Mambo mistico

La nouvelle comédie musicale d'Alfredo Arias, inspirée par des souvenirs de son enfance argentine. C’est l’histoire d’une vendeuse de mercerie, qui se voit malmenée par sa supérieure hiérarchique (Marilú Marini) et par le propriétaire du magasin. Entourée de son amoureux et de sa collègue enflammée, elle endure le martyre sacrificiel de l’humiliation, contrainte par un odieux chantage à renoncer à tous ses idéaux de chasteté. Un spectacle flamboyant au rythme des musiques latino-américaines.

Mélodrame flamboyant argentin
Une musique que l’on danse malgré soi
Le mambo

C’est dans la lignée de Famille d’artistes, de Mortadela, de Faust Argentin et de Concha Bonita que j’ai conçu ma nouvelle comédie musicale, inspirée par d’autres souvenirs de mon enfance argentine.

Dans les années 50, il n’était pas rare de voir encore représentés, dans les théâtres de la Calle Corrientes, la rue nocturne de Buenos Aires, des mélodrames flamboyants, dont les héroïnes malmenées par le destin sacrifiaient leur pureté à des passions incontrôlées. Sous le regard de l’enfant que j’étais, les épisodes souvent invraisemblables de ces pièces passionnelles se mêlaient à l’imagerie religieuse que les églises, riches d’autres spectacles, offraient à mes propres hantises.

J’ai voulu traduire dans cet imaginaire complexe, qu’est la perception d’un petit garçon, une pièce de ce répertoire. C’est l’histoire d’une vendeuse de mercerie, la pieuse Rosita, qui se voit malmenée par sa supérieure hiérarchique Madame Gabor (interprétée par Marilú Marini, complice fidèle de mes créations) et par le propriétaire du magasin, Monsieur Merengue. Entourée de son amoureux Carlitos et de sa collègue enflammée Colomba, elle endure le martyre sacrificiel de l’humiliation, contrainte, par un odieux chantage (elle est accusée d’un vol qu’elle n’a pas commis), à renoncer à tous ses idéaux de chasteté. Outre les personnages qui vivent le mélodrame, une jeune femme, que j’ai nommée le « Regard », commente l’action dans laquelle, parfois, elle intervient. Elle incarne, par sa fantomatique présence, la métamorphose qu’un enfant rêveur fait subir à l’intrigue, établissant une distance d’ironie théâtrale, sans pour autant diminuer l’émotion.

Pour écrire le livret, j’ai sollicité la collaboration de Gonzalo Demaría, spécialiste du music-hall argentin et du théâtre populaire. Et mon habituel dramaturge René de Ceccatty a ajouté sa touche, pour la version française. J’ai fait appel pour la composition au musicien italien Aldo Brizzi, qui vit à Bahia au Brésil, et connaît parfaitement les sources de notre culture musicale. J’ai pensé à la fois au théâtre de Valle-Inclán et à celui de García Lorca, en disposant des tableaux religieux, où l’obscène, le comique blasphématoire, l’ironie larmoyante et une certaine tendresse s’entremêlent au rythme étincelant de musiques latino-américaines, encore tout imprégnées des accents de la verve africaine.

Alfredo Arias

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A un âge déjà avancé, mais dans la plénitude de sa forme physique de fille sauvage, Blanquita surprit les journalistes en se présentant en public avec une canne. La Reine du Mambo ne souffrait en réalité d’aucune infirmité, bien au contraire. Cet appui était son sceptre, le témoignage incontestable de la passion qu’elle éveillait chez ses admirateurs : elle devait s’en servir à la suite de l’émeute masculine que causa le mouvement de ses hanches en présence de ses groupies, au cours d’une tournée en Amérique centrale. On prétend que la police dut intervenir pour la sauver d’une scène de quasi-anthropophagie. Blanquita Amaro survécut à la curée et s’enorgueillit de sa nouvelle démarche : avec une canne !

Blanquita Amaro, la Reine du Mambo, dont les déhanchements atteignaient une accélération si frénétique que la caméra eut du mal à les capter pendant le tournage du film argentin, Folies, coups de feu et mambo (1951), lança son corps, époustouflant, dans une danse tout aussi enthousiasmante. Le mambo : « une sorte de rumba ornementée de brillantes interventions des cuivres et de paroles auto-référentielles » (comme « Mambo, que c’est génial, que tu es génial, Mambo ! »), c’est ainsi que le définit l’historien Sergio Pujol. Son nom et son rythme, diabolique et fortement sexuel, ont des racines africaines, stylisées ensuite sous l’influence du jazz, remarquable par ses dissonances et ses violentes syncopes. La paternité de cette danse est attribuée au chef d’orchestre de musique latino-américaine, Dámaso Perez Prado, dont la tournée panaméricaine en 1947 le propulsa au panthéon des stars en Argentine, au Mexique et aux Etats-Unis. Joséphine Baker l’inclut dans son répertoire avec « Esto es felicidad » (C’est le bonheur). Sans aucun doute, on suppose que son véritable inventeur fut le mythique Cachao, contrebassiste et chef d’orchestre cubain, vers 1938, quand il composa son œuvre précisément intitulée Mambo. Selon ses dires, la base rythmique du mambo de Cachao fut deux danses afro-cubaines plus anciennes : le danzón et le bien nommé diablo.

C’est donc Pérez Prado qui popularisa cette danse, durant cette fameuse tournée et d’autres plus tardives. Le chef voyageait avec un orchestre d’authentiques virtuoses de musique latino-américaine et de jazz, parmi lesquels le trompettiste Paul Webster. Et avec un autre ingrédient non moins négligeable : « Les mulâtresses de Feu ». Fabrication du producteur et chorégraphe cubain du Club Tropicana, Rodney, « Les mulâtresses de Feu » était une bande de femmes aux généreuses hanches et aux jambes dorées, capables d’hypnotiser tout un parterre avec leurs balancements endiablés. Mais l’étoile du groupe était Blanquita Amaro. La compagnie débuta à Buenos Aires en septembre 1947, au Casino, avec la comédie musicale au titre improbable : Malena brandit ses pistolets. C’est là que Blanquita et Pérez Prado firent sensation.

Entretien avec le compositeur et chef d’orchestre Dámaso Pérez Prado

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Comme l’observe Pujol, « ce n’est pas un hasard si des années plus tard, Federico Fellini utilise le thème Patricia (un mambo de Pérez Prado) dans la Dolce Vita, le film des excès corporels… ». Le mambo est, après tout, l’exhibition d’un sexe qui virevolte en totale liberté sur la scène ou la piste de danse. Parfois, la morale de l’époque le diabolisa pour cette raison.

Et pour la même raison, le mot mambo a fini par signifier en Argentine, un de ses berceaux, une grave perturbation mentale. Le mambo mistico, est donc, une folie religieuse, une extase comme celles de Sainte Thérèse, si l’on nous permet cette comparaison. D’après les recherches étymologiques, le mot mambo, tout comme conga et bongo, est d’origine bantoue (ensemble de langues africaines du centre et du sud-ouest du continent). Et sa traduction approximative est « dialogue avec Dieu ». Après tout, qui sait si ce voyage rituel africain ne serait pas une façon d’atteindre l’élévation spirituelle, la connaissance de Dieu ?

Gonzalo Demaría

Définition du Dictionnaire du parler argentin, publié par l’Académie Argentine des Lettres (2003) : Mambo : Confusion, désordre, situation troublée dans la vie extérieure ou psychologique.

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Sélection d’avis du public

RE: RE: Mambo mistico Le 22 avril 2005 à 17h02

Je suis d'accord, dans l'ensemble. dommage que la cacophonie ne laise souvent entendre les rares moments où le bandonéon nous envoie des sons magnifiques en total osmose avec le bandéoniste. Les textes sont assez médiocres. La mise en scène se veut originale, mais il aurait fallu la finesse d'un grand pour representer le grotesque avec maestria. Pour faire un bon Barroque dans ce style il faudrait révéiller S. Dali. Les rapports homme-femme dans la pièce sont à ras les panquerettes, désouets, vus et dépassées. Une histoire bête et méchante. (vu le 19/04 paroles d'une espagnole )

RE: RE: Mambo mistico Le 18 avril 2005 à 15h53

je suis 100 % d'accord avec cet avis : par rapport aux anciens spectacles tout était décevant, musique, histoire, artistes .

RE: RE: Mambo mistico Le 11 avril 2005 à 09h56

Je suis absolument d'accord avec le message précédent. Grande admiratrice de Alfredo Aroas, je suis allée à son spectacle avec ma fille de 14 ans que j'avais briefée avec enthousiasme. J'ai trouve ça NUL et je ne le lui pardonne pas. Musique dissonnante, propos mal amené. JKe me suis ennuyée, même énervée. Je déonseille donc ce spectacle à tous les amoureux de Aeiasq...

RE: RE: Mambo mistico Le 7 avril 2005 à 21h18

Tout à fait d'accord. Mise à part les rythmes latino de fonds, la musique est plus que nulle. C'est endormant!!!

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RE: RE: Mambo mistico Le 22 avril 2005 à 17h02

Je suis d'accord, dans l'ensemble. dommage que la cacophonie ne laise souvent entendre les rares moments où le bandonéon nous envoie des sons magnifiques en total osmose avec le bandéoniste. Les textes sont assez médiocres. La mise en scène se veut originale, mais il aurait fallu la finesse d'un grand pour representer le grotesque avec maestria. Pour faire un bon Barroque dans ce style il faudrait révéiller S. Dali. Les rapports homme-femme dans la pièce sont à ras les panquerettes, désouets, vus et dépassées. Une histoire bête et méchante. (vu le 19/04 paroles d'une espagnole )

RE: RE: Mambo mistico Le 18 avril 2005 à 15h53

je suis 100 % d'accord avec cet avis : par rapport aux anciens spectacles tout était décevant, musique, histoire, artistes .

RE: RE: Mambo mistico Le 11 avril 2005 à 09h56

Je suis absolument d'accord avec le message précédent. Grande admiratrice de Alfredo Aroas, je suis allée à son spectacle avec ma fille de 14 ans que j'avais briefée avec enthousiasme. J'ai trouve ça NUL et je ne le lui pardonne pas. Musique dissonnante, propos mal amené. JKe me suis ennuyée, même énervée. Je déonseille donc ce spectacle à tous les amoureux de Aeiasq...

RE: RE: Mambo mistico Le 7 avril 2005 à 21h18

Tout à fait d'accord. Mise à part les rythmes latino de fonds, la musique est plus que nulle. C'est endormant!!!

RE: RE: Mambo mistico Le 29 mars 2005 à 11h31

Je suis tout à fait d'accord ! Si la musique était entraînante, l'histoire est sans intérêt et artificielle, la mise en scène plate et conventionnelle, voire même ridicule à certains moments. Une masturbation intellectuelle vide et ennuyeuse. Une partie du public est partie avant la fin ! A fuir !

RE: RE: Mambo mistico Le 25 mars 2005 à 10h01

Choquée, profondément par ce spectacle. Des images qui, tournées en dérision, banalisent des actes que l'on ne peut cautionner sous une couverture esthétique et soi-disant artistique : la torture, la vierge déflorée sur un matelas en forme de croix. On pense immédiatement à Souad, brûlée vive, on ne peut que faire le parallèle avec les "tournantes". Ces scènes sont une insulte au combat des "ni putes, ni soumises", et à celui de beaucoup de femmes pour leur simple dignité.

TRES TRES DECEVANT Le 24 mars 2005 à 12h09

Je confirme que le spectacle est vraiment décevant. On s'attend à une musique entrainante et vivante : quelle déception, les mélodies n'ont aucun intérêt ! Dommage car les chanteurs ne sont pas mauvais. NE PAS ALLER VOIR...Aucune réjouissance à aller voir ce spectacle.

RE: Mambo mistico Le 23 mars 2005 à 23h42

Un spectacle d'un très profond ennui. Musiques et mélodies sans allant, chanteurs dans l'ensemble bons, mais certains sont tout simplement médiocres. Son des haut-parleurs beaucoup trop fort. Spectacle à décommander de toute urgence. Le public de ce soir ne s'y est pas trompé.

Mambo mistico Le 11 mars 2005 à 15h27

Mise en scène et costumes superbes. Les danseurs sont très bien, et la musique également. On est très vite entrainné dans ce mélodrame. par contre l'histoire peut en rebuter certains, mais si on se laisse porter, on en sera ravis

Informations pratiques

Chaillot - Théâtre national de la Danse

1, Place du Trocadéro 75016 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique Restaurant Salle climatisée Tour Eiffel Vestiaire
  • Métro : Trocadéro à 96 m
  • Bus : Trocadéro à 31 m, Varsovie à 271 m, Pont d'Iéna à 297 m
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1, Place du Trocadéro 75016 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 23 avril 2005

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