Si c’est un homme

Paris 20e
du 20 mars au 3 avril 2006
1h10

Si c’est un homme

Face à nous un homme seul. Un survivant de la Shoah, un rescapé des camps de concentrations et d’exterminations. Policé, appliqué, mesuré, le récit de Primo Levi nous parle d’un gouffre, d’un maelström du Mal absolu, de ce point exact de notre l’histoire où il y a eu une rupture de notre civilisation. Sur la scène vide, un banc, une stèle, une toile blanche et… la Parole d’un homme qui nous rappelle que dès qu’on touche à la dignité d’un homme, on saccage l’humanité tout entière.
  • Récit d'un rescapé

Policé, appliqué, mesuré, le récit de Primo Levi (résistant juif rescapé d’Auschwitz) nous parle d’un gouffre, d’un maelström du Mal absolu, de ce point exact de notre l’histoire où il y a eu une rupture de la civilisation, de notre civilisation.

Le spectacle composé essentiellement de passages tirés du livre de Primo Levi, jalonné par des extraits de poèmes de Benjamin Fondane, de six séquences vidéos (images d’archives) et de quelques vagues de violon (Bach, Vitali, Bloch, Ravel)..

Face à nous un homme seul. Un survivant de la Shoah, un rescapé des camps de concentrations et d’exterminations. Face à nous, ces contemporains et les nouvelles générations, à la barre du tribunal de l’Histoire, cet homme, ce témoin -au sens littéral du terme (personne pouvant attester d’un fait en vertu d’une connaissance directe)-, parle, évoque, transmet, au nom de tous ces êtres aux regards hébétés (hommes, femmes, enfants) devenus au fil des jours par le froid, la faim, les coups, la peur… des humains, non-humains, de simples objets qui faute d’utilité évidente deviennent encombrants et que nous jetons ou que nous brûlons. Policé, appliqué, mesuré le récit de Primo Levi nous parle d’un gouffre, d’un maelström du Mal absolu, de ce point exact de notre l’histoire où il y a eu une rupture de la civilisation, de notre civilisation.

Moment terrible où le racisme primaire érigé en dogme, orchestré par une poignée de monstres, relayé par des milliers de fonctionnaires-bourreaux et quelques millions d’hommes et femmes assoupis, a donné naissance à une nouvelle caste mise à jour par Jean-Paul Sartre : « l’Elite des médiocres ».

Une « Elite » basée non pas sur les valeurs du mérite et du travail mais uniquement sur la joie de haïr l’autre (le juif, l’arabe, le noir, le jaune…). En traitant l’étranger comme un être inférieur - le raciste, l’antisémite - affirme du coup son appartenance à une élite, il n’a rien à faire pour mériter sa supériorité, elle lui est acquise de fait.

Puisse, hier comme aujourd’hui, le récit de Primo Levi agir comme un signal d’alarme sur les nouvelles générations : « Beaucoup d’entre nous, individus ou peuples, sont à la merci de cette idée, consciente ou inconsciente, que « l’étranger, c’est l’ennemi ». Le plus souvent, cette conviction sommeille dans les esprits, comme une infection latente ; elle ne se manifeste que par des actes isolés, sans lien entre eux, elle ne fonde pas un système. Mais lorsque cela se produit, lorsque le dogme informulé est promu au rang de prémisse majeure d’un syllogisme, alors, au bout de la chaîne logique, il y a le Camp… ».

La mise en scène s’appuiera sur la puissance de la Parole invoquée, de la présence solitaire de l’acteur, fractionnée uniquement par des séquences vidéos d’archives, des poèmes de Benjamin Fondane et de quelques vagues de musique échappées d’un violon comme des lames de fond titanesques de l’esprit, de la culture, de la beauté de l’homme partant à l’assaut de « l’Elite des Médiocres ».

Sur la scène vide, un banc, une stèle, une toile blanche et… la Parole d’un homme qui nous rappelle que dès qu’on touche à la dignité d’un homme, on saccage l’humanité tout entière, notre humanité.

Direction d’acteur, montage vidéo et interprétation audiovisuelle : Odile Michel
Interprétations audiovisuelles : Claude Confortès - Marine Michel-Lansman

  • La presse

"Patrick Olivier bouclait (...) un triptyque consacré aux heures sombres du XX° siècle, la Guerre d’Espagne, les tortures pendant la guerre d’Algérie et enfin la Shoah. Seul sur scène, entre un banc qui sera aussi paillasse de baraquement et une pierre tombale profanée, Patrick Olivier campe cet homme revenu de l’enfer et qui témoigne. Sans pathos, avec ce même ton distancié mais implacable qu’utilise l’écrivain, le comédien donne les faits, rien que les faits entre décembre 1943 et janvier 1945, période pendant laquelle Primo Levi fut déporté à Auschwitz. Au plus près du récit, le comédien ne s’octroiera que de rares éclats de colère ou de sanglots dans la voix. L’émotion contenue s’échappe parfois du violon d’un musicien venu jouer sur scène, des images d’archives projetées sur un écran tandis que résonnent les poèmes de Benjamin Fondane qui, lui, ne reviendra pas. Ici plus qu’ailleurs, l’association de la musique, des images et de la poésie servent le propos de Primo Levi avec une rare justesse. « N’oubliez pas que cela fut ». Indélébile est son message de vigilance lancé aux générations futures. Indélébile aussi cette croix gammée que le comédien tente d’effacer, obstinément, comme une dernière supplique à écouter les leçons de l’histoire. A voir absolument." Nathalie Varin, L’Hebdo Vaucluse

"L’expérience « non humaine », comme l’a nommée l’auteur de « Si c’est un homme » lui-même, peut recommencer. Pour la mémoire.Sur un ton volontairement neutre, dépouillé de tout artifice, toute l’horreur de la torture infligée par des êtres humains à d’autres êtres humains, frappe par sa description juste et simple, qui transporte sans distorsion la terrible réalité. Par intermittence, pour corroborer l’horreur, des images d’archives s’animent en douloureux mouvements. (...) Le texte reprend, ponctué par les pleurs du violon de Colin Dixon, jouant face à eux, près d’une pierre tombale surmontée d’une étoile de David, balafrée de la croix gammée rouge d’un profanateur. Stigmatisant le négationnisme, le fanatisme et l’extrémisme, elle rappelle que le devoir de mémoire doit se renouveler. Dans l’urgence !" Francis Pabst, La Provence

"Patrick Olivier a sélectionné les passages incontournables de ce texte qui évoque l’internement en camp de concentration puis d’extermination de l’auteur italien ; la vie quotidienne, le froid, la faim, l’humiliation, la mort. Les phrases de Primo Levi ne s’encombrent pas du superflu, ne cherchent ni à émouvoir, ni à faire naître la compassion. Elles ont la froideur glaciale et pénétrante de l’horreur qu’elles décrivent à longueur de pages. Le travail de Patrick Olivier est à cette image, épuré, poignant, percutant. De noir vêtu, l’acteur est seul en scène pendant près d’une heure trente avec un violoniste qui vient jouer de fugaces interludes.(...) A voir absolument, en ces temps troubles où les fantômes de la xénophobie semblent toujours prêts à se réincarner. Patrick Olivier et Odile Michel proposent un spectacle indispensable pour éviter que les consciences ne s’assoupissent." Edouard Raix, Radio France Bleu

"Patrick Olivier a mis en scène ce spectacle où il joue le seul rôle : il le fait avec conscience et humilité, sans chercher une quelconque ressemblance avec Primo Levi, mais en donnant tout leur sens aux phrases de ce dernier. L’ensemble du spectacle fort bien monté est tout à fait convaincant." Jacques Portes, Revue Historiens & Géographes

Sélection d’avis du public

Si c’est un homme Le 7 janvier 2008 à 11h31

Reprise du spectacle au Théâtre de la Vieille Grille (Paris 5) du 23 au 27/01/08 !!

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Si c’est un homme Le 7 janvier 2008 à 11h31

Reprise du spectacle au Théâtre de la Vieille Grille (Paris 5) du 23 au 27/01/08 !!

Informations pratiques

Ménilmontant

15, rue du Retrait 75020 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Gambetta Ménilmontant
  • Bus : Villiers de l'Isle-Adam à 127 m, Pyrénées - Ménilmontant à 149 m, Martin Nadaud à 382 m, Ménilmontant - Pelleport à 387 m
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Plan d’accès

Ménilmontant
15, rue du Retrait 75020 Paris
Spectacle terminé depuis le lundi 3 avril 2006

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