Au cœur du 11e arrondissement de Paris, les murs du 76 rue de la Roquette ont abrité plusieurs histoires.
Il y eut d’abord une manufacture, transformée en petit théâtre de variété puis, en 1912, en salle de cinéma. Avant de redevenir un théâtre en 1974, changeant son nom à plusieurs reprises, passant du théâtre Oblique au théâtre de la Roquette, avant de devenir le Théâtre de la Bastille. Il fut dirigé par Jean-Claude Fall (1982-1988) puis par Jean-Marie Hordé (1989-2022), accompagné notamment à la programmation par Jean-Marc Adolphe, Marc Sussi, Olivier Bertrand et Géraldine Chaillou.
S’affirmant comme un lieu singulier de la création contemporaine, programmant aussi bien du théâtre, que de la danse et de la performance, l’histoire de ce théâtre fut écrite par Tiago Rodrigues, Nathalie Béasse, le tg STAN, l’Avantage du doute, le Raoul Collectif, Pauline Bayle, Amir Reza Koohestani, Lisbeth Gruwez, Jan Lauwers, Alain Platel, Raimund Hoghe, Gisèle Vienne, Pierre Meunier, Les Possédés, Gwenaël Morin...
En 2022, le Théâtre change de statut et devient pleinement un théâtre public. Claire Dupont est nommée à sa direction. L’histoire se réinvente, mais toujours avec impertinence, toujours aux aguets, imprévisible. Son projet artistique reste fidèle aux missions historiques du théâtre.
Avec ses deux salles de 261 et de 155 places, il continue d’assumer un rôle de passeur, d’une œuvre envers des publics, de l’inconnu à la notoriété, de l’alternative à l’institution, de la France à l'international. tout en affirmant plus fortement l’accompagnement et la présence des artistes, à travers notamment la réunion d’un Parlement artistique.
Jusqu’en 2027, ce parlement est composé de Gurshad Shaheman, Betty Tchomanga, Agnés Mateus et Quim Tarrida. Chacun leur tour, iels sont invité·e·s à développer un fil rouge à partir d’une création, comme un écho du monde, qui éditorialise la saison dont iels sont le pilote.
Au fil de débats d’idée, de projections et de créations participatives, le Théâtre de la Bastille se rêve comme le lieu d’une réflexion collective, capable d’accueillir une pluralité d’interprétations, désireuse d’abriter des histoires diverses, sans jamais renoncer aux frottements et aux contradictions.
Et parce qu’habiter un théâtre, c’est aussi arpenter le territoire qui l’entoure, le Théâtre de la Bastille construit désormais chaque saison un programme de spectacles joués hors-les-murs, d’abord dans le 11e arrondissement, s’aventurant bientôt au-delà.
La salle est accessible aux personnes à mobilité réduite, merci de le préciser avant votre commande au 01 40 13 84 65 (pour vérification des disponibilités).
Janvier 1992. Quelques mois avant sa mort, Serge Daney s’entretient avec Régis Debray sur son itinéraire de critique de cinéma. Rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, journaliste à Libération, fondateur de la revue Trafic, il témoigne de ce que « voir des films » lui a offert du monde. Presque 20 ans plus tard, Nicolas Bouchaud donne vie sur scène à ce tour d'horizon sensible du cinéma.
Sur scène, l'artiste Salim Djaferi déroule un fil de définitions peu à peu déplacées par la colonisation. Mais après les mots, le réel, violent, intervient : du sang, des effondrements. Un autre langage, plastique et visuel, s'invite et complète cette reconstitution de la mémoire.
76, rue de la Roquette 75011 Paris