- Une plongée dans l'intimité du compositeur
Thomas Gonzalez, Vladislav Galard et le batteur Anthony Laguerre, font les cent pas dans le Belvédère de Montfort l'Amaury, maison coquette et peu praticable où Maurice Ravel partageait le plus clair de son temps en compagnie de Madame Reveleau. Cette gouvernante au tempérament bien trempé est le témoin des années les plus riches du compositeur : elle porte un regard aiguisé et critique sur son œuvre, l’accompagne, le soutient et le relance lorsque l’inspiration du grand homme n’est pas au rendez-vous. Car Ravel est malade.
Le compositeur est atteint d’une maladie dégénérative qui aura une influence indéniable sur son art. Peut-on déceler dans l’écriture du Boléro et de ses derniers concert le signe d’une progressive amusie ? Comment retracer l’impact de la maladie sur cette période artistique ?
En douze tableaux distillés par touches impressionnistes, le spectacle conçu par Julien Fišera dévoile avec humour une intimité bousculée par la maladie, s’attarde sur les difficultés de la création et dresse le portrait d’un compositeur en prise avec la jalousie, engagé dans une compétition secrète avec un Claude Debussy au sommet.
La composition musicale d’Anthony Laguerre donne le tempo de cette rêverie jubilatoire qui emprunte à Maurice Ravel son insolence mais aussi son audace. Ravel va « droit au but » comme le formule Vladimir Jankélévitch : il va vite, il ne s’embarrasse pas.
« La pièce explore dans un huis clos intimiste le cerveau malade et l’esprit bouillonnant du compositeur (...). Dans le cerveau de Maurice Ravel apparaît ainsi comme une mécanique déréglée, dont le dysfonctionnement s’admire ou fait rire. »
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