Slogans

Aubervilliers (93)
du 6 au 22 février 2008
1h15

Slogans

Antoine Volodine nous révèle, d’une hypothétique et mystérieuse poétesse russe à ce jour inconnue, l’écriture fragmentaire et chorale : Slogans serait un étrange recueil de cris poétiques exprimés au féminin, comme autant de traits de douleur et d’amertume vengeresse décochés contre l’histoire de la Russie, du stalinisme et de ses derniers goulags à la gangrène actuelle de la corruption généralisée et des tueurs de la mafia.

L’alliance poétique des femmes
Faire entendre les voix de ces femmes
Une fiction magnifique
Théâtre de la cruauté
Lexique à l’usage de Slogans

  • L’alliance poétique des femmes

Partisanes, à vos couteaux, prenez les harpes pour prétexte !
65. Pas de pitié pour la mouette qui renonce aux orgues !
73. Que personne n’explique le visage du singe !
77. Petite soeur, n’imagine pas un au-delà des fosses !
91. Réveille tes ombres jusqu’au sang !
104. Tant pis pour la fin du monde !
339. Un jour nous serons debout face aux vagues !
340. Un jour enfin nous serons plus morts que vifs !
341. Un jour nous aurons le soleil en bouche !
342. Un jour nous aurons balayé devant la porte !
343. Les mauvais jours finiront !
Maria Soudaïeva, Slogans

L’Extrême-Orient russe. Dans un port abandonné de Vladivostok, un cargo à l’ancrage est en train de pourrir au milieu d’autres épaves. La nuit. Silence. Aucune activité. De temps en temps on entend des bruits du bateau : craquements, grincements, clapotis, échos divers… À l’intérieur du cargo se trouvent Ida Jerricane et Serena Malvachenko, deux prostituées en fuite, rattrapées par la mafia russe. Elles attendent le retour de leurs assassins qui les ont déjà torturées la veille. Blessées, mutilées, détruites, elles cherchent à dialoguer mais restent comme séparées l’une de l’autre. Tantôt elles expriment leur peur et leur douleur physique. Tantôt elles sont « possédées » par les Slogans de Maria Soudaïeva. Elles les profèrent (disent, murmurent) en cherchant un chemin vers la vengeance, puis vers une matrice d’après la mort, un nouveau monde d’accueil.

Leur mère-protectrice, Suzy Vagabonde, qui appartient à un univers mythique autre que l’univers réaliste du cargo, prépare la renaissance des filles après le désastre. C’est la reine des gueuses et des prostituées, mère toute puissante, elle guide les filles vers elle, vers ses entrailles magiques. Ses « vociférations » doivent les aider à rêver, faire des choix, dormir dans l’infini. Pendant cette attente de la mort, une ombre – la narratrice et poétesse Maria Soudaïeva, aujourd’hui disparue – organise, explique et commente l’action. Elle dirige le théâtre. Ce sont fondamentalement ses délires et visions à elle qui apparaissent sur scène. Elle assiste les interprètes comme une percussionniste dans le pansori coréen.

L’irruption des assassins a finalement lieu, elle se passe dans un noir total. On devinera que les deux filles sont mortes ou mourantes. Lorsque la lumière se rétablit, commence alors leur marche douloureuse vers Suzy Vagabonde, leur mère d’accueil. Slogans exprime une révolte radicale, généralisée, fondée sur une alliance poétique des femmes (petites soeurs, mouettes, orphelines, chamanes nues) contre l’ensemble du monde réel, avec son désastre quotidien et sa violence.

Slogans est publié aux Éditions de l’Olivier, 2004.

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  • Faire entendre les voix de ces femmes

Il y a deux ans de cela un ami souhaitait que toutes affaires cessantes je lise Slogans de Maria Soudaïeva paru aux Éditions de l’Olivier. À cet ami qui ne pouvait me vouloir que du bien j’obéis avec célérité. Est-ce dans un train ou dans un aéroport que j’ai ouvert pour la première fois Slogans je ne me souviens plus… Le livre était court. Je commence donc par la préface qui déjà m’impressionne. Je retiens ceci : que l’auteur Maria Soudaïeva s’est suicidée à l’âge de 50 ans à Macau en 2004, qu’adolescente perturbée elle fait de fréquents séjours en hôpital psychiatrique, que partisane elle se bat avec son frère Ivan Soudaïev pour protéger les prostituées qui essaient d’échapper à la mafia, qu’anarchiste elle écrit dans un journal clandestin sa haine du nouveau pouvoir russe, du capitalisme mondial, que poétesse elle confie à l’écrivain Antoine Volodine des cahiers de poèmes qu’elle appelle ses « petites proses ». Elle l’autorise même à utiliser ce désordre de slogans selon son souhait.

À sa mort Antoine Volodine rassemble, traduit et donne son « ordre » aux slogans de Maria. Antoine publie donc les poèmes de Maria Soudaïeva en leur donnant simplement le titre de Slogans. Le titre, c’est vrai, frappe par son étrangeté. Car ce ne sont pas des slogans politiques que l’on lit mais étrangement leur inverse. Utilisant la forme de l’arme linguistique et politique qu’est le slogan et qui a conduit à des folies meurtrières au cours du 20e siècle, Maria Soudaïeva la retourne magistralement et dévoile tout un arsenal visuel où les âmes mortes d’innocentes massacrées déchirent l’air noir qui les a détruites, assassinées. À leur tour, les victimes s’emparent de la forme du slogan pour hâter le temps de la résurrection et de la vengeance. C’est une foule de femmes insanes, folles de douleur, brûlées dans le feu et l’acide qui viennent hanter la clarté de nos jours. Slogans d’un chaos insensé qui retourne la terre et ses anciennes valeurs, Slogans est un texte qui incendie l’âme et qui frappe par le noir de ses nuits même si la fin promet que les jours sombres finiront.

« Je chante pour ma plaie » écrit Guyotat. Maria Soudaïeva chante aussi pour les plaies de toutes ses petites soeurs et de celles aussi qui sont en nous. Amour, cruauté et vengeance ne cessent de se croiser. Voilà pourquoi à la fin de la lecture de Slogans on se trouve souffle coupé sans voix. J’ai lu Slogans d’un trait comme on le dirait d’un verre d’alcool… cul sec ! Lecture à l’oeil rapide qui saute d’un slogan à l’autre même si le sens est happé par la vitesse de la lecture. Le livre fini, une obsession : faire entendre cette voix, ces voix sur la scène. Et même si pas de dialogue, et même si pas de personnages, et même si pas de situation théâtrale, il fallait faire entendre les voix de ces femmes massacrées et au fond celles de tous les innocents. La forme théâtrale était dans l’organique, dans la pulsion du vouloir dire, dans la pulsion même de la plainte.

Très vite au Festival Passages (consacré aux théâtres des pays de l’Est de l’Europe) que j’ai créé il y a dix ans à Nancy, j’ai voulu entendre et faire entendre ce texte. Après cinq jours de répétitions, voilà qu’avec Agnès Sourdillon, seule actrice en scène, Vincent Tordjman qui posa un piano qui jouait tout seul (« les voix des mortes » dira-t-il) et Christian Pinaud qui éclaira le souterrain du Musée des Beaux-Arts de Nancy, nous faisions entendre 30 minutes de Slogans. Deux ou trois présentations au public pour vérifier que l’intuition était juste. La violence émotive du texte de Maria Soudaïeva passait. On entendait son texte. Il passait à merveille l’épreuve de l’oral. Maintenant il fallait aller plus loin. Aller jusqu’au théâtre.

Lors de ma première rencontre avec Antoine Volodine j’avais parlé de chaman et lui avais raconté les extraordinaires séances chamaniques auxquelles j’avais assisté en Mongolie. Je lui dis mes souvenirs du visage du chaman masqué tantôt de fils noirs, tantôt de cuivre, les manteaux successifs qu’il mettait à mesure que ses voyages intérieurs le conduisaient de plus en plus près des esprits des chamans morts. Je lui racontais cette façon si impressionnante avec laquelle il psalmodiait un texte tantôt connu tantôt improvisé et comment de son tambour il rythmait ces invocations. Le théâtre d’il y a combien de milliers d’années ? Je crois qu’Antoine a aimé mes histoires et les rapports que je trouvais entre l’oeuvre de Maria Soudaïeva et la poésie chamanique. Je savais pourtant en disant cela que jamais je n’aurais la tentation de reproduire ou d’imiter ce chaman de Mongolie. Je ne voulais pas de cérémonie mystique. C’est ce qui probablement m’a amené à proposer à Antoine Volodine d’adapter pour le théâtre l’oeuvre de Maria Soudaïeva. J’avais envie et besoin de personnages, de dialogues de mise en situation. Antoine a formidablement répondu à la demande. Avec simplicité et presque naïveté (lui n’ayant jamais écrit pour le théâtre) il a adapté une version de Slogans pour le théâtre.

Tout se passe alors dans la soute noire d’un bateau où Serena Malvatchenko et Ida Jerricane, deux prostituées, attendent prisonnières la mort, pendant que Maria Soudaïeva en personnage raconte le chaos du passage de l’URSS à la Russie, la disparition de l’espoir et la folie que cette absence d’utopie crée. Si seulement ces filles pouvaient êtres rayonnantes, elles jadis pionnières au petit foulard rouge. Si seulement elles pouvaient changer leur corps disloqué, si seulement on pouvait oublier que le monde est maintenant gouverné par des pieuvres, des êtres mutants qui mutilent et propagent la destruction sur terre, si seulement elles pouvaient se venger et déchirer ce qui cache leurs yeux, si seulement elles pouvaient ne pas mourir, si seulement elles pouvaientéchanger leurs moignons contre des ailes de mouettes. Seulement voilà aucune illusion, aucun espoir. De tous côtés des femmes insanes lancent ces slogans terrifiants. La menace d’extermination de ces femmes décuple la nécessité du cri poétique. Les slogans jaillissent comme un typhon même dans la douleur attendue. Frêle espoir une quatrième femme apparaîtra, mère ou soeur mais déjà morte, frêle et si loin dans un autre monde, l’espace d’après la mort. Elle tentera de calmer la peur et de préparer à la mort ou à la vengeance.

On entend bien que les slogans que l’on entend viennent de la prison psychique dans laquelle Maria est enfermée à Macau. Soute noire et crâne malade, même endroit, même combat de langue, même chant. Chant des condamnés que bien sûr nous sommes, même si est régulièrement lancé ce slogan espérant « OUVRE LES ECLUSES DES GRANDS REVES ! » Il y a dans Slogans l’envie d’un théâtre libérateur. Il y a dans Slogans l’envie d’un théâtre en chaos avec luimême, qui n’est pas en paix avec lui-même. En ce sens on pourrait dire que Maria Soudaïeva écrit des contre-slogans, des anti-slogans. Volodine écrit que « (la) voix essentiellement féminine de Slogans dit la violence faite aux femmes, le besoin de vengeance, l’absence de port d’attache, l’exil permanent, le désir d’en finir avec l’atroce, d’accéder au repos, la peur devant un monde qui se disloque, la mémoire du génocide, la nostalgie d’une transformation magique du monde, la tentation du suicide, les cris de la démence »1. À propos de l’écriture des Récits de la Kolyma (récit sur l’expérience de Varlam Chalamov au goulag) Chalamov confie ceci : « Chaque phrase est criée avant que d’être écrite dans la pièce vide. Je crie. Je menace. Rien n’arrêtera mes larmes. Ce n’est qu’à la fin, une fois le récit achevé en totalité ou en partie, ce n’est qu’alors que j’essuie mes larmes ». C’est ainsi qu’on peut imaginer Maria Soudaïeva en train d’écrire « ses petites proses », elle dont Volodine dit « qu’hyper sensible elle recevait en elle la souffrance que subissaient les autres ». Notre rôle ici modeste et ambitieux est de redonner sens à la douleur, de dire que nous nous sentons concernés, que l’indolence n’est pas notre destin. Qu’il nous faut éviter le pire. Tel est le chant que nous laisse après sa mort Maria Soudaïeva.

Charles Tordjman

1 in Transfuge : Le magazine de la littérature étrangère, mars 2005, n°6, p.90

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  • Une fiction magnifique

Slogans est un livre étrange, extraordinaire. Il l’est par son contenu : il décrit un univers de guerre totale où l’humain n’existe plus, sinon sous forme de traces, et où les acteurs – les actrices, plutôt, car ce sont surtout des créatures féminines qui apparaissent et vocifèrent – semblent appartenir à d’autres espèces dominantes que l’homo sapiens. Il est également extraordinaire par sa forme : une suite d’instructions et de mots d’ordre qui décrivent, sans autre technique narrative que leur alignement et leur brutalité, le chaos et les souffrances, les espoirs lointains, le tourbillon apocalyptique, l’embrasement suicidaire d’une planète entière. Aucune prose explicative ne vient adoucir le contact entre les lecteurs et cette guerre terrifiante ; aucune voix extérieure ne se glisse dans le texte pour guider le visiteur et lui dire l’histoire. Pas de narrateur, pas de personnages, et pourtant, une histoire se déroule, riche en événements grandioses autant qu’en émotions minuscules : une épopée. C’est une fiction magnifique, qui se situe à l’écart des traditions romanesques les plus courantes, et, si la poésie n’avait pas aujourd’hui si mauvaise presse, on aimerait évoquer là une sorte de long poème. [...]

J’ai rencontré Maria Soudaïeva à Macau, entre 1994 et 1999. Elle ne ressemblait pas aux Russes qui arrivaient à cette époque dans le Guangdong, le plus souvent depuis l’Extrême-Orient soviétique, pour se prostituer dans les hôtels et les resorts luxueux de la colonie portugaise. Avec son frère Ivan Soudaïev, Maria Soudaïeva était en train de monter un réseau d’entraide pour les filles de Khabarovsk ou de Vladivostok, qui souhaitaient échapper à leurs souteneurs et à la mafia. [...]

Parce qu’ils étaient rompus aux méthodes et surtout à la culture de la clandestinité, les Soudaïev réussirent à ne pas se faire repérer par les criminels contre lesquels ils se battaient. Leur réseau, de toute façon, ne pesait guère en face des millionnaires du crime, qui géraient dans toute cette partie de l’Asie du Sud-Est des centaines d’esclaves sexuelles. Maria Soudaïeva exécrait la mafia russe et elle vociférait fréquemment contre le nouveau régime et le recyclage des bureaucrates du parti en chefs d’entreprise, quand ce n’était pas en chef de gang. Le capitalisme la dégoûtait : depuis son enfance au Vietnam elle l’avait associé à l’injustice et à la guerre. Mais, même si elle portait des jugements très négatifs sur l’Occident, son obsession restait le monde ex-soviétique, et plus particulièrement le sous-continent sibérien. [...]

Elle prédisait pour l’ex-URSS d’inévitables et immenses malheurs. C’était un discours terrible. Quand elle se laissait emporter, elle y mêlait les visions que sa maladie générait, un écroulement généralisé de l’humanité, l’apparition de nouveaux codes immondes entre les individus et même entre les peuples, la dictature de nouvelles espèces animales, et surtout l’extension infinie de la guerre. On retrouve les échos de tout cela dans Slogans. [...]

Antoine Volodine

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  • Théâtre de la cruauté

Nous avions laissé les quatre filles de Daewoo [de François Bon mise en scène Charles Tordjman, 2004] sur le carreau. Broyées par un système appelé : mondialisation et délocalisation. Un destin passé sans état d’âme par pertes et profits d’une économie sauvage, aux portes du néant. C’est là que l’on retrouve les quatre filles de Slogans, quelque part dans le « bardo », espace récurrent dans l’oeuvre d'Antoine Volodine, un monde entre la vie et la mort, lieu de résolution pour les âmes blessées. Elles sont aussi dans un futur où le souvenir de l’Union Soviétique date « d’il y a si longtemps… il vaudrait mieux dire cent ans, deux cents ans... avant la guerre généralisée, tous contre tous… les continents en flammes, des espèces mutantes au pouvoir… ». Les filles de Daewoo, comme celles de Slogans, sont des victimes innocentes, sacrifiées sur l’autel du profit, dans une société en guerre.

Maria Soudaïeva, l’auteur des Slogans, ouvre la pièce. Maria Soudaïeva s’est donnée la mort en février 2003 à l’âge de 49 ans. Et c’est bien en morte qu’elle apparaît dans la pièce Slogans. Une morte qui attend celles qui vont mourir à leur tour, ses « petites soeurs », deux prostituées condamnées par des maffieux, au fond d’une cale d’un vieux cargo.

Maria Soudaïeva, femme chaman, nous initie à un mystère théâtral qui évoque la scène chère à Antonin Artaud, où transite le sacré dans une cérémonie réinventée. Antonin Artaud, dont la fureur plane dans les Vociférations d’Antoine Volodine et dont l’ambition était de porter « au cours du spectacle, les actions, les situations, les images à ce degré d’incandescence implacable qui dans le domaine psychologique ou cosmique s’identifie avec la cruauté. »…

Les slogans sont utilisés à la manière de nouveaux mantras, vengeurs et enflammés. Dans une sorte de rituel magique, leurs proférations, leurs murmures, leurs plaintes et leurs chants, dans cette zone d’après la mort, font apparaître la Mère de toutes les suppliciés Suzy vagabonde. Elle veille, tapie dans un repli du temps, femme araignée dont le patient projet est la vengeance. Dans une savante mise en abîme, Antoine Volodine intègre Maria Soudaïeva et ses Slogans selon le principe des poupées russes, où s’imbriquent plusieurs niveaux de réalité. Entre passé, présent, imaginaire et réel.

Cet espace, ce creuset d’histoire, de mythe et de langage, lieu de passage ou de libération n’est pas sans rappeler la « Zone » du film d’Andreï Tarkovsky, Stalker. Après la mort, il y a les limbes, après les limbes, il y a le feu. Et le feu vengera enfin les sacrifiées. Les salves de slogans constituent ainsi l’appel d’un déluge de feu. On peut trouver, à la toute fin, une lueur d’espoir dans ces mots, le dernier slogan : « Les mauvais jours finiront », comme dans le chant de la Commune de Paris La Semaine sanglante. Suite de la chanson : « Et gare ! à la revanche, quand tous les pauvres s’y mettront, quand tous les pauvres s’y mettront. »

François Rodinson

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  • Lexique à l’usage de Slogans

Assemblage
Comme pour l’élaboration d’un champagne, Charles Tordjman assemble. Il y a des ingrédients (ici des personnes et des idées, surtout) réunis dans un creuset, dans une grande cuve. Ici, la soute d’un cargo rouillé et même, pour mettre le feu, un bidon d’essence. Il y a un temps de fermentation, de maturation, un travail du sens et des sens. Cohabitent l’intuition et la volonté, le goût et le doigté… Et comme le champagne, explosif…

Chamanisme
Au coeur de l’adaptation de Volodine, le chaman est un passeur, une sorte de prêtre qui fait le lien avec le monde des morts et qui fait parler les esprits. Le rituel chamanique convoque et libère les paroles enfouies. Quelque chose comme un metteur en scène. Dans le cadre du festival Passages, Charles Tordjman serait-il un peu devenu chaman lors de cérémonies secrètes, en Ingouchie ? C’est fort probable…

Esprit
Aussi longtemps qu’il m’en souvienne, depuis L’Amante anglaise à Malakoff, le théâtre de Charles Tordjman est un théâtre de l’esprit, un théâtre de l’intérieur. Toujours, dans la rencontre avec les auteurs poètes qu’il convoque, il y a la quête d’un au-delà du texte, d’un espace sensible, mental, un endroit où ce qui est proprement littéraire devient concret, devient geste et émotion sur une scène-monde.

Humain
La matière du théâtre c’est l’humain. L’objet du théâtre, c’est l’humain. Que reste-t-il de l’humain à la fin de l’humanité ? C’est la question que soulève Soudaïeva. Que reste-t-il du théâtre à la fin du théâtre ? Nous l’allons voir…

Poésie et combat
Non, on ne se laissera pas faire ! Non, on ne se laissera pas bercer d’illusions ! Qu’y a-t-il derrière les apparences ? Violence et aveuglement dans le monde. Alors, on montre, on éclaire, on gratte là où ça fait mal. On remue. Les yeux grand ouverts. À l’intérieur de soi-même et autour de soi. On embrasse large. C’étaient des particules dans l’air. Elles se déposeront, s’agrègeront, se rassembleront, se complèteront…

François Rodinson

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2, rue Edouard Poisson 93304 Aubervilliers

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  • Bus : André Karman à 73 m, Mairie d'Aubervilliers à 297 m, Paul Bert à 357 m
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    Navette retour : le Théâtre de la Commune met à votre disposition une navette retour gratuite du mardi au samedi - dans la limite des places disponibles. Elle dessert les stations Porte de la Villette, Stalingrad, Gare de l'Est et Châtelet.

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Théâtre de la Commune
2, rue Edouard Poisson 93304 Aubervilliers
Spectacle terminé depuis le vendredi 22 février 2008

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