Sur une seule main

Paris 18e
du 6 au 11 juin 2005

Sur une seule main

Que se passe-t-il, le jour où Jimmy, « ravi » des temps modernes, quitte le bus de l’hôpital en pleine visite du Vexin, fausse compagnie à un choeur d’experts inquiétants et décide d’aller son chemin, de « battre la campagne » en solitaire ? Quelles rencontres l’y attendent ? A la manière de Vol au dessus d’un nid de coucou, Eugène Durif et les comédiens handicapés mentaux du Théâtre du Cristal nous emmènent dans un voyage singulier, où chaque personnage, chaque rencontre évoqués touchent à la fêlure la plus profonde que chaque être humain, handicapé ou non, porte au fond de lui.

La naissance du projet
La rencontre

Un pari à tenir

Vers une absolue distance

Le télescopage de trois mondes

Olivier Couder et le Théâtre du Cristal

Que se passe-t-il, le jour où Jimmy, « ravi » des temps modernes, quitte le bus de l’hôpital en pleine visite du Vexin, fausse compagnie à un choeur d’experts inquiétants et déun chœur d’experts inquiétants et « battre la campagne » en solitaire ? Quelles rencontres l’y attendent ?

À la manière de Vol au-dessus d’un nid de coucou, Eugène Durif et les comédiens handicapés mentaux du Théâtre du Cristal nous emmènent dans un voyage singulier, où chaque personnage, chaque rencontre évoqués touchent à la fêlure la plus profonde que chaque être humain, handicapé ou non, porte au fond de lui.

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Ce projet résulte d’une rencontre entre deux démarches : celle du metteur en scène du Théâtre du Cristal, Olivier Couder, et d’un écrivain, Eugène Durif, pour qui l’univers de la folie est source d’inspiration. À ces deux protagonistes vont se greffer les comédiens permanents si singuliers du Théâtre du Cristal, une chorégraphe et un musicien. Ensemble, ils prennent comme terra-incognita les plaines du Vexin où la compagnie est installée.

Tout d’abord, il était nécessaire d’établir le contact. Les comédiens ont joué des bouts de leurs anciens spectacles et se sont saisis d’un texte qu’Eugène leur a amené en le désignant sous le nom d’Entrées de Clowns et qui s’appelle désormais : Ni une, ni deux. Puis l’envie de découvrir les lieux vint naturellement. Il y eut donc une visite de la région à bord d’un bus.

Françoise, une des comédiennes, raconte qu’elle devait auparavant écrire des phrases sur la paume de sa main pour s’en souvenir au cours du spectacle, et que pour elle à l’époque, écrire trois phrases, c’était déjà beaucoup.

Durif écrit :
La fille en bleu :
Trois phrases, trois phrases
Cela me suffirait bien
Que j’aimerais, voilà, j’ouvrirais
Ma main et dedans
Les lettres inscrites et mélangées
Je les rassemble avec les yeux
Les mots me viennent à la bouche
Les phrases se font là,
Sans y toucher, je referme la main.

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Eugène Durif mène un travail de longue date sur les « pathologies verbales ». D’abord à l’université (« langage poétique, langage psychotique »), puis dans deux Centres d’Aide par le Travail pour personnes handicapées, où il dirige deux ateliers d’écriture.

Enfin, au théâtre, il collabore avec Alain Neddam et Patrick Pinault autour du livre de Wolfson : Le schizo et les Langues d’une part et d’autre part il adapte les écrits de Jean Pierre Brisset Les Grenouilles qui vont sur l’Eau ont elles des Ailes pour le Théâtre du Rond Point, début 2003.

La rencontre avec les comédiens étiquetés psychotiques ou autistes du Théâtre du Cristal n’est donc pas fortuite. Ce spectacle prend toute sa dimension grâce aux maux et aux mots qui se croisent, se décroisent, s’entremêlent, se démêlent pour laisser place à une part de l’humain encore trop cachée, défendue de montrer.

La pièce s’écrit des rencontres, des moments partagés, des choses dites ou vues ensemble. Eugène Durif a toute latitude pour remanier, changer, distordre, coller, rabouter, racler, emmêler les dires des uns et son écrit à lui.

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Eugène Durif et Olivier Couder partent du même constat : l’altération des processus du langage, les sauts d’idées, les télescopages de mots engendrés par la folie ont quelque chose de profondément poétique.

Certains psychotiques pratiquent les jeux de langage avec une maîtrise époustouflante. Leur manière décalée de se saisir des mots, leur façon si étrange d’être au monde sont à la source d’une dérive qui peut nourrir un véritable travail artistique. L’écriture se saisit de ce matériau comme base de travail et organise subtilement un jeu de cache-cache, du psychotique au poète.

Les comédiens auront à se placer au ras de ce texte pour le faire entendre dans une absolue distance et dans une prolifération jubilatoire. Les acteurs seront là, singuliers, absorbés dans leurs émotions, prononçant les phrases comme une matière épaisse et odorante.

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Mettre en scène un spectacle avec des comédiens handicapés, c’est être attentif à tout ce qui se joue de profondément théâtral dans les écarts de jeu. De même, l’écrivain décèle ce qu’il y a de profondément poétique dans les écarts de langage.

C’est ainsi, de la part des deux artistes, être prêt à oublier en un instant tout son savoir-faire de l’écriture ou de la mise en scène, être attentif au surgissement improvisé des paroles ou d’un jeu brut qui tirent leur puissance de leur apparente faiblesse. C’est référer ces formes brutes à la tradition séculaire du théâtre et trouver la direction adéquate pour donner forme à une poésie qui se nourrit de la subvertir en permanence.

Pour traiter cette pièce, le Théâtre du Cristal a décidé de travailler avec un musicien et une chorégraphe. Le texte d’Eugène Durif comporte en effet de nombreuses références à des chansons, se construit sur des oppositions de rythme. Le choeur des experts se prête tout particulièrement à se travail corporel qui renvoie à l’origine de cette forme dans la tragédie grecque. Toutes ces influences se traduisent, dans le spectacle, en plusieurs passages où le chant et la danse viennent ponctuer et enrichir l’action dramatique.

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La compagnie Théâtre du Cristal travaille depuis quinze ans avec des personnes handicapées mentales. Depuis le mois de mai 2004, le partenariat entre la compagnie et le CAT La Montagne a donné naissance à une extension d’activité théâtre pour quinze comédiens handicapés mentaux à plein temps.

Olivier Couder, metteur en scène et directeur artistique de la compagnie, a fondé le Théâtre du Cristal en 1989 et créé avec cette compagnie treize spectacles, dont cinq sont joués par des personnes handicapées mentales. Il confronte le monde du théâtre à celui du handicap avec un double objectif : créer une esthétique nouvelle et forte inscrite dans la création contemporaine, et lutter contre l’exclusion des personnes handicapées ou malades mentales en valorisant leurs compétences artistiques pour le jeu d’acteur. Depuis le mois de mai 2004, la compagnie a signé une convention de partenariat avec le C.A.T. La Montagne et reçoit, à plein temps, à Beaumont-sur-Oise quinze comédiens handicapés mentaux, avec lesquels elle produit et diffuse des spectacles de théâtre, et organise des actions de formation.

Olivier Couder est l’un des membres actifs du festival du Futur Composé qui programme tous les deux ans à Paris des spectacles de soutien ou des spectacles réalisés par des personnes autistes et handicapées.

"Il y a matière à inventer un théâtre neuf. Un théâtre où la force et la fragilité se conjuguent. Un théâtre urgent et nécessaire. Un théâtre où l’espace, le temps et l’action, toujours décalés, entraînent à une singulière poétique du monde." Olivier Couder

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Spectacle terminé depuis le samedi 11 juin 2005

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