Savannah Bay

du 4 au 26 novembre 2011
1h20

Savannah Bay

Il y aurait deux femmes, l'une assez âgée, l'autre jeune. Entre elles, l’histoire d’une enfant morte, et l’histoire d’un amour sorti des eaux bleues de Savannah Bay. Edwige Baily et Jacqueline Bir nous offrent un moment suspendu, dans ce dialogue douloureux et poétique de Marguerite Duras.
  • Histoire d’un amour tragique

Deux femmes explorent les méandres de la mémoire pour évoquer un événement dont elles n'ont pas été témoins mais qui a bouleversé leur vie : le suicide d'une jeune femme à Savannah Bay, au lendemain de son accouchement.

À Savannah Bay, petite ville du Siam, une jeune femme de seize ans et un jeune homme inconnu ont vécu une passion amoureuse intense. Ils se rencontraient au milieu de la mer, sur une pierre blanche léchée par les vagues. Mais cette jeune femme est morte après avoir accouché. Suicidée, sans doute. Madeleine, sa mère, comédienne célèbre et aujourd'hui âgée, tente de se souvenir, face à une femme plus jeune qui la questionne sur l'événement, mais elle perd la mémoire. Entre réminiscences incertaines et affabulation, silences et immobilité, un dialogue s'instaure entre les deux femmes. Une seule certitude demeure : la pierre blanche de la rencontre des deux amants... Obsession de l'amour, de la mort, de la mémoire et de l'oubli, tous les thèmes chers à Marguerite Duras sont là, avec « le souvenir de l'amour quand il rencontre la mort et qu'il ne peut pas se vivre ».

« Tu ne sais plus qui tu es, qui tu as été, tu sais que tu as joué, tu ne sais plus ce que tu as joué, ce que tu joues, tu joues, tu sais que tu dois jouer, tu ne sais plus quoi, tu joues. Ni quels sont tes rôles, ni quels sont tes enfants vivants ou morts. Ni quels sont les lieux, les scènes, les capitales, les continents où tu as crié la passion des amants. Sauf que la salle a payé et qu'on lui doit un spectacle. Tu es la comédienne de théâtre, la splendeur de l'âge du monde, son accomplissement, l'immensité de sa dernière délivrance. Tu as tout oublié sauf Savannah, Savannah Bay. Savannah Bay c'est toi. »

  • Note d’intention

Comme tous les jours ou presque, la jeune femme est venue à la rencontre de la dame âgée. Comme tous les jours sans doute, ainsi qu’elle tente de le faire chaque fois, la jeune femme va vouloir que la dame âgée lui raconte l’histoire, l’histoire de Savannah Bay ou plutôt les histoires de Savannah Bay, le puzzle d’une vie à la pièce à jamais manquante, l’histoire d’un amour tragique et démesuré, scellant à jamais le destin de la morte, mais aussi de celles et ceux qui lui ont survécu : la mère, l’homme et la petite fille née de cet amour…

Entre la dame âgée qui perd la mémoire et la jeune femme qui voudrait en être la dépositaire, le dialogue s’instaure où mensonges et vérités se mélangent, troué de réminiscences et d'affabulations, de silences et de chansons, d’esquives et de questions, de rires et de sanglots.

Et la dame âgée raconte. Parfois elle s’arrête, se cabre, tant la douleur est forte. Et la jeune femme l’écoute. Parfois elle l’invite à poursuivre, la conduit, la force même, tant le désir de savoir est profond. Sans doute savent-elles que l’histoire de Savannah Bay est la leur, et qu’il faut que la parole s’exhibe une foi encore « devant la salle à qui l’on doit le spectacle », comme le dit la dame âgée, l'ancienne comédienne qui se souvient que le théâtre est là, et qu’il faut s’y refuser de mourir, par politesse.

« Rien n'est sûr, écrit Marguerite Duras, il n'y a rien de vrai dans le réel, rien. »

L’infinie liberté de son écriture fait de Savannah Bay un moment de théâtre qui nous tend en partage ce que l’amour, la douleur, la quête de la vérité et la poésie peuvent oser de plus beau.

Philippe Sireuil

  • La presse en parle

« Le duo qu’elle [Jacqueline Bir] forme avec la jeune Edwige Baily est magique de finesse d’écoute et de justesse de ton. La sobriété de la mise en scène de Philippe Sireuil, maître de l’espace, de la lumière et remarquable directeur d’actrices nous a donné (...) un moment suspendu. Mais la pièce est si fragile, dans son art de suggérer plus que de raconter une histoire, que le public doit, chaque soir s’emparer de ce beau texte pour le faire sien. Musique et poésie plus que cri et hurlement. » Christian Jade, 3 juin 2010, rtbf.be

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Informations pratiques

Athénée Théâtre Louis-Jouvet

Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris

À l'italienne Accès handicapé (sous conditions) Bar Madeleine Opéra Vestiaire
  • Métro : Opéra à 162 m, Havre-Caumartin à 189 m, Madeleine à 298 m, Saint-Lazare à 398 m
  • RER : Auber à 40 m, Haussmann Saint-Lazare à 314 m
  • Bus : Auber à 24 m, Opéra à 105 m, Havre - Haussmann à 167 m, Capucines - Caumartin à 217 m, Gare Saint-Lazare - Havre à 301 m, Pasquier - Anjou à 360 m, Madeleine à 394 m
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Plan d’accès

Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 26 novembre 2011

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