On ne sait comment

Aubervilliers (93)
du 7 au 17 avril 2016
3 heures

On ne sait comment

Dans sa dernière pièce, sur une structure de théâtre psychologique, un adultère, un quatuor bourgeois, un héros qui devient fou, Pirandello engage une très profonde investigation sur la relation de l’individu à ses actes et livre une de ses plus puissantes méditations sur l’homme moderne, pris entre le néant et l’invention totale de sa liberté.
  • Vers le point noir de l’âme humaine

« Les pièces de Pirandello sont des pièces sur l’humain comme improbable, fragile, violent rapport au vrai. Dans On ne sait comment, c’est un quartet bourgeois. Deux couples. L’homme de l’un des couples trahit son ami et couche avec sa femme. A partir de ce moment-là, il dévisse en quelque sorte. Il engage une vertigineuse remise en question de tout rapport à la vérité. Soupçonne tout. Empoisonne tout.

Comme dans un roman de Dostoïevski où tout serait permis, ayant découvert qu'il était capable d’un tel acte, et que cet acte trouvait des complices, sa maîtresse, sa femme qui le couvre. Il ne veut plus croire que l’homme soit capable d'une quelconque vérité. Et il se livre au mensonge et travestit tout ce qu’il touche. La pièce est géniale à cet égard, car elle est sans tabou dans les rebondissements. Et cela pour nous entraîner au coeur des ténèbres, vers le point noir de l’âme humaine, ce coeur abject et indistinct où vérité et mensonge sont indiscernables et qui est le coeur de notre époque : relativisme, nihilisme complaisant, goût de l’ironie et de la déléctation morose.

Mais la fin est un retournement ultime. L’invention du geste qui sauve. L’affirmation qu'il y a une différence qui fait l’humain. L'affirmation surtout de la modernité : si l’humanité n’est garantie par rien, si elle n’est jamais les masques qu'elle se donne, elle peut les choisir ces masques. Le vide comme condition d’une liberté réelle, humaine et donc artistique.

Voilà ce que j’aime dans la situation de la mise en scène aujourd’hui : c'est qu'il faut décider, soit de verser les textes du côté du pessimisme ou du faux humanisme ambiant, soit du côté de la construction politique nouvelle et de l’invention des formes de notre nouveau courage. Pirandello, en France particulièrement, est mis d’habitude du côté du relativisme. Et je dis, avec d’autres, qu’il est le contraire, qu’il est du côté de la plus exacte lutte pour penser encore les conditions de notre nouveau courage et d’un possible contre le renoncement. »

Marie-José Malis


Traduction Michel Arnaud, L'Arche.

  • La presse

« [...] Un spectacle d’une radicalité absolue. [...] Un théâtre de pleine lumière, au sens propre [...] comme au sens figuré avec cinq comédiens, comme privés d’artifices, à nu sur un plateau où les rideaux qui s’ouvrent et se ferment ne dévoilent ni ne cachent jamais que le vide.  » René Solis, Libération, 11 avril 2011

« La mise en scène de Marie-José Malis fut pour moi un de ces événements de théâtre où l’on comprend soudain quelque chose sur quoi on s’était depuis toujours trompé. En l’occurrence la vraie destination des pièces de Pirandello. » Alain Badiou, “Eloge du théâtre, lieu métaphysique”, Le Monde, 17 juillet 2012

Sélection d’avis du public

on ne sait comment Par Therese Q. - 18 avril 2016 à 10h25

Magnifique ; je connaissais le texte qui aurait pû être dit plus rapidement mais l'effort pour aller à Aubervilliers en valait la peine. Du Pirandello qu'on n'oublie pas !

On ne sait comment Par PHILIPPE C. - 11 avril 2016 à 09h22

Belle salle.Texte difficile comme toujours avec Pirandello. Excellents acteurs qui parfois murmurent leur texte, le rendant difficilement audible. Pièce jouée trop lentement. On pourrait facilement raccourcir la représentation de 30 à 45 minutes.

Synthèse des avis du public

4,0 / 5

Pour 2 Notes

50%
0%
50%
0%
0%

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

4 2 5
on ne sait comment Par Therese Q. (11 avis) - 18 avril 2016 à 10h25

Magnifique ; je connaissais le texte qui aurait pû être dit plus rapidement mais l'effort pour aller à Aubervilliers en valait la peine. Du Pirandello qu'on n'oublie pas !

On ne sait comment Par PHILIPPE C. (3 avis) - 11 avril 2016 à 09h22

Belle salle.Texte difficile comme toujours avec Pirandello. Excellents acteurs qui parfois murmurent leur texte, le rendant difficilement audible. Pièce jouée trop lentement. On pourrait facilement raccourcir la représentation de 30 à 45 minutes.

Informations pratiques

Théâtre de la Commune

2, rue Edouard Poisson 93304 Aubervilliers

Bar Grand Paris Librairie/boutique Restaurant Seine-Saint-Denis Vestiaire
  • Métro : Mairie d'Aubervilliers à 395 m
  • Bus : André Karman à 73 m, Mairie d'Aubervilliers à 297 m, Paul Bert à 357 m
  • Voiture : par la Porte d'Aubervilliers ou de La Villette - puis direction Aubervilliers centre

    Navette retour : le Théâtre de la Commune met à votre disposition une navette retour gratuite du mardi au samedi - dans la limite des places disponibles. Elle dessert les stations Porte de la Villette, Stalingrad, Gare de l'Est et Châtelet.

Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Théâtre de la Commune
2, rue Edouard Poisson 93304 Aubervilliers
Spectacle terminé depuis le dimanche 17 avril 2016

Pourraient aussi vous intéresser

Partenaire
- 44%
La Loi du marcheur

Théâtre de la Bastille

Oublie-moi

Théâtre Actuel La Bruyère

La réunification des deux Corées

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Un Tramway nommé Désir

Théâtre des Bouffes Parisiens

Spectacle terminé depuis le dimanche 17 avril 2016