Rafael Palacios a créé des pièces majeures, dont La Ciudad de los otros, une fresque endiablée où dialoguent le monde contemporain et les cultures ancestrales et La Mentira Complaciente, où il démonte les stéréotypes assignés au corps noir, racialisé et sexualisé par le regard de l’autre.
Sur son parcours de pionnier militant vers son rôle actuel d’ambassadeur culturel, Rafael Palacios a créé des pièces majeures, dont La Ciudad de los otros, une fresque endiablée où dialoguent le monde contemporain et les cultures ancestrales. Par les chants et rythmes afro-urbains ou traditionnels venant de Colombie, du Brésil et d’ailleurs, il donne à son manifeste dansé un caractère universel, évoquant des communautés toujours discriminées en leurs pays, avec leurs individus, leurs luttes, leur espérance… La ville ne devrait-elle pas offrir les mêmes opportunités à tous – femmes, hommes, Noirs, Blancs, etc. – où que l’on soit ? Avec La Mentira Complaciente, Rafael Palacios démonte les stéréotypes assignés au corps noir, racialisé et sexualisé par le regard de l’autre. L’objet central est ici le pagne, présent dans beaucoup d’ensembles folkloriques jusqu’au ballet national, créant l’image d’une africanité aux antipodes de la réalité. Accompagnés de trois musiciens, douze danseurs afro-colombiens renversent les clichés et s’affirment par une danse engagée, défendant leurs valeurs et leur véritable identité.
« La Colombie héberge une importante population noire, la deuxième en Amérique Latine après celle du Brésil, et les institutions lui accordent une place croissante dans la représentation du pays, aux côtés de sa population blanche ou amérindienne », dit Rafael Palacios. C’est même lui qui commença, en fondant en 1997 la compagnie Sankofa (« retour aux racines » dans la langue du peuple Akan au Ghana), à offrir à la culture afro-colombienne ses premières entrées dans le monde de la danse d’auteur.
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