Väter (pères)

Bobigny (93)
du 30 au 31 janvier 2011
3 heures avec entracte

Väter (pères)

Les spectacles d’Alvis Hermanis et du Nouveau Théâtre de Riga sont le plus souvent des créations personnelles et collectives avec les acteurs. L’art et la vie s’entremêlent ici dans un plaisir du jeu. Sous la direction d’Alvis Hermanis, un réalisme social se réinvente sans renoncer pour autant à la magie du théâtre : quelque part entre poésie et vérité, le passé et le présent se combinent dans un tableau d’ensemble. En allemand surtitré.

Spectacle en allemand surtitré.

Les spectacles d’Alvis Hermanis et du Nouveau Théâtre de Riga sont le plus souvent des créations personnelles et collectives avec les acteurs, nées de différentes sources d’inspiration, de leurs expériences, de la littérature, comme La Glace de Vladimir Sorokine ou encore l’album de Simon and Garfunkel, The Sound of Silence. Son théâtre illustre une forme inventive de synthèse entre deux filiations contradictoires : la dramaturgie germanique, architecturée, abstraite et raisonnée, et l’espace du jeu russe, décalé, éclaté, désordonné, parfois encombré d’une certaine folie. En France il a présenté Sonia au Festival d’Avignon 2008 et The Sound of Silence à la MAC de Créteil en novembre de la même année.

« J’ai deux fils, mon père vit toujours, et je suis sûr que la relation entre un fils et son père est l’une des choses les plus secrètes dans ce monde », dit Alvis Hermanis. Secrète du simple fait que les personnalités ne se forment que dans la tension entre l’imitation et la prise de distance, entre l’échange et le conflit avec les parents - les autres. Rébellion, révolte, « parricide » - est-ce encore cela qui caractérise le rapport entre les générations ? Pères et fils semblent aujourd’hui entretenir des relations plus amicales, plus douces ; en particulier cette génération qui cherche à s’assurer qu’elle a des racines, une origine. Le metteur en scène letton Alvis Hermanis rassemble trois hommes / acteurs - un letton, un russe, un allemand - qui parlent du fait d’être fils... et de leurs pères. À partir de longs récits est né durant les répétitions un texte qui paraît s’ouvrir comme une discussion anodine et, par sa force, fascine toujours davantage.

Peu à peu, les biographies prennent vie, et se révèle cette grande Histoire qui marque les uns et les autres. Le père letton, déjà, était comédien, son fils est aujourd’hui assis dans sa loge à Riga. L’allemand évoque son père policier et son propre passé dans les années du militantisme politique. Le père russe, du temps du communisme soviétique, n’avait pas seulement plusieurs métiers, mais aussi plusieurs familles. Dépassant les anecdotes comiques et les expériences amères ou drôles, un lien se noue entre le présent et les contextes politiques. Les fils prennent sous nos yeux les traits de leurs pères, sans que soient niées les différences et les distances.

Tandis que les fils doivent encore lutter pour conquérir leur identité, les comédiens, grâce au travail des maquilleurs, prennent peu à peu les traits de leurs propres pères. C’est en fils qu’ils se souviennent et racontent en acteurs : leurs récits explorent toujours les minces lignes de fracture entre la biographie authentique et la fiction, entre le souvenir flou et l’histoire collective, entre la réalité et sa perception. L’art et la vie s’entremêlent ici dans un plaisir du jeu. Et tous deux prennent forme : à partir de croquis, la scénographe Monika Pormale a créé trente tableaux au réalisme photographique, qui défilent comme les pages d’un album de famille. Sous la direction d’Alvis Hermanis, un réalisme social se réinvente sans renoncer pour autant à la magie du théâtre : quelque part entre poésie et vérité, le passé et le présent se combinent dans un tableau d’ensemble.

Barbara Engelhardt

Le théâtre me donne un outil pour explorer les mémoires collectives et intimes. Toutes mes pièces renvoient à ce rapport au passé. Je suis d’un certain côté assez traditionnel. Je pense que les spectateurs peuvent pleurer et rire en même temps. C’est la leçon de Chaplin et des grands burlesques à laquelle le théâtre est fidèle, le seul art qui le soit sans doute vraiment. Car la scène est l’espace de l’éphémère. C’est pourquoi c’est un art si mélancolique, il est définitivement ancré dans l’Europe d’autrefois même s’il peut raconter des histoires d’aujourd’hui.

Alvis Hermanis, propos recueillis par Antoine de Baecque, février 2008

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Spectacle terminé depuis le lundi 31 janvier 2011

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