Avanti !

du 3 au 20 décembre 2002

Avanti !

Des bords du Tibre aux tréfonds de Gênes, à la recherche d’une figure disparue : autrefois le peuple, aujourd’hui la multitude. À travers les gestes du commun et de la multitude, Avanti ! présente l’étrange métamorphose d’un homme qui se lève. 

Présentation
De la pénombre à la lumière
Gramsci - Lettre de prison à son jeune fils Delio, 16 Juin 1936
L'Amour
Les pleurs de l’excavatrice
Negri - Militant, 2000
Gramsci - Pasolini - Negri

Le spectacle est composé des textes suivants : 
Antonio Gramsci, Lettres de prison (à ses fils Giuliano et Delio, 1936), in Lettere dal carcere (1926-1937), Guilio Einaudi Editori, Turino, 1965, texte français Barbara Nicolier
Pier Paolo Pasolini, Les Cendres de Gramsci (1954) et Les Pleurs de l’excavatrice (1956), textes français José Guidi, in Poésies (1953-1964), Éditions Gallimard, collection Poésie bilingue, Paris, 1980 ; Ah ! Mes pieds nus…, texte français José Guidi, in Théorème, Éditions Gallimard, collection Folio, 1978 
Antonio Negri, L’Amour, Éloge de l’absence de mémoire, Poésie, textes français François Rosso et Anne Querrien, in Exil, Éditions Mille et une Nuits, Paris, 1998 ; Militant, in Empire d’Antonio Negri et Michael Hardt, texte français Denis-Armand Canal, Éditions Exil, Paris, 2000

Des bords du Tibre aux tréfonds de Gênes, à la recherche d’une figure disparue : autrefois le peuple, aujourd’hui la multitude. À travers les gestes du commun et de la multitude, Avanti ! présente l’étrange métamorphose d’un homme qui se lève. 

Les écrits d’Antonio Gramsci, Pier Paolo Pasolini et Antonio Negri témoignent des luttes sociales qui ont traversé le XXe siècle et s’imposent par la tension tragique qui traverse la biographie même de leurs auteurs. En respectant leur chronologie, on assiste à la croissance vitale et inéluctable d’un corps social. L’histoire du personnage dans Avanti ! s’écrit à même ce corps. À l’origine, il y aurait (ou il y a eu), avec les Lettres de Gramsci à ses fils (1936), l’enfance de l’art de la résistance ; c’est le temps de l’adolescence qui s’exprime avec Pasolini et son interrogation impétueuse de l’Histoire dans Les Cendres de Gramsci et Les Pleurs de l’excavatrice (1954-1956). Enfin, Militant d’Antonio Negri (extrait de Empire, 2000), représente l’âge de la maturité, la mise au point et le tracé d’une perspective, d’un horizon de l’A-venir. 

Barbara Nicolier

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À travers les gestes du commun et de la multitude, Avanti ! présente l'étrange métamorphose d'un homme qui se lève. L'écriture et le dispositif scénique impliquent trois protagonistes, qui développent leur singularité et leur autonomie chacun à travers son propre moyen d'expression. Par la musique, l'image, le corps et la voix, ils embrassent une partition commune : le texte. Le musicien et compositeur Gabriel Scotti avec une musique originale à la structure fixe, travaille et module chaque soir l'intensité/densité de l'espace sonore ; le vidéaste Alexandre Simon projette sur le grand écran ses associations d'images invariables, et joue de leur texture et de leur matière à chaque représentation ; enfin Carlo Brandt évolue, et accomplit sous nos yeux inlassablement les gestes nécessaires à la renaissance d'un corps social.

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Cher Delio,

Tes billets sont de plus en plus courts et stéréotypés. Je pense que tu as suffisamment de temps pour écrire plus longuement et de manière plus intéressante : tu n'as aucunement besoin d'écrire au dernier moment, vite, vite, avant de sortir te promener. Ne crois-tu pas ?

Je ne pense pas non plus que cela puisse te faire plaisir que ton papa te juge d'après tes billets comme un petit stupide dont le seul intérêt est le sort de son perroquet ou un livre quelconque.

Il me semble qu’une des choses les plus difficiles à ton âge est celle de rester assis devant une petite table afin de mettre de l'ordre dans ses pensées (et même de penser) et de les écrire avec une grâce certaine ; c'est un apprentissage aussi difficile que celui d'un ouvrier qui veut acquérir une qualification professionnelle, et qui doit commencer justement à ton âge.

Je t'embrasse fort.

Antonio

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La définition matérialiste de l’amour, c’est une définition de communautés, une construction de rapports affectifs qui s’étend à travers la générosité et qui produit des agencements sociaux. L’amour ne peut pas être quelque chose qui se referme sur la famille, il doit s’ouvrir à des communautés plus vastes. Il doit construire, au cas par cas, des communautés de savoir et de désir, il doit devenir constructif de l’autre. L’amour, c’est fondamentalement aujourd’hui la destruction de toutes les tentatives de s’enfermer dans la défense de quelque chose qui n’appartiendrait qu’à soi : je crois que l’amour est une clé essentielle pour transformer le propre en commun.

Antonio Negri

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Ce qui pleure, c'est ce qui change, même si
C'est pour être meilleur. La lumière
Du futur ne saurait cesser un seul instant
De nous blesser : elle est là, qui nous brûle,
En chacun de nos actes quotidiens,
Angoisse, même en cette confiance
Qui nous donne la vie, dans l'élan gobettien
Vers ces ouvriers, qui, muets, arborent,
En ce quartier, sur l'autre front humain,
Leur rouge chiffon d'espérance.

Pier Paolo Pasolini

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Nous opposons à la misère du pouvoir la joie de l'être. C'est une révolution qu'aucun pouvoir ne contrôlera - parce que le biopouvoir et le communisme, la coopération et la révolution restent ensemble, en tout amour, toute simplicité et toute innocence.

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Trois auteurs qui incarnent à eux seuls un siècle d’expériences subversives et vitales. Trois auteurs dont les écrits politiques, poétiques et philosophiques n’ont eu de cesse d’identifier et dénoncer les nouvelles formes de l’exploitation et d’imaginer des processus de libération. Antonio Gramsci est arrêté en 1926 (« il fallait empêcher ce cerveau de fonctionner ») et décédé en 1937, la veille de sa libération. Du Commentaire de Dante à La Construction du Parti communiste, son œuvre considérable élabore les fondements d’une réflexion historique sur la société italienne et les instruments de sa révolution. Pier Paolo Pasolini, écrivain, poète, essayiste et cinéaste, est assassiné en 1975, après avoir inlassablement soumis la société italienne au lyrisme de sa critique. Antonio Negri, philosophe et théoricien politique, est aujourd’hui encore assigné à résidence pour « responsabilité morale » dans les luttes sociales des années 70 en Italie. Son parcours philosophique se constitue en une critique radicale de l’idéalisme et cherche à trouver au sein du matérialisme une source de résistance, le fondement d’une constitution éthique. Son ouvrage Empire (2000), co-écrit avec l’américain Michael Hardt, lui a valu d’être salué par le New York Times comme l’auteur de la première synthèse théorique du nouveau millénaire. 

Barbara Nicolier

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Informations pratiques

La Colline (Théâtre National)

15, rue Malte Brun 75020 Paris

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  • Bus : Gambetta - Pyrénées à 53 m, Gambetta à 57 m, Gambetta - Cher à 144 m, Gambetta - Mairie du 20e à 150 m
  • Station de taxis : Gambetta
    Stations vélib  : Gambetta-Père Lachaise n°20024 ou Mairie du 20e n°20106 ou Sorbier-Gasnier
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Spectacle terminé depuis le vendredi 20 décembre 2002

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