes aux points de suspension, il n’y a qu’un pas… de danse
Sur scène, la danseuse Samantha van Wissen, remarquée dans la compagnie d’Anne Teresa de Keersmaeker, ne se contente pas d’être l’héroïne de ce livret romantique où une jeune fille meurt d’amour tandis que son aimé est ensorcelé par une danse vengeresse. Surtout, elle s’intéresse à l’état de suspension proche de l’apesanteur où nous plongent parfois les interprètes, tel Mikhail Barychnikov, de ce ballet. D’où le titre Giselle… qui pointe avec une fine touche d’ironie la joie ineffable que procure cette œuvre où Tchaïkovski voyait « un bijou, poétique, musical et chorégraphique ».
Après avoir présenté Phèdre ! la saison dernière, François Gremaud continue l’exploration des figures féminines tragiques des arts classiques, avec un deuxième volet consacré à Giselle. De la même manière que Romain Daroles nous contait avec passion et drôlerie l’œuvre de Racine, dans Giselle... Samantha van Wissen, telle une oratrice, raconte le contexte, explore le récit et danse l’histoire de ce qui est considéré comme un monument du ballet romantique. S’appuyant sur le livret, la musique et la chorégraphie originaux, François Gremaud nous transporte dans un spectacle où le texte facétieux, la partition musicale réinterprétée en direct sur scène et la danse se mêlent à la perfection pour exprimer son adoration pour cette histoire d’amour à la fois magnifique et tragique.
« Danseuse bien connue de la compagnie Rosas d’Anne Teresa de Keersmaeker, Samantha van Wissen se révèle être une comédienne lumineuse. » Le Canard enchaîné, 2021
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